Un jour, j’irai vivre en Théorie parce qu’il paraît qu’en Théorie, tout va bien. (Les mots surpendus)

samedi 27 août 2011

A New York : l'ouragan Irene arrive, faisons la fête !

(De New York) Il y a trois façons de faire face à un ouragan : fuir, se barricader seul, se barricader avec des amis. Loin des images cataclysmiques de ces derniers jours, certains New Yorkais se préparent à accueillir l'ouragan Irene dans la joie et la bonne humeur. Des « hurricanes parties » ont lieu ce weekend en ville et des soirées à thème sont organisées dans certains bars.
Maude Paray, une Française de New York, et ses colocataires organisent samedi soir une « hurricane party » avec une quinzaine d'invités dans leur appartement du sud de Manhattan « à la limite de la zone d'évacuation ». Entre 23 heures locales samedi et 23 h dimanche, ils prévoient de trinquer et de veiller alors que l'ouragan de catégorie 1 frôlera l'est de la ville :
« On mettra des matelas gonflables dans les couloirs et on a fait un stock de bières et de bouffe. On attend avec impatience l'arrivée de l'ouragan. On espère qu'il n'y aura pas de coupure de courant et que les fenêtres vont tenir ! »
Une tradition au sud-est des États-Unis
Le « hurricane party » est une tradition dans le sud-est des États-Unis, en particulier en Floride, un État côtier ratissé tous les ans par des ouragans et des tornades. Le générateur est sorti pour parer à toute coupure de courant, de même les plats prépréparés et l'alcool. On déguste des cocktails « hurricane » en écoutant « Purple Rain » alors que le reste du monde s'effondre.
Certaines de ces fêtes sont entrées dans l'Histoire. En 1969, les résidents d'un manoir dans le Mississippi auraient organisé un « hurricane party » au moment du passage de l'ouragan Camille. Leur luxueuse résidence, située sur le passage de l'œil de la Capricieuse, a été entièrement emportée par la puissance des vents et la montée des eaux…
Un seul participant aurait survécu, mais à ce jour son identité n'est pas connue et l'existence de la fête reste encore sujette à caution, même si elle a inspiré le téléfilm « Hurricane » diffusé sur ABC en 1974.
A New York, où de tels épisodes météorologiques sont heureusement rares, Irene pourrait donner un coup de pouce à la tradition.
Playlist conseillée : « Sky Is Falling » et « Blowin in the Wind »
La suspension des transports publics (train et bus) à partir de samedi midi et une certaine excitation à l'idée de vivre pour la première fois le passage d'un ouragan ont créé un climat propice au rassemblement et au désir de partage d'expérience.
Une simple recherche Facebook laisse apparaître des dizaines d'événements à New York et dans d'autres villes situées dans le sillage d'Irene.
Des sites d'événementiels aident les internautes à monter la soirée idéale.
Les conseils vont de « inviter des gens avec lesquels vous vous entendez bien, car la soirée pourrait durer plusieurs jours » à « n'achetez pas des produits surgelés. Si l'électricité est coupée, mieux vaut ne rien avoir dans le réfrigérateur et le congélateur ».
Playlist conseillée : « Sky Is Falling » de Blackalicious et « Blowin » in the Wind » de Bob Dyla (voir la vidéo).


« Fuck you Irene ! »
« On ne fuit pas mère Nature, nous lui ouvrons les bras, soulignent les organisateurs du Hurricane Evacuation Party sur leur page Facebook. Ces yogis new-yorkais ont programmé des ateliers de relaxation tout au long de la soirée de samedi pour les évacués qui boudent les centres d'accueil ouverts par la Ville. Apportez votre propre sac de couchage, serviette, oreiller, et autre objet (nourriture, torches, etc.) (…) L'événement est commandité par l'ouragan Irene ! »
« Les New Yorkais ont l'esprit de compétition. Quand on leur présente un défi, ils se rassemblent pour le surmonter, insiste Tracy Stinney, un marin qui attend une vingtaine de personnes chez lui pour une soirée Irene. “ Ils disent : ‘Fuck You Irene ! '’
Les restaurateurs et les débitants de boisson ont eux aussi décidé de miser sur les pulsions de sortie des New Yorkais en proposant des ‘ soirées Irene ’, promues à coups de jeux de mots faciles comme ‘ soyez soufflés ! ’, avec des cocktails ‘ hurricane ’ à prix réduit ou gratuit pour les clientes prénommées ‘ Irene ’.
Petit souci : ces soirées se terminent tôt dans la matinée de dimanche, quand les vents sont censés avoisiner les 120 km/h ! Sans transports publics, et des taxis moins nombreux, la soirée ouragan risque de se terminer non pas par la gueule de bois, mais du bois dans la gueule.

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