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L’employeur Radio-Canada, comme tout autre employeur, s’est doté de règles que le personnel s’engage à respecter lors de l’embauche.
La neutralité sur les plans politique et religieux fait partie de ces règles - quoi que j’en doute parfois en écoutant les animateurs/trices de certaines émissions, dont Médium Large, le Téléjournal de 18 heures, et le Club des ex à RDI.
Mais poursuivons notre réflexion.
Si des personnes connaissent les règles d’embauche de Radio-Canada et estiment qu’elles heurtent leurs croyances et leurs valeurs personnelles, intimes, logiquement ces personnes ne postulent pas pour un poste à Radio-Canada. Elles vont travailler ailleurs.
Personne ne crie à la discrimination ni n’accuse Radio-Canada, société d’État, d’"empêcher quelqu’un de travailler" parce que la société d’État a établi des critères d’embauche pour l’ensemble de son personnel.
Alors, pourquoi serait-ce différent dans le cas de l’employeur "État du Québec" et des femmes portant le hijab qui veulent travailler au service de cet État ?
À l’émission de Catherine Perrin, ce vendredi 25 octobre, un preux chevalier du 21e s. (?) disait vouloir se porter à la défense des femmes musulmanes - en général - comme si elles étaient persécutées au Québec (c’est la plus grande victoire de l’islamisme politique d’avoir imposé cette idée aux médias), et il blâmait le gouvernement de vouloir leur interdire le port du hijab, symbole politico-religieux, dans les emplois publics.
Comme un perroquet, l’animatrice Catherine Perrin a renchéri sur le discours chevaleresque : "On veut les empêcher de travailler."
Il y a un élément contradictoire dans le raisonnement de tout ce beau monde contre l’interdiction des symboles politico-religieux dans les fonctions publiques.
On affirme, d’un côté, que les femmes musulmanes qui portent le hijab le font librement (on pourrait aussi parler des hommes portant la kippa), elles sont autonomes, elles sont capables de faire des choix sans l’influence de leur milieu ni des hommes religieux de leur communauté.
Soit. Dans bien des cas, cela est sans doute vrai. Mais le débat soulevé par la proposition gouvernementale ne porte pas sur la liberté de choix.
Pourquoi, quand il s’agit de choisir un employeur, ces femmes deviendraient-elles soudain inaptes, des victimes selon leurs "protecteurs" ?
On leur dénie alors la liberté et l’aptitude à choisir un emploi dont les normes leur conviennent et ne heurtent pas leurs croyances religieuses et politiques.
Pourquoi l’employeur devrait-il s’incliner devant leurs exigences personnelles, alors qu’elles ne feraient aucune concession pour "le droit" de travailler au service de l’État ?
Radio-Canada s’inclinerait-elle devant toutes les exigences de ses employé-es ?
Si l’attitude des défenseurs de ces femmes n’est pas du paternalisme, qu’est-elle ?
Croire que quelques femmes n’ont pas la capacité de choisir comme tout autre employé-e parce qu’elles appartiennent à une culture, une ethnie ou une religion donnée, n’est-ce pas pire que de la condescendance ? Une forme de racisme larvé ?
Quant à la neutralité à Radio-Canada, il faudra repasser.
Mis en ligne sur Sisyphe, octobre 2013
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