Plus
je vieillis …plus je me surprends à rire de moi-même, je peux rire quelques
fois des autres, mais je ris beaucoup plus souvent de mes propres situations de
vie qui ont l’air à certains moments catastrophiques, mais qui finalement me
font marrer à l’extrême.
Aujourd’hui,
une discussion sur un sujet très sérieux et épineux avec ma sœur Denyse au téléphone
m’a amenée à me poser la question….POURQUOI RIONS-NOUS
J’étais
littéralement crampée de rire tellement j’en avais les larmes aux yeux à lui
expliquer la nature de Dieu, de Jésus-Christ et de tous ses Saints. Juste à écrire cet article, quelques heures
plus tard, je ris encore.

(1883-1931) philosophe, poète, peintre et homme de foi. Khalil Gibran
Principal œuvre : " Le Prophète "
La joie et la tristesse
Une femme dit alors: Parle-nous de la Joie et de la Tristesse.
Il répondit:
Votre joie est votre tristesse sans masque.
Et le même puits d'où jaillit votre rire a souvent été rempli de vos larmes.
Comment en serait-il autrement?
Plus profonde est l'entaille découpée en vous par votre tristesse, plus grande est la joie que vous pouvez abriter.
La coupe qui contient votre vin n'est-elle pas celle que le potier flambait dans son four?
Le luth qui console votre esprit n'est-il pas du même bois que celui creusé par les couteaux?
Lorsque vous êtes joyeux, sondez votre coeur et vous découvrirez que ce qui vous donne de la joie n'est autre que ce qui causait votre tristesse.
Lorsque vous êtes triste, examinez de nouveau votre coeur. Vous verrez qu'en vérité vous pleurez sur ce qui fit vos délices.
Certains parmi vous disent: "La joie est plus grande que la tristesse" et d'autres disent: "Non, c'est la tristesse qui est la plus grande".
Moi je vous dis qu'elles sont inséparables.
Elle viennent ensemble et si l'une est assise avec vous, à votre table, rappelez-vous que l'autre est endormie sur votre lit.
En vérité, vous êtes suspendus, telle une balance, entre votre tristesse et votre joie.
Il vous faut être vides pour rester immobiles et en équilibre.
Lorsque le gardien du trésor vous soulève pour peser son or et son argent dans les plateaux, votre joie et votre tristesse s'élèvent ou retombent.
Lorraine
https://scribium.com/annie-boroy/a/pourquoi-rions-nous-tant-enquete-au-pays-du-rire/
A quoi sert-il de rire? Exprimer notre joie de vivre ou traduire nos angoisses? Quelques pistes pour percer le mystère d'un sujet très sérieux.
Le sens commun associe rire et gaîté. Mais rions-nous vraiment pour exprimer notre joie? Rien n'est moins sûr.
Les «guiliguili» pour faire rire un singe ou un bébé
Rabelais avait tort: le rire n’est pas le propre de l’homme. Nous partageons ce savoir faire avec les primates et peut-être même les rats (mais cette thèse est controversée).
Bien sûr les chimpanzés n’éclateront pas de rire à la lecture d’une histoire drôle. Mais l’étude de la primatologue Marina Davina Ross, en 2009, confirme que, si on les taquine ou chatouille, les grands singes rient.
Chez le nouveau-né, le rire apparaît vers le quatrième ou cinquième mois. Il n’est pas dépendant de stimuli visuels ou auditifs: les bébés aveugles ou sourds rient aussi. Le petit d’homme réagit, comme son cousin le singe, aux stimuli tactiles: ce sont les chatouillis qui le font rire aux éclats!
Le rire ne s’apprend pas, il est inné.
Un éclat irrésistible
Le rire se manifeste par un enchaînement de petites expirations saccadées accompagné d’une vocalisation inarticulée. Il met en jeu les muscles du larynx et ceux de la face.
Il se contrôle difficilement. On a du mal à le contenir ou à le produire sur commande, ce qui le classe dans la catégorie des comportements réflexes.
S'il provient du cortex cérébral, il se déclenche au plus profond de nous, dans notre cerveau primitif, dit «reptilien», celui que possédaient nos ancêtres les plus lointains.
«Qu’est-ce-qui te fait rire comme ça?»
Quel est le point commun entre les rires déclenchés par un film de Charlie Chaplin, un sketch de Raymond Devos, la chute inopinée d’un passant dans la rue et un chatouillement? Comment expliquer le rire dérangeant qui se manifeste dans des situations tragiques?
Comment peut-on «rire aux larmes»? Ou «pleurer de joie»?
En fait, le centre nerveux responsable du déclenchement du rire est le même que celui qui provoque les pleurs (localisé dans le tronc cérébral).
Le rire exprime une émotion – en ce sens qu’il la pose à l’extérieur: on parle d’éclat ou d’explosion de rire. Il implique donc une tension antérieure et s’achève sur une sensation de relâchement bienfaisant. Le rire est libérateur.
Lors du rire, l’hypothalamus, centre de contrôle à la base du cerveau, produit des endorphines: ces morphines naturelles ont des propriétés anti-douleur et calmantes.
«Vous voulez rire!»
Le rire pourrait être la manifestation d'un soulagement. On rit lorsqu’on réalise qu’un danger supposé était en fait inexistant. Selon cette idée, les Japonais se forcent à rire après avoir eu très peur.
Cette idée met en lien le rire et le faux, l’irréel ou l’irréaliste. Elle pourrait ainsi expliquer le rire comme une volonté de refuser la réalité d'une situation désagréable ou tragique.
«C’était pour rire» et donc ce n’est pas vrai. Humour et rire sont associés au mensonge: «sans rire?» permet de s'assurer de la véracité du propos.
Elle éclaire aussi le fait que l'on rie face à des situations inhabituelles. Nous sommes surpris par une scène ou des associations de mots. Premier réflexe: l'alerte; deuxième étape: le soulagement et le déclenchement du rire qui permet de calmer l'anxiété née de l'inattendu.
«Il vaut mieux en rire que d’en pleurer»
Mise en lien avec la présence d’hormones antistress, cette piste conduit à penser que le rire n’exprime nullement la joie. Son rôle est de rendre joyeux pour faire oublier une possible peur ou tristesse. «Je me presse de rire de tout de peur d’en pleurer» (Beaumarchais, Le Barbier de Séville 1775).