L’explosion de la consommation de
musique ces dernières décennies a fait que "ce que vous écoutez" est
devenu un élément important dans la construction d’une personnalité, qui
est même à la racine de nombreuses tribus sociales et culturelles, et
pour de nombreuses personnes la perception qu’elles ont d’elles-mêmes
est intimement associée à leurs préférences musicales. Nous serions
peut-être réticents à admettre que nos gouts en matière de musique
changent, en se tempérant même, quand nous vieillissons.
Une étude montre que tandis que notre engagement vis-à-vis de la
musique décline avec l’âge, celle-ci reste importante pour nous quand
nous vieillissons, mais la musique que nous aimons s’adapte aux "défis
de la vie" particuliers auxquels nous faisons face à différentes étapes
de nos vies.
Il semblerait qu’à moins de décéder avant d’être vieux, vos gouts musicaux changeront probablement pour rejoindre vos besoins sociaux et psychologiques.
Une théorie mise en avant par les chercheurs, qui repose sur leur
étude, est que nous venons à la musique pour tester notre identité et
nous définir nous-mêmes, puis nous l’utilisons comme véhicule social
pour établir notre groupe et trouver un partenaire, ensuite plus tard
comme une expression plus solitaire de notre intellect, de notre statut
et d’une plus grande compréhension émotionnelle.
Les chercheurs déclarent que leur étude, publiée dans le Journal of Personality and Social Psychology [1], est un "document général" sur les façons dont les individus se lancent dans la musique "depuis l’adolescence jusqu’à leurs quarante ans". En utilisant les données sur plus de 250000 personnes sur une période de 10 ans, les chercheurs ont divisé les genres musicaux en 5 grandes catégories qu’ils nomment des "modèles musicaux" : mélodieux, sans prétention, sophistiqué, intense, contemporain, et ils ont déterminé les modèles de préférence selon les groupes d’âge.
Ces cinq catégories incorporent des genres multiples qui partagent des caractéristiques musicales et psychologiques communes, telles que l’intensité et la complexité.
"Le projet a commencé avec la conception commune que les gouts musicaux n’évoluent pas après l’âge adulte. La plupart des recherches jusqu’à ce jour confirmaient cette affirmation, mais à partir d’autres domaines de recherche en psychologie et notre propre expérience, nous n’étions pas convaincus que cela était vrai" dit Arielle Bonneville-Roussy, auteure de l’étude.
L’étude a découvert que, sans que ce soit trop surprenant, le premier âge musical est l’adolescence, défini par une courte explosion de musique "intense" et le début d’une montée régulière de musique de type "contemporaine". La musique "intense", comme le punk et le metal, est à son apogée pendant l’adolescence et au tout début de l’âge adulte, tandis que la musique contemporaine, comme le pop et le rap, prend de l’ampleur en plafonnant vers quarante ans.
"Les années d’adolescence sont souvent dominées par le besoin d’établir son identité, et la musique est un moyen bon marché et efficace pour ce faire" explique le Dr Jason Rentfrow, co-auteur de l’étude.
"La quête des adolescents vers l’indépendance prend souvent la forme d’une position juxtaposée au "statu quo" perçu des parents et de l’institution. La musique intense, perçue comme agressive, crispante et caractérisée par des sons bruyants et déformés a des connotations rebelles qui permettent aux adolescents de marquer leur autonomie qui est l’une des périodes clés des "défis de la vie".
Comme l’"intense" ouvre la voie vers la musique "contemporaine" et est une introduction à la musique "mélodieuse" comme l’électronique et le R&B au tout début de l’âge adulte, l’âge musical suivant émerge. Ces deux "dimensions de préférence" sont considérées comme "romantiques, émotionnellement positives et pouvant être dansées" notent les chercheurs.
"Une fois que les gens dépassent le besoin d’autonomie, le prochain défi de la vie concerne l’acte d’aimer et d’être aimé". Les résultats de l’étude montrent que ces formes de musique renforcent le désir d’intimité et d’environnements où les gens sont ensembles avec l’objectif d’établir des relations intimes en soirée, dans des bars, clubs, etc.
"Tandis que le premier âge musical est celui visant à affirmer son indépendance, celui qui suit apparait être dirigé vers plus d’acceptation des autres". En même temps que nous nous installons et que nous avançons vers la quarantaine, le dernier âge musical est dominé par de la musique plus "sophistiquée", comme le jazz et le classique, et "sans prétention", comme le country, le folk et le blues.
Les chercheurs écrivent que ces deux dimensions sont perçues comme "positives et relaxantes", avec de la musique "sophistiquée" qui indique l’esthétisme complexe de la culture qui peut être reliée à un statut social et à l’intellect perçu, avec des échos "sans prétention" de la famille, de l’amour et de la mort, une musique émotionnellement directe qui parle aux expériences de cette étape de la vie.
"En même temps que nous nous installons et acquérons plus de ressources pour nous exprimer nous-même – carrière, maison, famille, véhicule – la musique reste une extension de tout cela, et à cette étape de la vie il y a des aspects d’une attente visant à promouvoir le statut social, l’intellect et la richesse qui jouent dans la gravitation accrue vers la musique "sophistiquée", dit Rentfrow. Le statut social est considéré comme une étape de la vie qui doit être réalisée par ce point.
"En même temps, pour beaucoup, cette étape de la vie est fréquemment épuisée par le travail et la famille, et il y a un besoin de musique émotive et relaxante pour ces rares moments de repos, qui reflète les autres défis majeurs de cette étape de la vie qui exige d’entretenir sa famille et de maintenir des relations à long terme, ce qui est peut-être le plus difficile".
"Grâce à notre très grand échantillon, nous avons été en mesure de trouver des tendances d’âge solides dans les gouts musicaux. Cela est fascinant de voir comment des comportements qui semblent aussi triviaux que la musique sont associés à plusieurs aspects psychologiques, comme à la personnalité et à l’âge", ajoute Bonneville-Roussy.
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Il semblerait qu’à moins de décéder avant d’être vieux, vos gouts musicaux changeront probablement pour rejoindre vos besoins sociaux et psychologiques.
Les chercheurs déclarent que leur étude, publiée dans le Journal of Personality and Social Psychology [1], est un "document général" sur les façons dont les individus se lancent dans la musique "depuis l’adolescence jusqu’à leurs quarante ans". En utilisant les données sur plus de 250000 personnes sur une période de 10 ans, les chercheurs ont divisé les genres musicaux en 5 grandes catégories qu’ils nomment des "modèles musicaux" : mélodieux, sans prétention, sophistiqué, intense, contemporain, et ils ont déterminé les modèles de préférence selon les groupes d’âge.
Ces cinq catégories incorporent des genres multiples qui partagent des caractéristiques musicales et psychologiques communes, telles que l’intensité et la complexité.
"Le projet a commencé avec la conception commune que les gouts musicaux n’évoluent pas après l’âge adulte. La plupart des recherches jusqu’à ce jour confirmaient cette affirmation, mais à partir d’autres domaines de recherche en psychologie et notre propre expérience, nous n’étions pas convaincus que cela était vrai" dit Arielle Bonneville-Roussy, auteure de l’étude.
L’étude a découvert que, sans que ce soit trop surprenant, le premier âge musical est l’adolescence, défini par une courte explosion de musique "intense" et le début d’une montée régulière de musique de type "contemporaine". La musique "intense", comme le punk et le metal, est à son apogée pendant l’adolescence et au tout début de l’âge adulte, tandis que la musique contemporaine, comme le pop et le rap, prend de l’ampleur en plafonnant vers quarante ans.
"Les années d’adolescence sont souvent dominées par le besoin d’établir son identité, et la musique est un moyen bon marché et efficace pour ce faire" explique le Dr Jason Rentfrow, co-auteur de l’étude.
"La quête des adolescents vers l’indépendance prend souvent la forme d’une position juxtaposée au "statu quo" perçu des parents et de l’institution. La musique intense, perçue comme agressive, crispante et caractérisée par des sons bruyants et déformés a des connotations rebelles qui permettent aux adolescents de marquer leur autonomie qui est l’une des périodes clés des "défis de la vie".
Comme l’"intense" ouvre la voie vers la musique "contemporaine" et est une introduction à la musique "mélodieuse" comme l’électronique et le R&B au tout début de l’âge adulte, l’âge musical suivant émerge. Ces deux "dimensions de préférence" sont considérées comme "romantiques, émotionnellement positives et pouvant être dansées" notent les chercheurs.
"Une fois que les gens dépassent le besoin d’autonomie, le prochain défi de la vie concerne l’acte d’aimer et d’être aimé". Les résultats de l’étude montrent que ces formes de musique renforcent le désir d’intimité et d’environnements où les gens sont ensembles avec l’objectif d’établir des relations intimes en soirée, dans des bars, clubs, etc.
"Tandis que le premier âge musical est celui visant à affirmer son indépendance, celui qui suit apparait être dirigé vers plus d’acceptation des autres". En même temps que nous nous installons et que nous avançons vers la quarantaine, le dernier âge musical est dominé par de la musique plus "sophistiquée", comme le jazz et le classique, et "sans prétention", comme le country, le folk et le blues.
Les chercheurs écrivent que ces deux dimensions sont perçues comme "positives et relaxantes", avec de la musique "sophistiquée" qui indique l’esthétisme complexe de la culture qui peut être reliée à un statut social et à l’intellect perçu, avec des échos "sans prétention" de la famille, de l’amour et de la mort, une musique émotionnellement directe qui parle aux expériences de cette étape de la vie.
"En même temps que nous nous installons et acquérons plus de ressources pour nous exprimer nous-même – carrière, maison, famille, véhicule – la musique reste une extension de tout cela, et à cette étape de la vie il y a des aspects d’une attente visant à promouvoir le statut social, l’intellect et la richesse qui jouent dans la gravitation accrue vers la musique "sophistiquée", dit Rentfrow. Le statut social est considéré comme une étape de la vie qui doit être réalisée par ce point.
"En même temps, pour beaucoup, cette étape de la vie est fréquemment épuisée par le travail et la famille, et il y a un besoin de musique émotive et relaxante pour ces rares moments de repos, qui reflète les autres défis majeurs de cette étape de la vie qui exige d’entretenir sa famille et de maintenir des relations à long terme, ce qui est peut-être le plus difficile".
"Grâce à notre très grand échantillon, nous avons été en mesure de trouver des tendances d’âge solides dans les gouts musicaux. Cela est fascinant de voir comment des comportements qui semblent aussi triviaux que la musique sont associés à plusieurs aspects psychologiques, comme à la personnalité et à l’âge", ajoute Bonneville-Roussy.
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