Un jour, j’irai vivre en Théorie parce qu’il paraît qu’en Théorie, tout va bien. (Les mots surpendus)

mardi 15 mars 2016

Pourquoi rions-nous tant? Enquête au pays du rire



Plus je vieillis …plus je me surprends à rire de moi-même, je peux rire quelques fois des autres, mais je ris beaucoup plus souvent de mes propres situations de vie qui ont l’air à certains moments catastrophiques, mais qui finalement me font marrer à l’extrême.

Aujourd’hui, une discussion sur un sujet très sérieux et épineux avec ma sœur Denyse au téléphone m’a amenée à me poser la question….POURQUOI RIONS-NOUS

J’étais littéralement crampée de rire tellement j’en avais les larmes aux yeux à lui expliquer la nature de Dieu, de Jésus-Christ et de tous ses Saints.  Juste à écrire cet article, quelques heures plus tard, je ris encore.
Pourtant le sujet était plus que sérieux, mais juste à m’écouter à essayer de mettre des mots sur l’impossible, je réalise que la nature de l'autodérision vaut à coup sûr une ptite recherche sur ce sujet aussi  important.


(1883-1931) philosophe, poète, peintre et homme de foi. Khalil Gibran
Principal œuvre : " Le Prophète "
La joie et la tristesse
Une femme dit alors: Parle-nous de la Joie et de la Tristesse.
Il répondit:

Votre joie est votre tristesse sans masque.
Et le même puits d'où jaillit votre rire a souvent été rempli de vos larmes.
Comment en serait-il autrement?
Plus profonde est l'entaille découpée en vous par votre tristesse, plus grande est la joie que vous pouvez abriter.
La coupe qui contient votre vin n'est-elle pas celle que le potier flambait dans son four?
Le luth qui console votre esprit n'est-il pas du même bois que celui creusé par les couteaux?
Lorsque vous êtes joyeux, sondez votre coeur et vous découvrirez que ce qui vous donne de la joie n'est autre que ce qui causait votre tristesse.
Lorsque vous êtes triste, examinez de nouveau votre coeur. Vous verrez qu'en vérité vous pleurez sur ce qui fit vos délices.
Certains parmi vous disent: "La joie est plus grande que la tristesse" et d'autres disent: "Non, c'est la tristesse qui est la plus grande".
Moi je vous dis qu'elles sont inséparables.
Elle viennent ensemble et si l'une est assise avec vous, à votre table, rappelez-vous que l'autre est endormie sur votre lit.
En vérité, vous êtes suspendus, telle une balance, entre votre tristesse et votre joie.
Il vous faut être vides pour rester immobiles et en équilibre.
Lorsque le gardien du trésor vous soulève pour peser son or et son argent dans les plateaux, votre joie et votre tristesse s'élèvent ou retombent.

Lorraine

 

https://scribium.com/annie-boroy/a/pourquoi-rions-nous-tant-enquete-au-pays-du-rire/
A quoi sert-il de rire? Exprimer notre joie de vivre ou traduire nos angoisses? Quelques pistes pour percer le mystère d'un sujet très sérieux.
Le sens commun associe rire et gaîté. Mais rions-nous vraiment pour exprimer notre joie? Rien n'est moins sûr.
Les «guiliguili» pour faire rire un singe ou un bébé

Rabelais avait tort: le rire n’est pas le propre de l’homme. Nous partageons ce savoir faire avec les primates et peut-être même les rats (mais cette thèse est controversée).

Bien sûr les chimpanzés n’éclateront pas de rire à la lecture d’une histoire drôle. Mais l’étude de la primatologue Marina Davina Ross, en 2009, confirme que, si on les taquine ou chatouille, les grands singes rient.

Chez le nouveau-né, le rire apparaît vers le quatrième ou cinquième mois. Il n’est pas dépendant de stimuli visuels ou auditifs: les bébés aveugles ou sourds rient aussi. Le petit d’homme réagit, comme son cousin le singe, aux stimuli tactiles: ce sont les chatouillis qui le font rire aux éclats!

Le rire ne s’apprend pas, il est inné.
Un éclat irrésistible
Le rire se manifeste par un enchaînement de petites expirations saccadées accompagné d’une vocalisation inarticulée. Il met en jeu les muscles du larynx et ceux de la face.

Il se contrôle difficilement. On a du mal à le contenir ou à le produire sur commande, ce qui le classe dans la catégorie des comportements réflexes.

S'il provient du cortex cérébral, il se déclenche au plus profond de nous, dans notre cerveau primitif, dit «reptilien», celui que possédaient nos ancêtres les plus lointains.
«Qu’est-ce-qui te fait rire comme ça?»

Quel est le point commun entre les rires déclenchés par un film de Charlie Chaplin, un sketch de Raymond Devos, la chute inopinée d’un passant dans la rue et un chatouillement? Comment expliquer le rire dérangeant qui se manifeste dans des situations tragiques?

Comment peut-on «rire aux larmes»? Ou «pleurer de joie»?
En fait, le centre nerveux responsable du déclenchement du rire est le même que celui qui provoque les pleurs (localisé dans le tronc cérébral).

Le rire exprime une émotion – en ce sens qu’il la pose à l’extérieur: on parle d’éclat ou d’explosion de rire. Il implique donc une tension antérieure et s’achève sur une sensation de relâchement bienfaisant. Le rire est libérateur.

Lors du rire, l’hypothalamus, centre de contrôle à la base du cerveau, produit des endorphines: ces morphines naturelles ont des propriétés anti-douleur et calmantes.
«Vous voulez rire!»

Le rire pourrait être la manifestation d'un soulagement. On rit lorsqu’on réalise qu’un danger supposé était en fait inexistant. Selon cette idée, les Japonais se forcent à rire après avoir eu très peur.

Cette idée met en lien le rire et le faux, l’irréel ou l’irréaliste. Elle pourrait ainsi expliquer le rire comme une volonté de refuser la réalité d'une situation désagréable ou tragique.

«C’était pour rire» et donc ce n’est pas vrai. Humour et rire sont associés au mensonge: «sans rire?» permet de s'assurer de la véracité du propos.

Elle éclaire aussi le fait que l'on rie face à des situations inhabituelles. Nous sommes surpris par une scène ou des associations de mots. Premier réflexe: l'alerte; deuxième étape: le soulagement et le déclenchement du rire qui permet de calmer l'anxiété née de l'inattendu.
«Il vaut mieux en rire que d’en pleurer»

Mise en lien avec la présence d’hormones antistress, cette piste conduit à penser que le rire n’exprime nullement la joie. Son rôle est de rendre joyeux pour faire oublier une possible peur ou tristesse. «Je me presse de rire de tout de peur d’en pleurer» (Beaumarchais, Le Barbier de Séville 1775).



Le fou rire dérangeant lors d'un enterrement trouve ici tout son sens:
je ris pour éviter trop de tristesse
je ris pour me persuader que la situation est irréelle
je ris pour lutter contre l'angoisse

Le rire est exutoire et remède. En «se riant» des choses graves, on les démystifie, on les dédaigne, on les rend moins importantes.
«Plus on est de fous, plus on rit»

Le rire est contagieux, communicatif. Le fou rire «s'attrape» facilement.
Des chercheurs en psychologie cognitive ont montré que les mêmes parties du cerveau étaient activées lorsqu’on nous raconte une histoire drôle ou lorsqu’on entend rire. Une idée qui justifie l’utilisation de rires enregistrés dans les émissions de télévision.

Le rire aurait donc un rôle social de communication non verbale ainsi explicable: si un membre du groupe rit, il signifie qu’il n’y a aucun danger, malgré une inquiétude antérieure. Le soulagement du rieur avertit le groupe que la détente est possible. Rire en miroir permet alors de déclencher les hormones «de la joie» qui vont favoriser le salutaire relâchement.

Le caractère contagieux du rire, comme des pleurs ou des bâillements, semble indiquer que la fonction biologique de ces comportements réflexes réside dans la synchronisation émotionnelle d’un groupe social.

Selon cette théorie, la moquerie, tant présente dans nos rires modernes, serait une façon de conjurer la peur que la personne moquée inspire (due à sa différence physique, à la déviance de son comportement ou à son pouvoir par exemple).
«C'est à mourir de rire»
Le rire a bien sûr d'indubitables vertus. Il est d’ailleurs utilisé dans certains programmes thérapeutiques et certaines pratiques de yoga.

Mais attention, il est parfois dangereux ou de mauvais augure. Il devient pathologique lorsqu’il échappe au contrôle du cerveau. Le fou rire «prodromique» annonce une attaque cérébrale; un rire trop prolongé peut même entraîner une syncope.

Il n’y a donc pas toujours de quoi rire lorsqu’on parle du rire...Pour aller plus loin, vous pouvez consulter:
le site de la revue médicale suisse, article de C.W.Hess: Neurologie du rire, 2008
l'ouvrage de R.Provine et J.L Fidel, Le rire, sa vie, son œuvre; le plus humain des comportements expliqué par la science
Pourquoi rions-nous ?

A l'occasion de la journée mondiale du rire, fêtée traditionnellement le premier dimanche de mai depuis 1998, le comportementaliste Jacques Fradin a répondu à nos questions sur le sujet et décrypte les différentes formes de rire et ses attitudes.
Journée mondiale du rire

Il existe autant de rires que d’attitudes. On pourrait en distinguer trois principales. La moquerie tout d’abord. Dans les relations sociales, des rapports de force s’établissent très vite. Il n’y a pas besoin d’éducation pour cela : les enfants apprennent par exemple, très naturellement, des jeux de domination ; il n’y a qu’à observer les cours de récréation pour le constater.

Ce type de relations de force entraîne une certaine forme de rire : la moquerie. On se moque du plus faible, on en fait une tête de turc, on fait rire tout le monde à ses dépends. La moquerie consiste donc à mettre quelqu’un en position de faiblesse sociale. Sans dire que c’est bien ou mal, il s’agit là d’un rire très primitif.

Il existe une autre forme de rire : celle de la peur du ridicule ou de la honte. Dans ce cas précis, les réactions se produisent dans le cortex, c’est-à-dire dans la partie encore émotionnelle du cerveau. Elles se réfèrent à des émotions plus modernes, moins liées à la question de hiérarchie ou de force, mais plutôt à l’image sociale : c’est de l’ordre de « ça se fait, ça ne se fait pas », « c’est bien vu, c’est mal vu ». Cela relève encore un peu de la moquerie, mais il ne s’agit pas d’un rapport de force, on n’a pas envie de casser la figure de l’autre, c’est un plus subtil. On dira : « regardez, il a dit ça, il est ridicule ». On rit donc alors de ceux qui ne sont pas dans les codes. Il s’agit d’un jeu au sein même de « l’élite de ceux qui savent ». Parfois la victime n’en a même pas conscience. C’est un peu le « Dîner de cons ».

Enfin, si l’on grimpe encore un peu dans les étages du cerveau, on arrive dans sa partie la plus intelligente, celle du cortex préfrontal : le rire devient alors l’humour. Et la première caractéristique de l’humour c’est que l’on parvient à se moquer de soi. Montrer qu’il existe quelque chose de ridicule chez soi aide à se détendre et à sortir des objectifs idiots liés à sa propre image (du style « je veux être le meilleur », « je n’ai jamais tort »). En s’amusant de soi non seulement on se détend, mais on aide aussi les autres à se détendre. L’humour est communicatif. Mais à la différence de la moquerie, il ne produit pas de victime.
De l'intelligence dans toutes les sortes de rire

De mon point de vue, il y a quelque chose d’intelligent dans toute forme de rire. Simplement, dans un cas, le rire est destiné à déstabiliser quelqu’un et est au service d’un rapport de force. Dans l’autre cas, il est au service d’un processus de prise de recul, de mise à l’aise d’autrui et de distanciation.

Il existe des personnalités plus ou moins prédisposées à rechercher le rire, des personnalités ludiques et d’autres plus sérieuses. Elles n’ont pas la même forme de préoccupations. Aux États-Unis, le psychiatre Robert Cloninger a établi une classification montrant qu’il existe des gens aventuriers et d’autres plus intéressé par la sécurité, la stabilité. Dans cette dernière catégorie figurent ceux qui ont davantage besoin de maîtrise, qui sont plus dans un processus de recherche de réponses que de questionnements. Les aventuriers, c’est l’inverse : eux se demandent surtout « tiens, il se passe quoi là-bas ? ». Or, le rire correspond toujours à une question qu’on ne s’est pas posée avant, à une situation cocasse que l’on n’avait pas perçu au préalable. Pour les aventuriers, le rire joue ainsi le rôle d’outil de leur curiosité.

En définitive, le rire constitue l’un des indicateurs que les tyrans, intuitivement, ont le mieux identifié comme dangereux pour eux. Un dictateur n’aime pas trop que l’on rit de lui, bien-sûr, mais aussi que l’on rit tout court, parce que le rire est associé à la notion de libération. Quand on rigole, on prend de la distance, on s’individualise, et on devient un peu moins un automate. Selon moi, le rire est un sujet indissociable d’une société développée.
Read more at http://www.atlantico.fr/decryptage/journee-mondiale-rire-87789.html#bz983x7QjYAIFeU2.99
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http://www.linternaute.com/science/magazine/dossier/chat-nombril/1.shtml

Pourquoi rions-nous ?
Le rire est le résultat de l'un des actes du cerveau les plus mystérieux. Il n'a pas encore été possible de déterminer une structure spécifique de laquelle nous puissions affirmer qu'elle en est la source.

Nous savons pourtant que le rire conduit à un sacré remue-ménage dans l'organisme ! Mouvements des muscles faciaux, des membres, soulèvement de l'abdomen, des épaules, gloussements joyeux, voire carrément gros éclats de rire permettent de l'identifier facilement. Le côté émotionnel peut également transformer les attitudes d'une personne en quelques secondes : voyez ce rire nerveux qui vient dès que l'on commence à perdre confiance en soi…

Le rire n'est pas le propre de l'homme
Certains psychologues assurent que le rire est une autre forme de notre vocabulaire : une façon d'exprimer le plaisir sans avoir à ficeler des noms entre eux pour le dire. Après tout, oui, rire à une plaisanterie semble bien plus efficace pour exprimer sa joie qu'une centaine de mots, vous ne croyez pas ?

Sachez aussi que le rire a évolué chez l'homme. Essayez de chatouiller des singes et vous constaterez qu'ils sont incapables d'avoir un rire reconnaissable. Pourtant, ils halètent. Les anthropologues pensent que ce halètement s'est transformé en rire au cours de l'évolution.

Le rire évolue au cours de l'existence. La preuve, on rit plus enfant, entre 5 et 6 ans, que le restant de sa vie. Enfin, se marrer, c'est bon pour la santé : rire à 100 reprises équivaudrait à 10 minutes d'exercices sur un rameur ! Pourquoi s'en priver ?

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