Un jour, j’irai vivre en Théorie parce qu’il paraît qu’en Théorie, tout va bien. (Les mots surpendus)

jeudi 19 janvier 2012

L’étrange affaire de la bactérie antivieillissement

Je n’ai pas vraiment le goût de vivre jusqu’à 140 ans.
Lolo

Vivre jusqu’à 140 ans en s’injectant des bactéries vivant dans le sol sibérien : c’est l’information qui circule actuellement dans les médias. Déjà annoncée il y a un an et demi, la découverte n’est toujours pas détaillée.

Diffusée par l’AFP, la nouvelle rencontre un certain succès : une équipe de l’Académie des sciences russe aurait découvert dans le sol gelé de Sibérie une bactérie, baptisée Bacillius F (sic), qui, injectée à des souris, allongerait notablement la durée de vie. « Le métabolisme augmenterait de 20 à 30 % chez la souris » rapporte la dépêche, ce qui ne signifie pas grand-chose. Et les souris auraient vécu « plus longtemps ». Conclusion : par une règle de trois, on obtient pour l’espèce humaine un allongement de la vie jusqu’à 140 ans.

Parce que ces bactéries ont été trouvées dans le pergélisol (ou permafrost en anglais), la biologiste Nadejda Mironova et son équipe de l'Institut de biologie chimique et de médecine fondamentale ont pensé « qu’elles ont probablement des mécanismes permettant de conserver la viabilité ». Il est vrai qu'en 2007, aux États-Unis, des microbiologistes avaient extirpé du sous-sol gelé des populations de bactéries congelées depuis 500.000 ans et avaient pu en réveiller quelques-unes (moins de 1 %). De quoi fantasmer... Mais d'où viendrait cet effet antivieillissement ? Il « concerne l'immunité et sa rapidité d'activation » affirme l'équipe russe.

Sans plus de précision, sans publication scientifique, que penser de cette information ? Rien pour l’instant. D’autant que l’information n’est pas nouvelle. On parlait déjà de cette bactérie, appelée Bacillus F (correctement orthographiée, Bacillus étant le nom d'un groupe de bactéries), en juin 2010. Trouvée dans le pergélisol de la même région de Yakoutie par la même équipe, elle avait été injectée à des souris par piqûre intramusculaire et même incorporée à la nourriture de mouches. Les animaux traités avaient vu leur longévité augmenter. La vie moyenne des rongeurs passait de 589 à 897 jours. D’où la même conclusion d’une vie de 140 ans pour un être humain.

On attend avec impatience les précisions complètes dans une publication scientifique. En attendant, on oublie…
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