Un jour, j’irai vivre en Théorie parce qu’il paraît qu’en Théorie, tout va bien. (Les mots surpendus)

samedi 12 octobre 2013

La Méditerranée, ce grand cimetière marin


 
Cette zone qui se situe entre la Sicile, Malte et la Tunisie est le plus grand cimetière marin du monde.
A nouveau, hier, un drame est survenu. L'embarcation qui transportait 250 immigrés s'est retournée aux alentours de Malte. Plus d'une cinquantaine de personnes y aurait trouvé la mort, dont une dizaine d'enfants, selon l'agence italienne Ansa.

Cet eldorado qui n'en finit pas de tuer

C'est un drame immense qui se joue dans l'indifférence générale. Depuis 20 ans, ce sont près de 17.000 personnes qui auraientt connu la mort dans les eaux de la méditerranée, précisément dans la zone qui se situe entre la Sicile, Malte et la Tunisie, selon L'ONG United Against Racism. Nombreux sont les accidents tout au long de l'année qui font de cette zone un cimentière a ciel ouvert.

Le naufrage de cette embarcation survient une semaine après le naufrage d'un autre bateau au large de l'île de Lampedusa, le 3 octobre, coûtant la vie à plus de 300 personnes. La communauté internationale, et plus particulièrement la communauté européenne, avaient pleuré cette catastrophe. Le Pape avait également dénoncé ce drame humain: "L'indifférence à l'égard de ceux qui fuient l'esclavage, la faim pour trouver la liberté, et trouvent la mort" et avait fait part de sa solidarité et de son profond chagrin:


"Aujourd'hui est une journée de pleurs".

Ces naufrages sont pourtant légion. On ne saura jamais exactement combien il y a eu de migrants qui ont tenté de rejoindre une porte sur l'Europe et qui en sont morts. En effet, nombreuses sont les embarcations qui coulent sans que l'on s'en aperçoive. Nombreux également sont les migrants jetés par-dessus bord, soit parce qu'ils meurent en cours de traversée, soit pour conjurer le mauvais sort. C'était le cas de 5 personnes, d'après le témoignage d'un réfugié le 11 mai 2011, qui explique qu'elles ont été jetées par-dessus bord afin de conjurer le mauvais temps.

Ce n'est un secret pour personne. Mais depuis le début des révolutions arabes, le nombre de migrants et donc de morts aurait augmenté de plus de 4000 personnes. A titre d'exemple uniquement, le 28 avril 2011, un des deux navires, embarquant 600 passagers, en partance de la Libye pour Lampedusa avait chaviré. Au total ce sont de plus de 300 personnes qui y avaient perdu la vie et 58 d'entre eux s'étaient échoués sur les côtes tunisiennes.

Une Europe sous le choc

Depuis plusieurs années, le détroit de Sicile est synonyme de mort pour tous les migrants qui ne cherchent qu'à survivre et à atteindre les côtes de l'ile de Lampedusa. Cette île illustre les espoirs et les drames liés à l'immigration clandestine. Cet horreur, car s'en est une, est une caractérisation de l'échec des politiques européennes liées à l'immigration. Car loin d'arriver à endiguer efficacement les vagues successives, seul le nombre de victimes, lui, augmente.

L'Europe tente tant bien que mal de protéger ses frontières à travers différents moyens, dont l'agence européenne Frontex, qui est en charge de la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures. Cette agence a publié ses résultats dans son rapport annuel. Il en ressort une forte baisse des immigrations clandestines: "Quelque 72.430 franchissements illégaux ont été dénombrés en 2012, ce qui représente une baisse de 49 % par rapport aux 141.060 détectés l'année précédente". Ces chiffres montrent l'absolue volonté de l'Europe de tout mettre en place afin de protéger ses frontières. Néanmoins, bien que les mesures prises par l'Europe semblent dissuasives (déploiement de gardes frontières, construction d'une clôture en fil barbelé à la frontière gréco-turque, expulsions musclées, etc.) elles ne semblent pas avoir réussi à endiguer le flot de migrants aspirants à une vie meilleure.

Ainsi, malgré une certaine responsabilité de l'Europe face au drame humain auquel on doit absolument faire face en méditerranée, des question doivent être posées aujourd'hui: Qui est responsable de ces morts? Est-ce cette seule Europe, elle-même en proie à des difficultés économiques considérables, qui devrait prendre sur elle l'immense culpabilité de ces morts? Les Européens en sont-ils les seuls responsables, ou les dirigeants africains ont-ils, quant à eux, une très grande part de responsabilité?

Les responsabilités sont partagées

S'il est vrai que les immigrés fuient pour la plupart la pauvreté, l'exclusion, l'injustice et la misère dans leurs pays d'origine, il n'est pas dit qu'ils ne retrouvent pas les mêmes situations en Europe, voire pire, la mort.

Malgré cet état de faits plutôt déroutant, les dirigeants africains n'ont pas l'air très concernés par ces départs massifs! Un silence de mort s'est installé en Afrique. Aucun dirigeant ne s'est désolé de la situation, n'a pleuré les victimes, ou n'a décrété de journée de deuil.

Alors, oui, il faut dénoncer ce drame humain et montrer en quoi l'Europe en est en partie responsable. Mais il faut surtout chercher en amont les véritables raisons de ces milliers de morts.

Une très grande partie de la responsabilité du grand cimetière marin est à trouver du côté des dirigeants africains, qui devraient proposer à leurs jeunesses un projet politique, économique et social attrayant, possible et surtout qui engloberait l'ensemble de la population. Les dirigeants africains doivent être au service de leurs jeunesses, leur garantir un environnement juste, la liberté et la démocratie.

Que fait l'Union africaine face à ces milliers de morts? Comment se fait-il que ce soit l'Europe qui pleure, seule, la jeunesse africaine engloutie au fond de l'eau? Voici aujourd'hui les questions qui se posent.
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