Un jour, j’irai vivre en Théorie parce qu’il paraît qu’en Théorie, tout va bien. (Les mots surpendus)

samedi 10 septembre 2011

L'ail, votre allié santé

Il n'éloigne pas seulement les vampires : l'ail représente également un aliment de choix pour entretenir votre capital santé. Le point sur ses vertus avérées et celles un peu plus contestées.
Voilà une propriété connue depuis longtemps : les Romains concoctaient déjà des cataplasmes à base d'ail pour soigner les plaies.
l'ail aiderait à lutter contre nombre de vilains microbes, au premier rang



 
L'ail aiderait à lutter contre nombre de vilains microbes, au premier rang desquels certaines bactéries, notamment digestives. 

 
 Mais ce n'est autre qu'un certain Pasteur qui a mis en évidence, des siècles plus tard, les propriétés antibactériennes de la petite gousse blanche. Pour ce faire, il a pris des cobayes humains infectés par des bactéries bien connues, E.coli et Salmonella, qui provoquent toutes deux des intoxications alimentaires avec fortes diarrhées. Et a fait ingurgiter de l'ail à une partie d'entre eux. Ceux qui avaient mangé de l'ail ne développaient pas de diarrhées, tandis que les autres n'étaient pas épargnés : le célèbre scientifique en a donc déduit que l'ail possédait certaines vertus antibiotiques.
Ce que les Russes mirent en pratique quelques années plus tard, lors de la Seconde guerre mondiale : sur le front, manquant d'antibiotiques, ils utilisèrent l'ail comme antibiotiques pour soigner affections pulmonaires et plaies en tous genres. Avec un tel succès que l'ail fut pendant un temps surnommé "la pénicilline russe".
Beaucoup plus récemment, des études ont montré qu'une grande consommation d'ail pouvait réduire légèrement le risque d'infection à la bactérie Helicobacter pilori (responsable notamment d'ulcères gastriques). Mais il faut tout de même tourner à 5 gousses d'ail par jour environ pour que le risque se trouve diminué.
D'une manière générale, les mauvaises bactéries qui empoisonnent parfois la sphère digestive (E.coli par exemple) sont sensibles aux propriétés antibiotiques de l'ail, ce qui explique qu'il puisse aider à retrouver un transit normal.
On ne peut toutefois pas considérer, en l'état actuel de la recherche, que l'ail constitue un médicament antibactérien, même s'il semble posséder quelque propriété de ce type.
 L'ail possède également une efficacité pour lutter contre les champignons et mycoses en tous genres, notamment ceux qui s'attaquent à la peau. Ainsi, il semble particulièrement efficace pour lutter contre le pied d'athlète, cette mycose qui s'attaque aux pieds qui ont trop "macéré" dans l'humidité de chaussures de sport. Encore une fois, on manque là aussi de données scientifiques pour corroborer ce que l'expérience semble montrer.
 Il semble bien que certains virus n'aiment pas beaucoup l'ail non plus, notamment lorsqu'ils sont respiratoires. De même, les papillomavirus y sont sensibles, ce qui explique l'efficacité souvent constatée de l'ail pour lutter contre les verrues.
comme bon nombre d'aliments, la consommation régulière d'ail permet de diminuer



 
C'est un des aliments dont le Dr Servan-Schreiber fait l'éloge dans son ouvrage "Anticancer". Et pour cause : les vertus supposées de l'ail pour prévenir certains types de cancer ont  été confirmées par la science. Avant d'aller plus loin, insistons sur un point essentiel : certains aliments peuvent avoir un effet préventif, ils ne garantissent pas pour autant que l'on n'aura jamais de cancer, seulement que l'on réduit notre risque d'en développer un.

 Plusieurs études épidémiologiques ont permis de démontrer formellement un effet positif de l'ail contre le cancer de l'estomac et contre le cancer colorectal. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : pour une consommation d'ail élevée, on note une diminution du risque de cancer de l'estomac de 50 % ! Le risque de cancer colorectal, lui, est amoindri de 30 %. Dans le cas du cancer du côlon, il semble même que l'on puisse ainsi freiner l'évolution de la maladie. On n'a pas encore déterminé la quantité optimale à consommer pour bénéficier au maximum des effets de l'ail, mais il semble qu'il faille manger au minimum une gousse par jour.
 L'ail contribue également à diminuer d'autres risques de cancer : prostate et reins pour les hommes, sein pour les femmes et même certains cancers de la gorge et des voies respiratoires semblent moins fréquents chez les personnes qui consomment régulièrement de l'ail, quoiqu'aucune étude sérieuse n'ait encore fourni de données aussi fiables que pour le côlon ou l'estomac.
 Aujourd'hui, les chercheurs vont plus loin : et si l'on tentait de concocter un médicament anticancer qui s'inspirerait des vertus de l'ail ? De premières expériences couronnées de succès ont déjà eu lieu sur des souris mais il reste encore bien des étapes avant que la méthode puisse être appliquée à l'homme.


l'ail contribue à faire baisser la pression artérielle chez les personnes
Il n'est pas aussi célèbre que les oméga-3 ou les stérols et pourtant... Son efficacité est reconnue par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui estime qu'il peut s'agir d'un bon complément à un traitement classique. L'ail est en effet bénéfique à la santé cardiovasculaire sur plusieurs plans.
 




 
 Il contribue à faire baisser la pression artérielle d'environ 10 % chez les personnes hypertendues. Une très bonne nouvelle puisque faire baisser ne serait-ce que légèrement la pression artérielle permet de diminuer notablement le risque d'infarctus du myocarde et d'accident vasculaire. Seul souci : pour un effet visible, il faut consommer environ deux gousses d'ail par jour...
Bien sûr, l'ail à lui tout seul ne peut pas régler les problèmes d'hypertension mais il peut être utilisé en complément d'un traitement, par exemple, non sans avoir demandé l'avis de son médecin auparavant.
 L'adénosine contenue dans les gousses d'ail possède un petit effet vasodilatateur, ce qui permet une meilleure circulation sanguine et pourrait, d'ailleurs, expliquer également l'effet anti-hypertenseur.
 Par ailleurs, l'ail contient des prostaglandines qui ont pour propriété de fluidifier le sang, ce qui peut encore améliorer la circulation sanguine.
 Les composés de l'ail aident également à réduire les plaques d'athérosclérose, admet l'OMS. Ces plaques, composées notamment de cholestérol, se déposent au fil des ans sur les parois des artères, les rendant plus rigides et diminuant leur diamètre. Cette pathologie constitue donc un facteur de risque d'accident cardiovasculaire. Plusieurs études ont montré que la maladie progressait trois fois moins vite chez les personnes à risque consommant de l'ail que chez les personnes à risque n'en consommant pas. L'ail semble notamment particulièrement bien protéger l'aorte, l'artère centrale de notre organisme.
 Son influence sur le taux de cholestérol est plus contestée. Beaucoup d'études contradictoires ont été réalisées sur le sujet. Certaines attribuent à l'ail un effet hypocholestérolémiant alors que d'autres ne voient pas de différence notable, quel que soit le type de consommation.

Décidément, l'ail est bon pour beaucoup de choses...

diarrhée et ballonnements peuvent trouver un soulagement avec l'ail.



 
 Il aide à la digestion, du moins pour ceux qui le supportent bien : il passe mal auprès de certains estomacs, surtout quand il est cru. Pour les autres, il aide à maintenir un bon équilibre bactérien dans la flore intestinale.
 C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il semble jouer un rôle positif dans la prévention de la célèbre turista, subie par nombre de voyageurs qui se rendent dans des pays aux normes d'hygiènes peu strictes.
 De la même manière, un peu d'ail soulagera peut-être cette sensation de ballonnement qui vous pèse parfois. Les fibres de l'ail favorisent la fermentation et donc la digestion, tout en réduisant le volume des gaz qu'elle dégage.

Certes, l'ail est un allié précieux pour votre santé. Ce n'est toutefois pas un aliment miracle et on lui prête certains bienfaits qui n'existent pas ou qui n'ont pas encore été prouvés.

non, l'ail n'est pas un aphrodisiaque.

 


 S'il est bon pour la santé cardiovasculaire, l'ail n'a en revanche aucun effet prouvé sur le diabète. On a pu faire baisser le taux de sucre dans le sang chez certains animaux, jamais chez l'homme.
 Il n'a pas non plus d'action particulière contre les parasites, alors qu'il est efficace contre bactéries, virus et champignons...
 Aucun bénéfice pour les personnes atteintes d'une maladie rhumatismale. Nuançons tout de même un peu. On pense que l'ail pourrait aider à soulager la goutte, maladie des articulations liée à un excès d'acide urique dans le sang. L'aillicine, un composé de l'ail, pourrait dissoudre ces cristaux. Mais aucune étude n'a pu démontrer un bénéfice clair. Quant aux rhumatismes, on peut penser que les propriétés anti-inflammatoires de l'ail pourraient avoir une action positive, mais rien de certain, là non plus.
 Dernière désillusion : l'ail n'est pas non plus aphrodisiaque, comme le voudrait la légende. A vrai dire, il pourrait même jouer un rôle de tue-l'amour si vous vous oubliez de bien vous brosser les dents avant de retrouver votre dulciné(e ).


Si elle constitue un aliment de choix pour la santé, c'est que la gousse d'ail recèle nombre de substances particulièrement bénéfiques pour notre organisme. Voici une petite liste non exhaustive de ces composés qui font du bien.

aillicine, antioxydants, fibres... l'ail est décidément un aliment complet.

 


 
 C'est l'aillicine qui confère à l'ail ses vertus antibiotiques et antimicrobiennes. Pourtant, ce composé n'existe pas en tant que tel dans la gousse d'ail à l'état naturel. On y trouve en revanche un acide aminé, l'ailliine, un composé soufré. Juste à côté, dans de petits compartiments séparés, se trouvent des molécules d'une enzyne particulière, l'alliinase. Tant que les deux substances ne sont pas en contact, rien ne se passe. Mais lorsque l'on coupe la gousse d'ail, qu'on l'émince, ailliine et ailliinase vont interagir et donner naissance à l'aillicine. Elle est facile à reconnaître : c'est elle qui donne son odeur et son goût si particuliers à l'ail.
 Ce n'est pas tout. L'ail contient aussi une quantité intéressante de soufre. Cela contribue à en faire un allié de choix contre toutes sortes de microbes.
 Il est également très riche en antioxydants de toutes sortes (composés soufrés, vitamine E, polyphénols...). Ils aident à détruire les radicaux libres, responsables du vieillissement. Les bienfaits s'exercent donc à tous les niveaux : cardiovasculaire, neurologique, cancers...
 L'ail contient aussi beaucoup de fructosanes, des fibres particulières qui ont la faculté de faciliter le développement des bonnes bactéries dans l'intestin. Résultat : une digestion facilitée mais aussi un système immunitaire renforcé grâce à ces bonnes bactéries intestinales, qui jouent un rôle de barrière très important.
 La gousse d'ail est riche en calcium, magnésium et même en sélénium, des composés utiles à l'organisme et dont notre alimentation est parfois un peu pauvre.


Vous en êtes désormais convaincu : vous allez ajouter un peu d'ail dans votre vie ! Reste une question majeure : comment ? Faut-il le mélanger à vos salades, en truffer votre gigot, vous enduire de pommade ou vous détremper dans un bain à l'huile essentielle d'ail ? Plusieurs solutions s'offrent à vous.
l'ail est plus riche cru que cuit.

 


 L'idéal, pour lui conserver toutes ses vertus, c'est de consommer l'ail cru, finement émincé, avec une salade par exemple. L'aillicine est alors présente en grandes quantités. A la cuisson, en revanche, elle perd en puissance et l'on estime qu'il faut environ tripler la dose pour obtenir les mêmes bénéfices.
 L'ennui, c'est que tout le monde ne digère pas très bien l'ail cru, alors qu'il passe beaucoup mieux cuit. Une solution consiste donc à rajouter l'ail quelques minutes avant la fin de la cuisson : il ne sera plus tout à fait cru mais conservera la plupart de ses propriétés. Evitez, en revanche, de le laisser carboniser : il deviendrait alors plus toxique qu'autre chose.
 Si ce n'est pas la saison ou que, vraiment, vous n'aimez pas l'ail, vous pouvez également le consommer sous forme de complément alimentaire, en gélules par exemple. Attention en effectuant votre choix, n'hésitez pas à demander conseil à un spécialiste. Il faut notamment que l'enrobage de la gélule résiste aux sucs gastriques pour qu'elle parvienne intacte et se libère dans les intestins.
 Autre option : l'huile essentielle d'ail. Elle peut s'utiliser dans la nourriture mais aussi sur la peau. Deux désagréments tout de même, qui expliquent qu'elle soit relativement peu utilisée : l'odeur est très prononcée et l'huile est un peu "agressive". Mieux vaut donc y aller doucement sur la quantité et respecter à la lettre les consignes.
 Vous pouvez aussi utiliser une pommade à base d'ajoène, un composé de l'ail qui aide à lutter contre une mycose, le fameux pied d'athlète.


Comme tout produit actif, l'ail doit être utilisé en connaissance de cause et avec précaution lorsqu'on l'utilise chez des personnes fragilisées.

mâchez du persil, cela devrait neutraliser la mauvaise haleine...



 
 Premier inconvénient majeur et notable : l'ail donne mauvaise haleine. Rien de grave en soi. La sensation disparaît après quelques heures et le masticage d'un peu de persil contrecarre un peu cet effet. Le brossage de dents ne changera pas grand-chose puisque l'odeur vient des gaz libérés par la mastication puis la digestion.
 Même s'il constitue, en général, un facilitateur de transit, certaines personnes ont du mal à digérer l'ail, cru notamment. Mieux vaut alors opter pour les gélules si vous voulez faire une cure. Une autre tactique consiste à prendre en parallèle des probiotiques, qui vont aider à maintenir la flore intestinale. Chez certaines personnes, l'ail consommé en trop grande quantité, peut la dérégler un peu.
 Attention : on l'a vu, l'ail joue un rôle dans la fluidification du sang. Il est donc à éviter avant et après une opération chirurgicale ou si vous prenez des médicaments anticoagulants. De même, certaines études ont montré que l'ail pouvait renforcer l'effet des hypoglycémiants, ces médicaments pris par les diabétiques, risquant de provoquer un malaise. D'une manière générale, si vous souffrez d'une maladie du sang ou du métabolisme, demandez donc conseil à votre médecin avant de consommer plus d'une gousse d'ail par jour. 

Les vertus de l'ail sont connues depuis longtemps. Pasteur y a d'ailleurs consacré des travaux à la fin du XIXe siècle.  Il est notamment connu pour ses propriétés antimicrobiennes : bactéries, virus et même certains champignons résistent mal à l'aillicine, ce composé dégagé lorsqu'on écrase l'ail.
 L'ail permet également de lutter contre les ballonnements et même contre la diarrhée. A noter toutefois que certaines personnes le digèrent mal.
 Il possède également un effet positif reconnu sur le système cardiovasculaire : en fluidifiant le sang, en luttant contre l'athérosclérose et en faisant baiser la pression artérielle, il limite les facteurs de risque d'accident cardiovasculaire.
 Mieux vaut le consommer cru que cuit pour lui conserver toutes ses propriétés.
 Avant une chirurgie, si l'on prend des anticoagulants ou que l'on souffre d'une maladie du sang, mieux vaut demander conseil à son médecin si l'on consomme plus d'une gousse d'ail par jour.

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