Un jour, j’irai vivre en Théorie parce qu’il paraît qu’en Théorie, tout va bien. (Les mots surpendus)

jeudi 1 septembre 2011

Le nouveau patron d'Apple est gay?

Faut-il dire que le nouveau patron d'Apple est gay?


Le débat fait rage sur le Web entre journalistes autour de l'intérêt de la médiatisation de l'homosexualité supposée de Tim Cook, qui vient de remplacer Steve Jobs.



Tim Cook, le 11 janvier 2011.
La sexualité d'un grand patron est-elle une information ? Sans doute pas en France où la vie amoureuse d'une personnalité, toute publique soit elle, est toujours tenue sous un voile pudique par la presse, hors "coming out" officiel ou affaire de mœurs.  Le débat a été relancé outre-Atlantique après qu'un journaliste réputé de Reuters a publié jeudi dernier sur son blog un billet reprochant à ses confrères  américains de taire - dans les très nombreux portraits qu'ils lui consacraient - l'homosexualité supposée du nouveau patron d'Apple, Tim Cook. Alors qu'ils n'hésitaient pas à en parler ouvertement sur le réseau social Twitter...
"Tim Cook est maintenant le gay le plus puissant de la planète. Intéressant, non? Et bien vous n'en entendrez parler dans aucun grand media", se désole Felix Salmon sur son blog, volontiers impertinent, baptisé "une rondelle de citron dans le soda". Il défend sa position en affirmant qu'à cause de cette discrétion idiote, le grand public "ne voyait pas les hommes et femmes homosexuels dans leur diversité" mais simplement à travers le prisme "des homos flamboyants qu'ils voient à la télévision et qui perpétuent les stéréotypes". Bref, tout le contraire du nouveau patron d'Apple que le journaliste présente comme un homme "super intelligent, puissant, et pas efféminé qui montre qu'être gay n'est un obstacle à aucune carrière". Le billet a enflammé les blogosphères gay et high-tech, de nombreux journalistes lui reprochant son attitude - à la limite du "outing" - dans des commentaires acides rappelant le caractère privé de la vie sexuelle d'un individu.
Sexe ou sexualité?
"Il ne s'agit pas de sexe mais de sexualité, un élément essentiel de ce que nous sommes. Il s'agit d'attraction  et d'identité", a réagi Felix Salmon, dans un autre billet, se félicitant du débat qu'il venait d'ouvrir. "Il faut savoir qui nous essayons de protéger. Tim Cook ne s'est jamais plaint de la couverture médiatique de sa sexualité, alors que de nombreux hétéros qui ne le connaissent pas ont l'air de s'en chagriner", se défend le journaliste de Reuters, suggérant qu'il est toujours désagréable pour un homophobe de constater qu'un gay  a réussi, bien loin des clichés. Car l'idée que le premier patron de la planète puisse être gay  fait plaisir. Toutes proportions gardées, la fierté affichée sur de nombreux blogs, après l'annonce de la nomination de Cook rappelle un peu celle des médias de la communauté noire après l'élection d'Obama. Il y a un enthousiasme communautaire, en tout cas sur le Web.
C'est déjà sur Internet que la rumeur était née. En janvier, plusieurs blogs avaient rapporté l'homosexualité de celui qui était encore numéro 2 d'Apple, le site Gawker se permettant même de rapporter ses goûts pour choisir un partenaire, au côté de son appétit pour la musique de Bob Dylan ou de sa passion pour les Auburn Tigers, une équipe de football américain. Qui ne dit mot consent? Le patron d'Apple avait laissé faire et la presse gay s'est ensuite sentie pousser des ailes. Tout en rappelant la "discrétion" de Tim Cook, le magazine Out, le cousin américain de Têtu,  l'a élu en mai  le "gay le plus puissant" du monde parmi une liste de 50 personnalités comme la présentatrice télé Elle DeGeneres, le designer Tom Ford ou l'actrice Jodie Foster. Mais ces dernières personnalités avaient explicitement commenté leur sexualité par le passé. Nicolas Jackson du magazine The Atlantic note lundi sur son blog que, "le problème, c'est que Cook est une de ses personnalités de premier plan qui craint de confirmer publiquement son homosexualité. Et il ne sera un modèle pour sa communauté que s'il confirme les rumeurs et sort du placard de verre dans lequel il vivrait". Un commentaire, qui exaspère le journaliste indépendant Erik Sherman,  qui répond, lui aussi sur son blog, que le pauvre Tim Cook est peut être "tout simplement trop mal à l'aise" pour réagir, qu'il soit d'ailleurs gay ou pas. Il en profite pour rappeler deux règles de base  du journalisme : "ne pas présenter une hypothèse comme un fait" et "ne pas faire des gens - comme Tim Cook - des outils". Bref, pour vivre tranquille, Cook aurait été condamné à rester caché ! Difficile lorsque l'on est au sommet d'une pomme... 
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