Un jour, j’irai vivre en Théorie parce qu’il paraît qu’en Théorie, tout va bien. (Les mots surpendus)

vendredi 2 décembre 2011

L'Europe menace les banques canadiennes


L'Europe menace les banques canadiennesLes quatre grandes banques canadiennes qui ont déjà déclaré leurs résultats du quatrième trimestre ont empoché 5,2 G$ de profits. Chacune a battu les prévisions, mais la crise de l'Europe est l'éléphant dans la pièce.

Règle générale, le prêt, les hypothèques et l'investissement se portent très bien. Par contre, les taux d'intérêt et la concurrence compriment les marges pour tout le monde, sauf la Banque Royale (RY).

Les services en sol canadien sont en excellente santé, affirme Denis Durand, associé principal pour le gestionnaire de portefeuille Jarislowsky Fraser. «Ce sont les prêts personnels à la consommation et les hypothèques, dit-il. On parle aussi des services bancaires de gros, où la banque prête à un intermédiaire qui fournit des services à ses propres clients.»

Jusqu'ici, le système bancaire qui a bien traversé la crise de 2008 demeure robuste, ajoute M. Durand. «Par exemple, le rendement sur l'avoir des actionnaires de la CIBC (CM) est rendu à 20,6%. C'est pour ça que l'on dit que les banques canadiennes sont les mieux financées à travers le monde.»

La bombe européenne

Si l'on ne voit pas de signe de récession dans les chiffres trimestriels, la crise européenne de la dette est une lourde menace, estime Peter Routledge, analyste à la Financière Banque Nationale.

«Si l'Europe explose, aucune banque canadienne n'y échappera, avance-t-il. Certaines, comme la Royale, sont davantage exposées. Je me demande si RBC n'aurait pas à recueillir de l'argent sur le marché simplement pour stimuler la confiance.»

En effet, l'exposition de la Royale à l'Europe s'élève à 43 G$ selon son bilan du quatrième trimestre.

D'autre part, la faiblesse des taux d'intérêt rend les prêts moins rentables.

«Les prix des hypothèques reculent, souligne Peter Routledge. Les prêts qui ont été signés il y a quatre ans arrivent à maturité et il faut les renouveler avec des taux plus bas. C'est important pour les banques [qui récoltent moins de revenus d'intérêt].»

La bouée internationale

Deux institutions, qui sont plus agressives à l'étranger, peuvent toutefois compenser avec cette source additionnelle de croissance.

En premier lieu, la TD (TD) compte sur les succès de son réseau américain de succursales. «Elle a plus de momentum aux États-Unis parce qu'elle affronte moins de concurrence, soutient l'analyste de la Financière Banque Nationale. Elle a plus d'espace pour manoeuvrer, même si les taux d'intérêt y sont aussi très bas.»

Denis Durand rappelle que, pour sa part, la Scotia tire profit de son expansion en Amérique latine. «Le taux de croissance de ces pays-là n'a pas connu de forte diminution. On peut s'attendre à de bons profits» en provenance du secteur, dit-il.

Justement, l'international a rapporté 373 M$ de profits à la Scotia (BNS) au quatrième trimestre, contre 480 M$ pour les services bancaires canadiens.

«L'international croît plus vite, indique Peter Routledge. Je prévois que cette division deviendra la plus importante d'ici cinq ans.»

Les profits des banques
Royale: 1,11 $ par action, contre des attentes de 97 cents;
CIBC: 1,80 $ par action, contre des attentes de 1,80 $;
TD: 1,77 $ par action, contre des attentes de 1,54 $;
Scotia: 1,10 $ par action, contre des attentes de 1,08 $.
michel.munger@tva.ca
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