Un jour, j’irai vivre en Théorie parce qu’il paraît qu’en Théorie, tout va bien. (Les mots surpendus)

lundi 29 janvier 2018

Identité numérique : une nouvelle technologie mise à l'essai dans les aéroports

Quelle joie de nous sentir en sécurité, à savoir que tous les passagers sont conformes aux lois misent en place afin que l’avion décolle.

Un ami riait de moi l’autre jour quand je lui ai dit que prochainement nous ne pourrions plus passer aucune frontière si nous n’étions pas abonnés à Facebook.

Nous y voilà……

Faites bien attention aux mots que vous tapez sur votre ordi, car la parole s’envole, mais nos écrits ainsi que toutes nos photos restent bien au chaud dans leurs banques de données.

Lolo la plus qu’imparfaite xxx

Identité numérique : une nouvelle technologie mise à l'essai dans les aéroports 
Le Journal de Montréal
dim., 28 jan. 2018 20:40 UTC
Le gouvernement canadien testera un nouveau système de sécurité dans les aéroports permettant aux voyageurs de numériser et de partager préalablement leurs documents de voyage, ainsi que leurs informations personnelles aux autorités douanières.


© InconnuLancé au Forum économique mondial de Davos qui a pris fin jeudi, le système « Known Traveller Digital Identity » vise à exploiter des technologies émergentes telles que la biométrie, la cryptographie et l'intelligence artificielle pour renforcer la sécurité frontalière, réduire les menaces de cyberterrorisme et assurer la fluidité des déplacements des voyageurs, a annoncé Transport Canada au cours de la dernière semaine.

Les Pays-Bas participeront activement au projet-pilote. De nombreux partenaires comme le département de la Sécurité intérieure des États-Unis, l'Agence nationale de lutte contre la criminalité du Royaume-Uni, Interpol, Google et Visa se sont également joints au projet.

Le système permettra aux voyageurs de transmettre leurs renseignements aux gouvernements et aux fournisseurs de voyages à l'aide d'appareils mobiles personnels.

En simplifiant et en accélérant les procédures aéroportuaires pour les voyageurs dignes de confiance, les autorités veulent concentrer davantage de temps et d'énergie à vérifier les informations des voyageurs qui présentent des risques.

Ce projet devrait également aider les autorités à faire face à un flux de voyageurs en croissance constante. D'ici 2030, le gouvernement canadien prévoit que le nombre de personnes qui arriveront par avion de l'étranger devrait atteindre 1,8 milliard sur une base annuelle, ce qui représente une augmentation de 50 % par rapport à 2016.

Commentaire : Ah, ils sont bien gentils de vouloir tout contrôler et de faire des voyageurs "dignes de confiance" grâce à ce contrôle. Car la dignité est importante si on veut prendre l'avion. Il faut être digne pour pouvoir voyager et si on ne l'est pas il faut rester chez soi. Mais qui serait un voyageur "indigne" aux yeux des forces de l'ordre? Et qu'est-ce qu'un voyageur digne ? Quelqu'un qui n'est pas indigné ? Quelqu'un qui tout simplement acquiesce à ce contrôle de plus dans notre vie sur cette planète terre ?

jeudi 23 mars 2017

Transhumanisme : La fin de l’humanité

La puce RFID, l'augmentation de la mémoire, la transplantation d'organes bioniques remplaçant les organes biologiques, mettre sa conscience dans un ordinateur...
Le transhumanisme souhaite un monde où l'homme deviendrait une machine afin d'améliorer ses capacités motrices, mentales etc...
Un monde où l'humanité n'existera plus.

"Et elle fit que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, reçussent une marque sur leur main droite ou sur leur front, et que personne ne pût acheter ni vendre, sans avoir la marque, le nom de la bête ou le nombre de son nom. C'est ici la sagesse. Que celui qui a de l'intelligence calcul le nombre de la bête. Car c'est un nombre d'homme, et son nombre est six cent soixante-six."
Apocalypse 13 : 17


samedi 31 décembre 2016

Vos vies changeront grâce aux robots


L’intelligence artificielle sera au coeur d’une nouvelle révolution industrielle qui bouleversera l’économie mondiale
Des emplois sont en péril avec non seulement la robotisation des métiers décisionnels grâce à l’intelligence artificielle, mais en raison de l’automatisation de «jobs de bras». Le robot Baxter en est un bon exemple. Il a fait à notre journaliste une démonstration de sa capacité à manipuler des objets, lors d’une visite au CRIQ, à Québec. On le voit ici placer des balles de tennis dans des cavités.

Jean-Nicolas Blanchet
Les reins seront imprimés, la peinture générera de l’électricité, la moitié des emplois se transformeront, le monde du transport ne sera plus le même, des robots invisibles vous parleront et feront une partie de vos tâches ménagères. Ce ne sont plus seulement des hypothèses, ça commence. La tempête de la quatrième révolution industrielle est à nos portes.

230 millions d’emplois dans le monde sont voués à disparaître ou à se transformer radicalement dans la décennie selon l’Institut de recherche Mckinsey Global, qui anticipe des impacts économiques de près 7000 milliards de dollars.

«Encore trop peu de gens sont conscients de l’ampleur de la tempête. Ça va frapper. La révolution numérique va influencer radicalement l’économie mondiale», avance Jean-François Gauthier, président de l’Institut de gouvernance numérique du Québec, qui veut aider les institutions à faire la transition.

«Dans cinq ans, les robots domestiques coûteront moins de 2000 $. Ça deviendra un objet d’utilité courante. Ce n’est plus de la science-fiction. Ils sont vrais, ces robots. On peut jaser avec eux. Ils vont débarquer», poursuit M. Gauthier.

Cette révolution soulève déjà des défis importants dans plusieurs domaines. Des emplois et des revenus s’envolent déjà. Des secteurs économiques quémandent l’argent public pour survivre.

Les pays doivent se positionner pour éviter d’être «colonisés» par cette révolution, explique-t-il. «Le Québec doit se donner les moyens d’être parmi ceux qui vont créer la richesse. Il faut prendre le virage, comprendre l’urgence» et éviter de trop verser dans la culture «protectionniste», dit-il.

La leçon de Freud

«La légitimité d’Israël passe par son propre respect de la légitimité des nations qui l’entourent et par le renoncement à l’occupation et la colonisation des territoires palestiniens», écrit Jean-Marie Bioteau.
30 décembre 2016 | Jean-Marie Bioteau - Auteur-réalisateur | Actualités internationales

Photo: Jaafar Ashtiyeh Agence France-Presse
Organisation des Nations unies, 23 décembre 2016, résolution 2334 : adoptée par le Conseil de sécurité. Avec lucidité, le gouvernement américain a décidé de s’abstenir, permettant ainsi l’adoption de la résolution qui dénonce la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens occupés. Il était temps, après des décennies de complaisance à l’égard d’un État qui, depuis sa fondation, bafoue les accords internationaux.

Le 26 février 1930, alors qu’on le sollicite pour soutenir la cause sioniste en Palestine, Sigmund Freud, lui-même de culture juive, répond : « Je ne peux éprouver la moindre sympathie pour une piété mal interprétée qui fait d’un morceau de mur d’Hérode une relique nationale et, à cause d’elle, défie les sentiments des habitants du pays. » Quatre-vingt-six ans plus tard, le propos reste d’actualité. Même si l’abjection allemande s’est manifestée depuis, Freud comprenait déjà qu’il n’y a pas de légitimité sans respect de l’autre.

Depuis l’assassinat d’Yitzhak Rabin, le 4 novembre 1995 lors d’une manifestation pour la paix sur la place des rois d’Israël à Tel-Aviv, le gouvernement israélien n’a eu de cesse de bafouer les accords d’Oslo. Pourquoi ? La raison est très simple : il n’acceptera jamais la solution à deux États. Depuis la disparition du lauréat du prix Nobel de la paix, les gouvernements israéliens successifs ont fait semblant de vouloir négocier tout en spoliant la moindre velléité de règlement du conflit israélo-palestinien, humiliant chaque jour un peu plus un peuple occupé.

Aujourd’hui, il ne s’agit pas de remettre en question l’existence de l’État d’Israël. Au contraire, il faut faire preuve d’une vigilance accrue dans un monde où les fanatiques de tous bords sont légion, et ce, jusqu’au sommet du pouvoir. Cela dit, la légitimité d’Israël passe par son propre respect de la légitimité des nations qui l’entourent et par le renoncement à l’occupation et la colonisation des territoires palestiniens.

« Je concède aussi, avec regret, que le fanatisme peu réaliste de nos compatriotes porte sa part de responsabilité dans la méfiance des Arabes », ajoutait Freud dans cette même lettre, prédisant ainsi, avec une prescience impressionnante, le chaos qui allait naître au Moyen-Orient dans la deuxième partie du XXe siècle. Cette résolution historique, portée par la Nouvelle-Zélande, la Malaisie, le Sénégal et le Venezuela, est particulièrement symbolique, au-delà même de la situation qu’elle considère. Alors que les États-Unis s’apprêtent à assermenter un président ultranationaliste, fantasque, incompétent et malhonnête, alors que la Russie soutient plus que jamais un président également ultranationaliste, mégalomane et cynique, alors que nombre de chefs d’États africains et autres dictateurs moyen-orientaux refusent de céder le pouvoir, alors que les partis ultranationalistes grossissent à travers le monde, alors que des pays comme la Syrie sont instrumentalisés pour servir les desseins de tous les dictateurs de la planète, alors que des milliers de réfugiés disparaissent en mer Méditerranée, alors que les attentats de Paris ou d’ailleurs font la une des journaux, alors que la pollution n’a jamais causé autant de ravages, alors que… il est plus que jamais nécessaire de rappeler aux pays les devoirs qui sont les leurs. Il est temps que l’Organisation des Nations unies affirme son autorité et use d’un pouvoir de coercition à la mesure des exactions qui n’ont de cesse de proliférer à travers le monde.

En ce sens, le cas d’Israël est emblématique d’un monde qui part à la dérive et la résolution dont il est l’objet vaut pour tous les États hégémoniques et les dirigeants machiavéliques qui n’ont que faire de l’humanité. Alors que l’être humain n’a jamais été aussi menacé qu’en cette fin d’année 2016, il est difficile de penser que l’année 2017 va mettre un terme à cette autodestruction. Il faudrait être naïf pour le croire. Pour autant, nous serions peut-être bien avisés de ne pas oublier les propos du père de la psychanalyse : « Supporter la vie reste bel et bien le premier devoir de tous les vivants. »
SOURCE LE DEVOIR

vendredi 30 décembre 2016

Psychanalyse du changement climatique: comment faire le deuil de la planète que nous connaissons

 Un article positif finalement.
Je crois que nous y sommes…faire le deuil de notre planète
Parmi ce deuil,
Le deuil de notre identité face à la menace islamiste,
le deuil de notre impuissance face à une politique corrompue internationale,
le deuil de notre liberté de choix, de notre soif de justice.
Le deuil de notre intimité

Il y a en a des milliers de deuils face à notre planète, pour le meilleur ou pour le pire, nous qui vieillissons et qui avons connu d’autres aspects de la vie sommes profondément touchés par les évènements à venir.
Mes peurs sont profondes à voir mourir ma planète, elle est ma mère nourricière mais je sais qu’elle s’en remettra, elle en a vu d’autres depuis le temps qu’elle existe.

<Le fond de la piscine, en somme. Pour lui, il débouche sur l’apaisement que procure l’acceptation. Le monde va changer. Celui que nous connaissons et que nous aimons, dans la mesure où il est assez clément ou que nous avons appris à supporter sa rudesse, disparaîtra d’ici la fin du siècle. Pour Clive Hamilton, c’est un fait accepté. So what?>
Lolo


Michel Alberganti
Monde
02.12.2013 - 3 h 25, mis à jour le 02.12.2013 à 9 h 32 
Barrière de corail au large de Belize en 2010. REUTERS/Lou Dematteis/

Un philosophe australien établit un parallèle entre le blocage psychologique de notre rapport à la mort et nos réactions face au changement climatique.

Plusieurs raisons expliquent nos difficultés à admettre qu’un changement climatique est en cours et que l’humanité en subira les conséquences. L’intérêt du livre que vient de publier le philosophe australien Clive Hamilton, Requiem pour l’espèce humaine, réside dans son analyse psychologique et même psychanalytique de notre façon de réagir face à un phénomène qui n’est pas immédiatement perceptible et dont les effets se produisent à la fois à long terme et de façon très variables selon les régions du monde.

Prendre conscience d’un changement profond de notre planète sur plusieurs décennies, voire sur plusieurs siècles, ne fait pas, à l’évidence, partie des aptitudes naturelles de notre cerveau. Pas plus que notre capacité à concevoir la mort, celle de nos proches comme la nôtre. Clive Hamilton établit justement un parallèle avec le blocage psychologique qui nous touche dans de telles situations. Avec au moins trois des fameuses cinq phases du deuil: le déni, la dépression et l’acceptation. Mais on pourrait aussi trouver des correspondances avec les deux autres étapes qui, entre le déni et la dépression, sont la colère et le marchandage.

Voyons si l’on peut analyser les réactions au changement climatique à l’aide d’un tel prisme qui rappelle les principes appliqués dans les entreprises par les spécialistes de la «conduite du changement»:

1. Le déni
Pas de doute, nous y sommes... En tête, les scientifiques climatosceptiques personnifient parfaitement cette stratégie. Mais ils ne sont pas les seuls. Une bonne partie de l’opinion publique n’a pas dépassé cette étape. Plus d’un tiers des français (35%) déclarent que le changement climatique n’est pas prouvé (13%) ou que rien ne démontre qu’il est lié aux activités humaines (22%), selon le baromètre du Commissariat général au développement durable (août 2013). Il est toutefois notable que 61% des français considèrent que le changement climatique est une réalité et qu’il est dû à l’homme. Un forte majorité est donc sortie du déni.

2. La colère
Les écologistes se trouvent dans cette phase de révolte. Ils accusent les véritables coupables, c’est-à-dire les gouvernements mais, surtout, nous tous qui n’avons guère envie de changer de vie. Un piège subtil. Une grande partie de la population française est acquise à l’écologie. Mais elle ne vote pas pour les Verts lors des élections. Toutes les entreprises se déclarent engagées dans la protection de la planète. Mais elles font tout pour éviter les surcoûts qui pourraient réduire leurs bénéfices. Tous les partis politiques se disent écologiques. Mais ils sont incapables d’adopter et d’imposer de véritables mesures pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre lorsqu’ils sont au pouvoir. Tous les Etats, peu ou prou, adhèrent à la volonté de lutter contre le réchauffement climatique. Mais lorsque leurs représentants se rendent par milliers en avion à Copenhague ou à Doha, ils n’accouchent que de projets de mesures. Ils repoussent l’échéance des décisions contraignantes de sommets en sommets. D’où la juste colère de ceux qui voudraient que l’on fasse enfin quelque chose...

3. Le marchandage
C’est ce qui se passe, littéralement, dans les négociations internationales sur le climat. Chacun tente de s’en sortir au mieux, c’est à dire sans dépenser trop d’argent ni imposer à sa population des contraintes qui pourraient brider une croissance économique déjà atone. L’échec de la bourse du carbone, de la taxe carbone ou de l’écotaxe. Réduire les émissions de CO2, d’accord, mais sans que cela coûte. De l’argent, du confort, des loisirs...

4. La dépression
Nous n’y sommes pas encore. C’est justement l’objet du livre de Clive Hamilton. Le philosophe plaide ouvertement pour qu’advienne cette phase de désespoir profond. Non pas pour s’y noyer, mais parce qu’elle est, selon lui, incontournable dans le processus de deuil. Comme face à la mort d’un être, la douleur de la perte est renforcée par le sentiment d’impuissance, d’absurdité. Nous vivons dans l’ignorance volontaire de la mort, la plupart du temps. Quand elle frappe, nous n’y sommes pas préparés et le choc nous plonge dans une dépression plus ou moins profonde.

Avec le changement climatique, il est plus difficile de parvenir au désespoir profond que Clive Hamilton appelle de ses vœux. Contrairement à la mort des êtres humains, le phénomène climatique n’est pas brutal. Il s’étale au contraire sur des décennies, voire des siècles. La Terre meurt lentement. Si lentement que nous ne sommes pas sûrs d’être les témoins de son dernier souffle. Ni même nos enfants. Difficile, psychologiquement, de souffrir pour une descendance qui n’est peut-être pas encore nées. Justement, c’est à cet effort d’empathie pour notre postérité que Clive Hamilton nous invite.

Pas évident qu’il soit largement suivi. Comme le soulignent habilement les climatosceptiques, il existe, aujourd’hui même, d’immenses problèmes sur Terre. Avant de se projeter dans un futur dont il reste difficile de se persuader qu’il soit absolument certain (voir le déni ci-dessus), ne vaut-il pas mieux concentrer nos efforts sur les 842 millions de personnes qui souffrent encore de la faim? Sur les 3,6 millions de personnes qui meurent chaque année par manque d’eau potable et sur les 780 millions qui sont exclues de son approvisionnement? Sur les 225 millions de malades du paludisme dont 780.000 meurent chaque année?

Toutes ces calamités sur lesquelles il est possible d’agir immédiatement et contre lesquelles nous ne faisons pas assez ne nous plongent pas particulièrement dans le désespoir et la dépression. Elles ne vont nous gâcher ni le prochain week-end ni les prochaines fêtes de fin d’année.

Pour nous convaincre, Clive Hamilton noircit le tableau. Même si, au cours de l’émission Science publique du 22 novembre 2013 que j’ai animée sur France Culture, il a affirmé que le scénario d’apocalypse qu’il décrit dans son ouvrage a été construit à l’aide des dires des scientifiques eux-mêmes. Néanmoins, selon lui, les climatologues du Giec n’osent pas dire publiquement la vraie vérité. Par prudence et par peur d’être taxés de Cassandre, ils minimiseraient leurs prédictions. Clive Hamilton, lui, les a interrogés dans les couloirs des conférences et il assure que, dans le privé, leur discours est bien différent. Et qu’il fait froid dans le dos...

Pour le philosophe, la Terre ne va pas subir une simple augmentation de la température moyenne de 2°C (il plaide pour 4°C au moins). Notre planète va, selon lui, être transfigurée par ce changement de climat. Le désordre, les tensions, les émigrations massives et les impacts économiques vont ravager notre monde. Et c’est inéluctable, fatal et irrémédiable. Quelles que soient les mesures, qui plus est improbables, que nous pourrions prendre. L’humanité pour être réduite à un milliard d’individus, peut-être moins... Il ne s’agit plus de préserver notre petit confort matériel. Mais de penser l’apocalypse...

D’où la nécessité du deuil du monde tel qu’il est, celui que nous connaissons aujourd’hui. Une phase de profond désespoir indispensable pour passer à l’étape suivante.

5. L’acceptation et l’action
Clive Hamilton se distingue des catastrophistes par le fait que le désespoir qu’il prône n’est qu’une étape intermédiaire. Le fond de la piscine, en somme. Pour lui, il débouche sur l’apaisement que procure l’acceptation. Le monde va changer. Celui que nous connaissons et que nous aimons, dans la mesure où il est assez clément ou que nous avons appris à supporter sa rudesse, disparaîtra d’ici la fin du siècle. Pour Clive Hamilton, c’est un fait accepté. So what?

Au terme de ce deuil, comme à celui de tous les autres, une évidence apparaît. Telle la lumière au bout du tunnel ou l’éclat du soleil à la surface de la piscine. La vie continue. Nous allons devoir vivre dans ce nouveau monde, comme si nous débarquions sur une autre planète.

Le maître mot, en la circonstance, est une faculté qui, contrairement à l’aptitude à se projeter dans le lointain, fait partie intégrante du logiciel humain depuis qu’il existe sur Terre: sa capacité d’adaptation. L’homme fait partie des champions, dans ce domaine. Contrairement à certains organismes qui ne peuvent survivre que dans des conditions climatiques très précises, l’être humain supporte une grande variété d’environnement. Pour preuve, sa colonisation de la presque totalité de la planète.

Dès lors, notre perception du futur change. Il ne s’agit plus de nous battre en vain pour sauver le monde actuel. Situation stressante, anxiogène et stérile. Clive Hamilton nous enjoint de nous préparer à changer de monde. Il aborde l’une des options de cette phase d’action, la géo-ingénierie. Il vient d’ailleurs de consacrer un ouvrage entier à ce thème. Pour l’essentiel, il dénonce les «apprentis-sorciers» qui espèrent réduire le réchauffement climatique en dispersant des particules réfléchissantes dans l’atmosphère. Ou en traitant chimiquement l’eau des mers.

Le changement de point de vue que propose Clive Hamilton est donc radical. Ses conséquences apparaissent tout à fait originales par rapport au discours écologique actuel. En effet, à partir du moment où l’on accepte cette fin de notre monde, il devient possible de penser le prochain monde. D’étudier les difficultés que l’humanité va rencontrer. Les migrations climatiques, par exemple, devront être prises en charge. Sinon, des conflits meurtriers éclateront lorsque les habitants des nouvelles zones défavorisées (150 millions de personnes vivent aujourd’hui au Bangladesh, par exemple) déferleront sur les pays qui tirent un meilleur profit du changement climatique.

Par rapport à nos ancêtres, nous disposons d’un atout important: nous sommes prévenus. Ce qui double nos chances...

Michel Alberganti