Un jour, j’irai vivre en Théorie parce qu’il paraît qu’en Théorie, tout va bien. (Les mots surpendus)

jeudi 10 octobre 2013

Le journal d'Anne Frank



Le Journal d'Anne Frank, est un film docu-fiction (1h43) qui retrace l'histoire de familles juives durant la Seconde Guerre mondiale, dont les Frank. Le film restitue les pensées intimes de la jeune fille, la description de la vie dans une cache nommée l’annexe pour échapper aux nazis où ils vont mener une existence de reclus pendant deux ans, l’ennui et les privations, tandis que dehors, les juifs sont arrêtés et acheminés vers les camps de la mort. 

Anne Frank est une jeune fille juive qui, durant la Seconde Guerre mondiale, doit entrer dans la clandestinité pour échapper aux nazis. Devenue l'une des principales icones de cette Guerre mondiale, Anne Frank fait partie des milliers d'enfants juifs assassinés au cours de la Shoah. Née à Francfort, réfugiée aux Pays-Bas, Anne et sa famille vécurent reclus dans une cachette surnommée l'annexe, derrière le bureau de l'entreprise familiale, pendant deux longues années. C'est là que la jeune fille a patiemment écrit son journal intime.

Anne et les autres clandestins seront tout de même découverts, et déportés vers des camps de concentration. Sur huit clandestins, seul le père d'Anne, Otto Frank, survit aux camps.

Après leur mariage, Otto et Edith Frank s’installent à Francfort-sur-le-Main. Très vite, les enfants naissent, Margot en 1926, et Anne en 1929. Les premières années sont heureuses, mais grâce à la crise économique, le NSDAP de Hitler gagne de plus en plus du terrain. En 1933, Hitler arrive à la tête du gouvernement allemand. Otto et Edith Frank se font beaucoup de soucis. Non seulement ils sont juifs, mais la situation économique suscite également de gros problèmes. Ils cherchent une issue.

Otto Frank part monter une entreprise à Amsterdam. Edith, Margot et Anne le suivent aux Pays-Bas. Ils trouvent un appartement à la Merwedeplein. La famille se sent de nouveau libre et en sécurité. Les enfants vont à l’école, Otto est très pris par son entreprise et Edith s’occupe du ménage, mais voilà qu’éclate la Seconde Guerre mondiale. Le 10 mai 1940, l’Allemagne envahit les Pays-Bas. La famille Frank est une fois de plus en danger.

Maintenant que les Pays-Bas sont occupés, bien des choses changent pour la famille Frank. Tant au niveau privé que pour l’entrprise d’Otto, le nombre de restrictions imposées ne cesse d’augmenter. Le jour où Margot reçoit une convocation pour aller dans un camp de travail allemand, Otto et Edith estiment que la situation devient trop dangereuse. Ils entrent dans la clandestinité avec leurs enfants.

Outre la famille Frank, quatre autres juifs sont cachés dans l’annexe : Hermann et Auguste Van Pels avec leur fils Peter, et Fritz Pfeffer. Quatre employés de l’entreprise d’Otto aident les protecteurs. Les clandestins ont quotidiennement peur d’être découverts, et ce n’est pas si simple que ça de vivre à huit les uns sur les autres.

Anne tient un journal dans l’annexe, mais pas seulement, elle écrit aussi de brèves histoires et réécrit dans un cahier de belles phrases d’autres écrivains. Elle aimerait que son journal soit publié sous forme de roman après la guerre. Anne se met donc à le réécrire, mais elle ne l’achève pas. Avant qu’elle n’ait terminé, Anne est découverte et arrêtée.

Le 4 août 1944, les clandestins sont arrêtés. Quelqu’un les a dénoncés. Ils sont déportés via le camp de transit de Westerbork à Auschwitz. Seul Otto survit aux camps, tous les autres clandestins trouvent la mort. Hermann van Pels est tué dans une chambre à gaz, Auguste est jetée devant un train durant un transport. Les autres meurent d’épuisement et de maladie. L’identité du délateur n’a jamais été découverte.

Après la libération d’Auschwitz, Otto retourne à Amsterdam. Pendant le voyage, il apprend la mort d’Edith. De retour à Amsterdam, il se rend chez Miep et Jan Gies. Il espère encore retrouver Anne et Margot en vie, mais il apprend alors qu’elles non plus n’ont pas survécu à la guerre. Miep lui remet les feuilles du journal d’Anne. Anne voulait que son journal soit publié après la guerre, et ce souhait s’est finalement réalisé.

Au lendemain de la guerre, Otto Frank oeuvre pour le respect et les droits de l’Homme. Il répond à des milliers de lettres de gens qui ont lu le journal de sa fille. Le journal est traduit et est adapté au théâtre et au cinéma. Des gens du monde entier apprennent l’histoire d’Anne.
(
annefrank.org/)

Qui les a dénoncés ? Laurent Portes, réalisateur : "C’est la question qu’on se pose depuis plus de soixante ans maintenant. Or, on ne sait pas. Il y a plusieurs hypothèses, aucune n’est satisfaisante, et on ne saura probablement jamais, mais l’une d’elles est qu’ils n’ont peut-être pas été dénoncés. En effet, les nazis recherchaient des résistants dans tout Amsterdam, et comme ceux qui protégeaient les Frank étaient amenés à acheter fruits et légumes au marché noir, ils ont peut-être conduit les nazis, en étant suivis, jusqu’à l’annexe.

En revanche, on sait qui les a arrêté, car le nazi que l’on voit dans le film a été retrouvé dans les années 1960 par Simon Wiesenthal, le chasseur de nazis. On sait ainsi exactement les circonstances dans lesquelles ils ont été arrêtés, parce que ce nazi interrogé par la police autrichienne se souvenait de ces circonstances, des gens qui étaient présents, mais lui-même ne savait pas qui les avait dénoncés, cela reste un mystère.

Comment savait-on qui était juif et qui ne l’était pas ? Dans les pays qui étaient occupés par les allemands, comme les Pays-Bas où s’étaient réfugiés les Frank, ou en France, tous les juifs étaient obligés de se déclarer. On leur demandait en somme de se dénoncer eux-mêmes, et la plupart des juifs l’ont alors fait ! Ils ne savaient pas ce qui pouvait leur arriver.

En Hollande, les choses étaient un peu différentes, parce que le pays n’avait pas le même statut d’occupation. Les lois antijuives ont été prises beaucoup plus tôt, parce que les nazis gouvernaient le pays. La Hollande est donc le pays d’Europe occidentale où la répression a été la plus précoce et la plus dure".

Christine Loreau, du Cidem, partenaire officiel de la Maison d’Anne Frank en France : "En outre, la France était un pays laïc. Il n’existait pas de fichiers sur les opinions religieuses. En Hollande, en revanche, des gens étaient depuis des générations inscrits auprès des instances communautaires, des instances culturelles, des églises, des synagogues, etc. La plupart des juifs des Pays-Bas étaient donc déjà fichés".

Pourquoi le père d’Anne a-t-il survécu ? Laurent Portes : "Il a survécu parce que, à la fin de la guerre, lorsque les russes étaient sur le point d’atteindre le camp d’Auschwitz situé en Pologne, les SS ont organisé le retour des dizaines de milliers de détenus vers l’Allemagne lors de vastes marches de la mort. Or, Otto Frank étant trop malade, ils l’ont laissé sur place pensant qu’il allait mourir, mais il a survécu, il a été libéré par les russes, sans savoir que ses filles étaient déjà mortes. De retour à Amsterdam, il a passé des mois et des mois à retrouver Anne et Margot. En vain".

A-t-on retrouvé le corps d’Anne Frank ? Christine Loreau : "Non. Il faut savoir qu’Anne a d’abord été déportée à Auschwitz et qu’elle a échappé à la mort. Puis, elle et sa sœur Margot ont été transférées d’Auschwitz en Pologne vers Bergen-Belsen au cœur de l’Allemagne. Le camp a été libéré plus tard par les Alliés, mais les nazis l’avaient déjà délaissé et ses détenus, privés de tout, sont morts de maladie, d’épuisement et de faim. Les Alliés n’ont trouvé pratiquement que des morts".

Où est le Journal d’Anne Frank maintenant ? Christine Loreau : "Il est à Amsterdam. C’est un livre très précieux qui était jusqu’à une date récente sous vitrine dans la Maison d’Anne Frank. Mais celui qui est désormais montré au public est un fac-similé, recopié à l’identique. L’original est en sécurité".

A l'issue de la guerre, ce texte est devenu célèbre dans le monde entier. Reposant sur une écriture rigoureuse du scénario, très fidèle au célèbre journal, ainsi que sur une reconstruction en studio à l’identique de l’annexe dont la mise en scène souligne le sentiment de claustration, le documentaire-fiction est une adaptation de son émouvant témoignage, rédigé de juin 1942 à août 1944, avant qu'elle ne meure dans le camp de concentration de Bergen-Belsen. Il est suivi d’un documentaire d’archives et d’entretiens qui suit le destin de la famille Frank et le combat du père d’Anne, seul survivant, pour que le témoignage de sa fille devienne le livre qu’il est aujourd’hui.

- Le documentaire :
VIE ET LÉGENDE D'ANNE FRANK

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