Un jour, j’irai vivre en Théorie parce qu’il paraît qu’en Théorie, tout va bien. (Les mots surpendus)

mardi 16 août 2011

Dangereux la liberté


http://au-bout-de-la-route.blogspot.com/2011/08/dangereux.html

Je me souviendrai toujours, je crois, de cette conférence un peu houleuse donnée en France il y a déjà de cela fort longtemps. Il y était question d’un thème considéré aujourd’hui comme très classique dans ce milieu que l’on dit spiritualiste. C’était celui de la décorporation, donc celui d’un regard différent à poser sur l’existence de l’âme, sur l’après-vie et ses multiples degrés de réalité puis, par voie de conséquence, sur le côté illusoire du monde tel qu’il nous apparaît.

La conclusion portait inévitablement sur la nécessité de revoir notre rapport à la vie, sur le concept des niveaux de conscience, sur la logique de la réincarnation et, finalement, sur la possibilité d’une accession au Divin qui ne soit pas religieuse, c’est-à-dire non assujettie à un dogme.

C’était très hérétique pour l’époque, mais généreusement porteur d’amour et d’espoir…

C’était aussi tellement hors-norme qu’une dame en est venue à se lever soudainement et à m’adresser tout particulièrement la parole en réaction à la dernière réflexion ¨briseuse de routine¨ que je venais d’offrir au public.

* « Si c’est dans cette direction que vous êtes venu nous parler, vous êtes dangereux ! » a-t-elle lancé d’un ton agressif.

* « Mais, Madame… savez-vous que c’est le plus beau compliment que vous puissiez me faire ? » ai-je eu la présence d’esprit de lui répondre, sans même avoir le temps de réfléchir.

Sur ce, la dame en question s’est extraite de la rangée où elle avait pris place et a quitté assez bruyamment la salle sous les yeux d’un public mi stupéfait, mi-amusé.

Si cette anecdote me revient particulièrement en mémoire aujourd’hui, c’est face aux énormes difficultés qui surgissent de toutes parts dans nos sociétés, à la grandeur de la planète. Le ¨temps¨ qu’il fait sur Terre en ce petit matin d’une ère que l’on dit du Verseau nous démontre assez clairement, me semble-t-il, que notre monde s’est largement fourvoyé quant à la direction choisie.


Inutile de dresser la liste des aberrations que nous avons engendrées et dans lesquelles nous débattons. Tous ceux qui sont un tant soit peu lucides et honnêtes avec eux-mêmes la voient affichée quotidiennement dans les colonnes de tous les journaux du monde et sur toutes les ondes. Nous savons tous que ¨quelque chose¨ ne va plus sur Terre et qu’il est plus qu’urgent de réagir.

Ce qui ne va pas ? Avec un minimum de bons sens on s’aperçoit que ce n’est pas spécifiquement tel ou tel système politique ou économique… même si on peut accuser chacun d’eux d’une multitude de maux qui accablent notre planète et sa population.


Ce qui ne fonctionne pas ce sont les mentalités humaines, c’est l’être humain, c’est le rapport qu’il entretient avec la Vie, avec autrui et avec d’abord lui-même. En résumé, c’est son niveau de conscience global encore basé sur des réflexes très primaires, qu’on le veuille ou non. C’est son Intelligence. J’y mets un I majuscule à cette Intelligence-là… car je parle de celle du Cœur.

En résumé aussi, c’est l’ordre du monde que nous avons créé et que nous continuons d’entretenir qui s’avère enfin totalement saturé, sclérosé et superbement incohérent. Celui-ci, il est facile de le comprendre, est le reflet exact de notre asphyxie intérieure.

Ma question est donc celle-ci : Combien y en a-t-il encore, des hommes et des femmes ¨responsables¨, qui aspirent à ce que le présent ordre du monde se prolonge encore

Indéfiniment ? Tous ceux qui ont un peu de lucidité sentent bien qu’il est urgent de poser un autre regard sur la Vie qui nous habite et sur l’univers qui nous entoure et que, en ce sens, il est urgent de devenir ¨dangereux¨ pour l’ancien ordre des choses.

Alors oui, je suis particulièrement fier de la ¨dangerosité¨ des propos que je tiens depuis plus de 30 ans et fier de tous ceux qui ont emprunté un discours d’hérétisme à mes côtés ou sur des chemins parallèles. Car l’hérétisme dont il est question ici est celui qui fait sauter les barrières mentales, qui dilate le cœur et qui tente de relier l’être humain à son Étincelle divine. C’est un hérétisme créateur d’espoir et de liberté.

C’est pour une telle raison qu’il apparaît comme dangereux. En effet, la liberté - celle de la conscience qui réalise sa véritable dimension, sa source et sa destination - fait encore terriblement peur.

Même si on la réclame… on n’en mesure pas toute l’étendue et on s’empresse de lui tourner le dos dès qu’on entrevoit l’extraordinaire Révolution intérieure qu’elle implique.

Ma ¨dangerosité¨ - et celle, bien sûr, de ceux qui oeuvrent inlassablement pour l’avènement d’une nouvelle conscience - fait que je ne veux en aucun cas voir notre monde d’aujourd’hui à la façon des animateurs-météo de là où je vis.

Que disent-ils ces animateurs ? Que quel que soit le temps qu’il fasse ou que l’on prévoie, c’est merveilleux. Ils nous chantonnent que malgré la pluie qui tombe à seaux et la tempête annoncée pour le lendemain tout est formidable et que nous allons passer non seulement une superbe journée, mais aussi une semaine géniale.

Évidemment, on se doute bien qu’ils sont payés pour être à ce point optimistes et qu’ils ont reçu des consignes très précises de leur patron. Pourquoi pas, après tout ? Mieux vaut un sourire qu’une moue.

En soi, le principe n’est pas si mal… On appelle cela être positif. Cependant, trop souvent, j’entends quelque chose de forcé dans leurs commentaires artificiellement joyeux. J’y entends une leçon apprise par cœur et pas toujours bien interprétée parce que trop décalée vis-à-vis de ce qu’on trouve en passant la porte qui mène au-dehors. Il peut arriver que la pensée positive conduise à une sorte d’anesthésie.

Souhaiterons-nous que les choses continuent comme elles ont toujours été en pratiquant la politique de l’autruche ? C’est non pour moi, en aucun cas.

Si l’Esprit et le Cœur sont devenus subversifs au point où ils le sont aujourd’hui, s’ils sont systématiquement ostracisés par tous les médias et sur tous les lieux d’expression publique, c’est bien parce qu’inconsciemment notre société sait qu’ils ont la puissance d’un gigantesque Tsunami intérieur. Ils sont dangereux pour l’étroitesse de penser, d’aimer et d’être, dangereux pour l’égoïsme et toutes les formes de pouvoir…

Alors, je vous en prie, ne me retirez surtout pas du front l’étiquette ¨Dangereux¨ ! C’est elle qui me donne force, confiance et joie… Ce qu’elle ne me donne pas, par contre, c’est un pseudo optimisme, celui qui est béat et qui ressemble à de la léthargie.

Que dire de plus ? Que je vous souhaite de tout coeur une semblable étiquette si ce n’est déjà fait.

Fraternellement,

Daniel Meurois, conspirateur à sa façon.
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