Un jour, j’irai vivre en Théorie parce qu’il paraît qu’en Théorie, tout va bien. (Les mots surpendus)

lundi 15 août 2011

Ça fait quoi de mourir ?

 Je sais, ce n'est pas un sujet particulièrement drôle surtout pour un lundi matin.
C'est quand même intéressant de se renseigner.
Lolo

Ça fait quoi de mourir ? Vu que le passage est obligatoire, le mieux est quand même de se renseigner. Ça tombe bien : les récits des patients en "expérience de mort imminente" couplés aux dernières avancées médicales permettent aujourd’hui de mieux comprendre ce qui se passe quand on meurt. Suicides, mais aussi exécutions ou accidents cardiaques, un dossier macabre en deux parties.

« Mourir sera une aventure formidable, » affirmait jadis James Barrie, l’auteur de Peter Pan, dans un sympathique élan d’optimisme. Ouais, trop cool. Et concrètement ?
Eh bien, figurez-vous qu’on a du nouveau. Bon, pas sur « l’après », hein – faut pas rêver non plus. Mais le « juste avant », lui, commence à livrer ses secrets : en témoigne un récent article paru dans la revue New Scientist.
Vu le rythme moyen de progression de la philosophie sur le sujet depuis Épicure (« la mort n’est rien pour nous, puisque tant que nous vivons, elle n’existe pas et que, dès lors qu’elle est là, nous n’existons plus »), on avait de toute façon compris depuis un moment qu’il était préférable de se tourner vers la science.
Ça tombe bien, nous apprend la vénérable revue scientifique : les récits des patients en Expérience de mort imminente, couplés aux dernières avancées médicales, permettent aujourd’hui de mieux comprendre ce qui se passe quand on meurt.
Pas de doute, la disparition de Suicide mode d’emploi de Claude Guillon aura laissé un certain vide chez les aficionados du grand saut. Si certaines méthodes restent pauvres en témoignages directs (« je me suis tiré une balle dans la tête et je peux en parler ») ou ne suscitent que des commentaires dépourvus d’intérêt (« j’ai gobé des pilules, j’ai dormi, j’ai gerbé »), d’autres ont désormais perdu une bonne partie de leur mystère.
Un axiome pour commencer : la mort est causée par un manque d’apport d’oxygène au cerveau, conduisant à une cessation de l’activité électrique. En l’absence de sang fraîchement oxygéné, et quel que soit le mécanisme conduisant à cette absence, la perte de connaissance intervient dans les dix secondes. Évidemment, passer l’arme à gauche peut prendre beaucoup plus de temps. Mais tout dépend du mode opératoire.

La mort par hémorragie
Elle dépend évidemment du volume de sang perdu. Le corps humain contient environ cinq litres. Une perte d’1.5 litre entraîne soif, faiblesse et anxiété. Deux litres en moins, et la victime est saisie de vertiges – la perte de conscience n’est plus loin.
La souffrance dépend du type de blessures : une perfusion de l’artère fémorale, bien qu’excessivement dangereuse, peut s’avérer largement moins douloureuse qu’une double fracture.

La noyade
Plus rapide qu’on ne le croit. Pendant 20 à 60 secondes, la victime agite les bras et se bat pour rester à la surface (ce qui l’empêche de crier). Puis elle coule, et retient sa respiration pendant 30 à 90 secondes supplémentaires. Après quoi elle inhale de l’eau, tousse, crache et inhale encore. L’eau entrée dans les poumons bloque les échanges gazeux et provoque un spasme laryngé. S’ensuivent une très pénible sensation de brûlure, puis une phase de calme relatif – qui annonce la perte de conscience.
Le saut dans le vide
Un moyen beaucoup plus rapide d’en finir, du moins en théorie. Pour être sûr de ne pas se rater, il est préférable de sauter de 145 mètres au moins et d’atterrir sur la tête.
Une analyse conduite en 1981 sur les suicides commis du haut du Golden Gate Bridge à San Francisco (hauteur : 75 mètres, vitesse à l’impact 120 km/h) révèle des causes de morts multiples – poumons éclatés, cœurs explosés ou vaisseaux sanguins irrémédiablement détruits.
Un conseil d’ami : si vous n’avez pas prévu de mourir, essayez de vous détendre – oui, je sais – et de vous réceptionner pieds devant.

La pendaison
Peu s’avérer pénible : on a déjà sauvé des pendus au bout de quinze minutes de suicide. Préférez les cordes longues (pas trop quand même, sans quoi la tête risque de partir avec) afin que votre nuque se brise d’un coup – vous éviterez ainsi une pénible asphyxie (la pire des pendaisons pouvant être décrite comme suit : "la compression des veines jugulaires, empêchant le retour du sang depuis la tête vers le cœur, d'où un œdème et une cyanose visibles au niveau de la face et de la langue, et un œdème cérébral entrainant une perte de connaissance assez lente suivie d'un décès assez tardif...").

 www.fluctuat.net/6049-Mourir-ca-fait-quoi

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Mettre sa langue dans la prise électrique...mdr