Les histoires d'amour finissent mal en général. Surtout celles des femmes, ou maîtresses, de dictateurs, qui eux-mêmes ne finissent guère mieux, l'amour n'étant de toute façon pas leur souci majeur. Diane Ducret a réuni une belle brochette de ces conjointes de l'Histoire, toquées de Mao, Lénine, Staline, Mussolini, Salazar, Hitler...
Dès 1912, Margherita Sarfatti a parié sur un jeune journaliste nommé Mussolini. Cette intellectuelle vénitienne débarque dans son bureau d'Avanti, finance son journal, le forme, le polit. Elle n'est pas la première : la marxiste Balabanoff, qui ira voir ensuite du côté de Lénine, a commencé à le dégrossir. Dans ses moments de doute, comme lors de la Marche sur Rome, Sarfatti l'aiguillonne. Une fois au pouvoir, elle instaure son culte de personnalité, fait rédiger sa première biographie, qu'elle émaille de photos qui soulignent le physique avantageux du don Juan romagnol. Sarfatti devient sa maîtresse légitime - il est déjà marié -, mais elle sait son Duce grand fornicateur devant l'Eternel : n'a-t-il pas commencé sa vie sexuelle par un viol, ce dont il se vante même ? Il lui faut toujours des femmes et il n'aura de cesse de tromper la Sarfatti, parfois sous ses yeux. L'ingrat ! Et lorsque son nouvel ami Hitler lui fait découvrir l'antisémitisme, il se souvient de sa judéité, la fait licencier et la chasse hors d'Italie.
Autre femme qui suit jusqu'au bout son tyran d'amant, Clara Petacci. Elle a rencontré Mussolini à 20 ans, en 1932, en dépassant son Alfa Romeo sur la route entre Rome et Ostie. Sa robe légère l'émeut. Elle lui avait déjà envoyé des poèmes. Le lendemain, il fait retrouver par son archiviste lesdits poèmes, où il avait apposé la mention suivante : « Mais qui est cette folle ? » Ils se revoient pourtant. C'est l'amour fou, physique, convulsif. Il la trompe, mais elle le suit jusqu'au bout. On la dit la chienne de Mussolini, mais elle accepte : « Où va le maître va le chien. » Dans sa dernière lettre, écrite avant d'être tuée avec lui en avril 1945, on peut lire ces mots : « Qui aime meurt. Je suis mon destin et mon destin, c'est lui. »
Dès 1912, Margherita Sarfatti a parié sur un jeune journaliste nommé Mussolini. Cette intellectuelle vénitienne débarque dans son bureau d'Avanti, finance son journal, le forme, le polit. Elle n'est pas la première : la marxiste Balabanoff, qui ira voir ensuite du côté de Lénine, a commencé à le dégrossir. Dans ses moments de doute, comme lors de la Marche sur Rome, Sarfatti l'aiguillonne. Une fois au pouvoir, elle instaure son culte de personnalité, fait rédiger sa première biographie, qu'elle émaille de photos qui soulignent le physique avantageux du don Juan romagnol. Sarfatti devient sa maîtresse légitime - il est déjà marié -, mais elle sait son Duce grand fornicateur devant l'Eternel : n'a-t-il pas commencé sa vie sexuelle par un viol, ce dont il se vante même ? Il lui faut toujours des femmes et il n'aura de cesse de tromper la Sarfatti, parfois sous ses yeux. L'ingrat ! Et lorsque son nouvel ami Hitler lui fait découvrir l'antisémitisme, il se souvient de sa judéité, la fait licencier et la chasse hors d'Italie.
Autre femme qui suit jusqu'au bout son tyran d'amant, Clara Petacci. Elle a rencontré Mussolini à 20 ans, en 1932, en dépassant son Alfa Romeo sur la route entre Rome et Ostie. Sa robe légère l'émeut. Elle lui avait déjà envoyé des poèmes. Le lendemain, il fait retrouver par son archiviste lesdits poèmes, où il avait apposé la mention suivante : « Mais qui est cette folle ? » Ils se revoient pourtant. C'est l'amour fou, physique, convulsif. Il la trompe, mais elle le suit jusqu'au bout. On la dit la chienne de Mussolini, mais elle accepte : « Où va le maître va le chien. » Dans sa dernière lettre, écrite avant d'être tuée avec lui en avril 1945, on peut lire ces mots : « Qui aime meurt. Je suis mon destin et mon destin, c'est lui. »
Mao est à l'origine de millions de victimes. Deux au moins étaient ses épouses. En 1930, il laisse sa première femme, Yang Kaihui, avec ses enfants, aux mains de l'ennemi, qui lui propose le marché suivant : la liberté contre le désaveu de son mari. Elle refuse et se laisse décapiter, sacrifice qui arrache quelques regrets à Mao, bien qu'il vive déjà avec Zizhen. Cette dernière croit triompher ? Erreur. La Longue Marche (1934-1935) sera pour elle un calvaire. Enceinte, accouchant en plein périple, elle est obligée de renoncer au nouveau-né. Après quelques jours, elle rejoint Mao, qui caracole en tête et à qui elle annonce la naissance et l'abandon de leur fille : « Tu as eu tout à fait raison », lui répond avec aménité Mao, qui ne vient même pas la voir lorsqu'elle est grièvement blessée au cours d'un bombardement. A nouveau enceinte, elle fuit vers l'URSS pour se faire soigner, perd son enfant, est enfermée dans un asile jusqu'en 1949, date à laquelle elle est rapatriée par Mao, qui la boucle dans un institut jusqu'à sa mort, en 1984. Fin du martyre.
La redoutable Qiang Jing, la dernière épouse de Mao, n'a pas l'intention de subir le sort des épouses auxquelles elle succède. L'ex-actrice de série B gravit les échelons du pouvoir et, pour contrôler l'irrésistible frénésie sexuelle de Mao, forme elle-même les jeunes novices soumises à son bon plaisir. Elle n'hésite pas à prendre des amants : le tigre a trouvé sa tigresse.
Une exception imitée seulement par Elena Ceausescu, qui est d'ailleurs venue lui demander des conseils en 1971. Presque illettrée, celle qui se prénommait à l'origine Lenuta - la douce - se fait d'abord décerner un doctorat en physique-chimie sur les polymères. A la fin de sa carrière, elle sera détentrice de 17 doctorats et 74 titres universitaires roumains et internationaux. Car elle rançonne aussi les chefs d'Etat. A Bucarest, elle épie les ébats des femmes de ministre, tente de les compromettre avec de jeunes hommes et se fait bombarder mère de la Roumanie. A la Noël 1989, ce « génie » finira avec une balle dans la tête et main dans la main avec l'autre « génie des Carpates ».
Nadia Allilouïeva, l'épouse de Staline.« Eh, toi, bois un coup !» lui a-t-il vomi lors d'un dîner pour le quinzième anniversaire de la révolution.« Je ne m'appelle pas "Eh, toi" », répond-elle, furieuse. Il l'agonit d'injures, elle lui crie de se taire devant les invités et claque la porte. Rentrée au Kremlin, elle cherche à le joindre, mais on lui apprend que l'ex-play-boy géorgien est avec une autre femme. Après lui avoir écrit une lettre pleine de reproches qui disparaîtra, elle se supprime, achevant sa trajectoire déviante. Car, depuis des années, elle est entrée en dissidence : devenue croyante, elle échappe à la prison du Kremlin, suit incognito des cours à l'université. Après sa mort, Staline reste prostré durant trois jours. Il vient de tuer une femme qu'il avait sauvée de la noyade lorsqu'elle avait 6 ans, mais qu'il avait aussi violée dans un train lorsqu'elle en avait 18. Il tente de se consoler avec la belle-soeur de Nadia, Genia, qui repousse ses avances. Il la fait déporter. Il se rabat sur sa gouvernante, Valentina, plus mère qu'amante, qui sert la table des puissants à Yalta, en 1945, sans que personne devine les liens qui l'unissent à Staline.
Le 15 septembre 1931, Geli, 23 ans, se tire une balle dans le coeur. Elle est la nièce de Hitler et vit chez tonton Adolf depuis plus de trois ans, sous le regard perplexe de Goebbels.« Il se murmure des choses folles à propos du chef », note-t-il dans son Journal. Il la fait poser nue mais confie les dessins à la surveillance du trésorier du parti nazi. Elle aussi, il l'enferme. Sous couvert de bienveillance, il la surveille, éloigne son chauffeur, Emil Maurice, qu'elle aime, puis se met à refuser ses caprices. Affolée, elle choisit la mort pour porte de sortie.« Maintenant, on m'a tout pris. Je suis tout à fait libre », écrit Hitler.
« Femmes de dictateurs », de Diane Ducret (Perrin, 350 p., 21 E).
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