Dix ans après les attentats du 11 Septembre, les États-Unis voient le plus grand ennemi du pays... en Asie, selon un sondage Gallup.
"Les perceptions américaines sur qui est le plus grand ennemi dépendent des évènements internationaux", écrit Gallup, et ont tendance à fluctuer. L'Irak est en très fort recul depuis le retrait des troupes américaines, remplacé par l'Afghanistan, et seuls 3 % citent la Russie parmi les dangers potentiels. L'appréciation varie aussi selon l'âge des sondés. Les 18-30 ans mettent la Corée du Nord en tête des ennemis (22 %), suivie à égalité de l'Iran et de l'Afghanistan (14 %), alors que les plus de 50 ans voient l'Iran comme une menace (36 %) avant la Chine (16 %), puis la Corée du Nord (10 %).
No man's land
La Chine, contrairement aux autres pays, est d'abord vue comme une menace économique. C'est le plus gros créancier de l'Amérique, et lors du débat sur le relèvement du plafond de la dette cet été, Pékin n'a pas mâché ses mots pour critiquer le blocage au Congrès. Elle est aussi considérée comme un rival sérieux. Elle est devenue numéro un dans le secteur des énergies renouvelables, attire des milliers d'entreprises qui relocalisent, investit à tour de bras pour le contrôle des ressources naturelles, notamment en Afrique... Sans parler de ses prétentions militaires et de son rôle dans le cyberpiratage. Dans un autre sondage, 52 % des Américains estiment même que la Chine est devenue la plus grosse puissance économique du monde, contre 32 % les États-Unis. En 2009, les deux pays étaient à égalité, ce qui traduit la peur du déclin américain.
Étrangement, Hugo Chávez, le président du Venezuela, n'apparaît pas dans la liste. C'est pourtant la bête noire de l'administration américaine, qui voit dans son anti-impérialisme, son antiaméricanisme, sa collusion avec des dictateurs comme Castro ou Kadhafi et surtout ses achats d'armes, une sérieuse menace. L'autre risque majeur, c'est la situation au Mexique. Toute la région à la frontière des États-Unis est devenue un no man's land très violent, tenu par des trafiquants de toute sorte, notamment de drogue. Et le gouvernement mexicain semble impuissant à restaurer l'ordre.
Dans ce même sondage, 2 % des Américains citent les États-Unis eux-mêmes comme le plus grand ennemi du pays. S'agit-il d’ultra conservateurs, qui de tout temps ont considéré le gouvernement fédéral comme le diable, ou s'agit-il au contraire de démocrates affolés par les positions extrémistes de la droite religieuse ? À moins que l'ennemi ne soit le chômage, une terrible calamité dans un pays sans filet social. SOURCE
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