Un jour, j’irai vivre en Théorie parce qu’il paraît qu’en Théorie, tout va bien. (Les mots surpendus)

mercredi 23 octobre 2013

Norvège : Droits de l’Homme en Islam : circulez, il n’y a rien à voir


J’ai beau essayer de trouver des articles positifs et impartiaux sur l’islam et je ne réussis qu’à trouver des témoignages vraiment bouleversants qui nous donnent des frissons dans les dos face à leurs buts dangereux et malsains pour toutes les démocraties de ce monde.
Lolo

Hege Storhaug, directrice du Service des droits de la personne de Norvège, rend compte d'un colloque tenu à l'Université d'Oslo le 7 novembre sous les auspices d'IslamNet.

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Un programme d’étude de l’université d’Oslo révèle que la charia existe et se porte bien en Norvège.

Il m’est impossible de livrer un compte rendu exhaustif du débat « Droits de l’Homme en Islam : justice ou arbitraire ? » qui s’est tenu le 7 novembre 2011 sous les auspices d’IslamNet, l’organisation islamique la plus importante de Norvège. Les « idées » qui y ont été exposées manquaient absolument de logique et d’intelligence, et le tout avancées à une cadence insoutenable. Il était presque impossible d’en suivre le fil : les assertions se sont succédées à un rythme d’enfer, sans présenter le moindre fondement. Tout cela ressemblait bien plus à une grand messe qu’à un débat.

L’amputation des mains et des pieds a été applaudie dans la joie. Et personne n’a levé le petit doigt lorsque les exécutions commises en famille, les crimes d’honneur, ont été défendus comme un « droit de l’homme en Islam » tout à fait raisonnable.

On vous pardonnerait volontiers d’avoir cru vous retrouver au plus profond de l’Arabie Saoudite, ou d’avoir cru faire un bond en arrière d’au moins un siècle. Bien au contraire, nous étions dans un auditorium de l’université d’Oslo, sur la scène duquel se dessinait notre futur. La salle était bondée, et la grande majorité de ces jeunes étudiants portait des vêtements les identifiant comme des adeptes du prophète.

Le site Internet
www.fritanke.no avait indiqué préalablement à la tenue du « débat » que ses participants seraient les experts en charia Fadel Soliman, Lars Gule et moi-même, et que Gule refuserait de participer si IslamNet devait séparer les membres de l’auditoire selon leur sexe. Et c’est ce qui s’est passé. Les jeunes femmes ont utilisé une entrée de l’auditorium, les jeunes hommes une autre. L’auditorium comportait quatre sections pour s’assoir. Dans celles du fond, ils se sont soigneusement séparés selon les sexes, tandis que dans l’une des sections du milieu, on retrouvait certes des personnes des deux sexes, mais pas dans les mêmes rangées de sièges cependant. Cette ségrégation sexuelle « s’est faite comme ça – de façon entièrement naturelle ».

Déambuler dans le hall de l’université d’Oslo ce soir là, c’était comme entrer dans un autre monde – ou revenir à une époque passée. Dans leur écrasante majorité, les jeunes femmes s’étaient mises sur leur 31, arborant leur plus beau hijab ; plusieurs portaient le niqab. Quelques unes étaient des converties norvégiennes. Beaucoup de ces jeunes hommes, dont les convertis norvégiens, s’étaient habillés en s’inspirant fortement de la mode de la péninsule arabique du temps de Mahomet. Certains disent que l’habit ne fait pas le moine. Ce n’est pourtant pas tout à fait vrai. Je n’ai pas été surprise de voir l’auditoire applaudir des deux mains lorsque Soliman a expliqué que le vol – et non l’escroquerie - devrait être puni par l’amputation. J’ai remarqué que les femmes les plus voilées et les hommes à l’uniforme le plus visible n’étaient pas les seuls à applaudir ; les jeunes femmes sans hijab en faisaient tout autant. Cela avait de quoi surprendre. Et bien plus, personne n’a protesté. Cela peut paraître surprenant, mais cela demande pas mal de courage de s’élever face à la terrible pression conformiste de la communauté. Et nous ne saurons donc jamais s’il y avait ce soir là un tel courageux dans l’auditoire musulman.

L’atmosphère était fervente. A chaque fois que le nom du prophète Mahomet était mentionné, des murmures de bénédiction en venaient à résonner bruyamment dans tout l’auditorium. Et une femme norvégienne, habillée à l’occidentale, y allait même de ses propres bénédictions. Tout cela était parfaitement en phase avec l’opinion de l’auditoire sur les droits de l’homme en Islam, qui sont peut-être explicités de la meilleure des manières lorsque c’est un converti norvégien à longue barbe, un châle sur la tête, robe blanche et pantalons baggy, qui le fait. Les droits de l’Homme selon l’ONU ont échoué, a-t-il insisté. On donne même des droits aux criminels ! (Et c’est là qu’il s’est mis à faire l’inventaire de tous les avantages dont bénéficient les détenus dans les prisons norvégiennes). La réponse, bien sûr, c’est l’islam : on ampute ! C’est seulement de cette manière que le monde sera libéré du crime. L’islam est la réponse aux défis que doit relever l’humanité.

Dit autrement, comme l’a fait quelqu’un dans l’auditoire : notre société est au fond du trou car nous n’avons pas instauré la charia.

Gule a parlé ouvertement et plusieurs fois de barbarie sauvage – oui, il ne mâchait pas ses mots – mais il m’est difficile de croire qu’il ait pu toucher un seul étudiant dans l’assemblée. Et il n’y a pas eu non plus une once de protestation lorsque Soliman a expliqué le principe de l’exécution capitale en Islam : en cas de meurtre, il revient à la famille de la victime de négocier avec la famille du meurtrier. Et donc pas de procès. A la place, faites donc ce que faisaient les tribus de la péninsule arabique il y a 1400 ans : si la famille de la victime insiste pour une exécution, on sort le sabre. Œil pour œil, dent pour dent. De la logique islamique simple et juste, selon Soliman. Je n’ai jamais pu avoir de réponse lorsque j’ai demandé ce que signifiait exactement « répandre la corruption sur la terre », ce qui, selon un verset du coran que Soliman a lui-même cité [Coran, 5-32], est passible de la mort. Est-ce que cela s’applique au blasphème, par exemple ? Est-ce que cela s’applique pour toute activité dont on peut dire qu’elle porte atteinte à l’islam ?

J’en conclus que dans les rêves de Soliman et d’IslamNet – à savoir le califat mondial -, la réponse à cette question est oui.

L’humeur s’est échauffée, et est devenue franchement hostile lorsque le sujet de la caricature a été abordé –
un problème excessivement délicat en Islam. C’est Soliman lui-même qui abordé le sujet de la « haine » que génèrent les caricatures. Soliman a illustré cette haine par des dessins repris de mon site internet www.rights.no. Les réactions des étudiants ont très clairement montré que caricature, islam et Mahomet peuvent former un cocktail mortel.

J’étais au courant de tout cela, bien sûr. Comme l’ayatollah Khomeini l’avait dit lui-même, « il n’y a pas de plaisir en Islam ». Notre époque a illustré cela par le siège du Jyllands-Posten, la mise à sac de l’ambassade de Norvège à Islamabad et l’attentat à la bombe incendiaire contre les locaux de Charlie Hebdo à Paris, à la suite de la publication d’un numéro avec le prophète Mahomet comme « rédacteur invité ». Mais vivre de très près les réactions de jeunes islamistes lorsque leur religion est brocardée, dans la même pièce, en face à face, cela n’a rien à voir avec le fait de les voir dans les media.

Après que Soliman a montré les dessins de
www.rights.no au moyen d’un rétroprojecteur, il a fallu plus de deux heures pour que la colère de la foule ne s’apaise. C’est comme si Soliman avait jeté une boite d’allumettes dans la foule en disant : vous savez ce que le prophète faisait à des gens comme ça, hein ?

Est alors venu le moment des questions/réponses. Ils ne se sont pas retenus, et les questions suintaient la haine. J’ai tenté de leur donner des réponses sensées et d’offrir une perspective historique. Par exemple, j’ai fait remarquer que nous avions, dans les pays occidentaux, une tradition de caricature d’une autre religion, le christianisme, une tradition qui a permis, au fil du temps, d’élever notre société vers la liberté et la prospérité – une liberté et une prospérité dont je voudrais tant que le monde musulman puisse aussi profiter. J’ai noté que, dans ce domaine, l’évènement le plus important du vingtième siècle en Norvège a possiblement été l’affaire du procès pour blasphème de l’écrivain Arnulf Øverland en 1933 ; il avait donné une conférence de haut niveau intitulée « Le christianisme – la dixième plaie ». Il avait été acquitté, et personne n’a plus jamais été poursuivi depuis pour blasphème en Norvège.

Autant parler à un sourd.

La satire de l’islam, par définition, c’était en fait l’expression de la haine envers tous les musulmans, y compris les enfants musulmans innocents. Point final.

Le principal message de Soliman, c’était que l’on pouvait trouver dans l’islam l’ensemble de la Déclaration universelle des droits de l’Homme de l’ONU – et bien plus encore ! Ce n’était pas qu’une question de droits. Après tout, l’islam est étroitement lié au divin coran, lequel, cela va sans dire, supplante toute parole laïque. Soliman s’est défendu en citant une série de versets du coran. Il avait mis un grand soin à en sélectionner les bons passages. Il n’a pas même effleuré les passages un peu moins reluisants. Et il n’a pas indiqué que l’on considère que les passages souvent brutaux, issus des dernières années de règne de Mahomet, annulent les versets souvent plus doux et plus gentils de sa jeunesse.

Sans doute faudrait-il s’y prendre à deux fois pour trouver un environnement où la tension « eux contre nous » serait davantage exacerbée. Cette tension est telle que ceux d’entre nous qui relèvent de cette catégorie « des autres » viennent à se sentir tellement exclus que leur sentiment d’isolement en devient des plus accablant. De nombreux étudiants ont énoncé clairement des sentiments racistes et discriminatoires. Deux jeunes femmes ont ainsi brandi des pancartes stigmatisant mon association, le Service des droits de la personne. On pouvait lire sur l’une : « Non à la haine, non au HRS ». Sur l’autre : « Norvège : stop au financement du racisme du HRS ». Elles ne semblaient pas réaliser qu’elles mêmes, en se positionnant comme supérieures aux non musulmans, se mettaient en situation d’exclure les autres. Elles ne semblaient pas non plus capables d’imaginer qu’une personne comme moi puisse être pétrie des notions de l’inviolabilité de la personne humaine, et que je n’aspire à rien d’autre qu’à pouvoir avoir des échanges réels et intimes avec chacun pour ce qu’il est, des échanges fondés sur la confidentialité la plus totale et le respect mutuel. Pour elles, ce genre d’idée est complètement absurde.

Se frotter à une telle communauté de foi fait bien plus que nourrir votre sentiment d’isolement. Cela a de quoi vous rendre spécialement inquiet – inquiet pour le futur.

Je devrais signaler que lorsque j’ai déclaré qu’il y avait plusieurs manières de pratiquer l’islam, j’ai été huée par tout l’auditoire. Il n’y avait qu’un seul islam – l’islam qui s’incarne dans chacun des mots de la charia. Je dois également ajouter ceci : lorsque l’animateur des débats nous a présentés, Solima,, Gule et moi, en introduction à l’auditoire, Soliman et Gule ont eu droit à un laïus copieux et respectueux ; moi, quelques phrases brèves ont suffi pour me décrire et m'accoler l'étiquette « islamophobe ».

Åse Cathrine Myrtveit, une journaliste de la radio NRK P2, avait réussi à assister à l’événement. On ne lui a pas permis d’utiliser son magnétophone (on ne m’a pas permis non plus de photographier l’auditoire). Et il semble au moins aussi troublant de voir qu’aucun autre grand média ne se soit déplacé à cette soirée, que de savoir qu’il y a été proféré que les « têtes coupées vont rouler dans les rues ». Cela veut-il dire que les media ne prennent pas les étudiants au sérieux ? Est-ce qu’ils pensent que ces jeunes gens ont été touchés par une sorte de grippe idéologique dont ils se débarrasseront par la suite ?

Il y avait toutefois deux autres personnes dans l’auditoire à prendre cette grand messe idéologique au sérieux. Lorsque j’ai du jeter l’éponge après trois heures de débat, malade, elles se sont précipitées vers moi, à la sortie dans le hall. Une femme et un homme. Il était habillé comme un rocker. Ils étaient en fait des agents de la police d’Oslo, en civil. Ils m’ont escortée jusqu’à ma voiture, « pour ma sécurité ».

Rentrant chez moi en voiture, je pensai au ministre norvégien de l’intégration, Audun Lysbakken, qui semble déterminé à redoubler d’efforts pour venir à bout de la discrimination et du racisme – envers les personnes d’origine immigrée, bien entendu. C’est apparemment le défi de notre époque. Lysbakken aurait pu se réveiller de son rêve – et peut-être même recevoir un électrochoc – à cette soirée à l’université d’Oslo.

Mais je doute de plus en plus qu’il changera sa façon de voir le monde, et qu’il verra la « Nouvelle Norvège » comme elle est réellement.

Source :
Very Little to Debate at ‘Human Rights in Islam’ Discussion, par Hege Storhaug, PJ Media, 18 novembre 2011. Traduction par Olaf pour Poste de veillesource

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