En 1984, avec Terminator, James Cameron
avait imaginé un monde apocalyptique contrôlé par des robots, et dans
lequel les quelques hommes qui étaient parvenus à échapper à la
destruction de l’humanité étaient obligés de se cacher pour survivre.
Cameron
avait fixé cette échéance en 1997, mais c’est peut-être en 2014 que
cela pourrait se produire, spécule le Financial Times. Avec son rachat de Boston Dynamics, un fabricant de robots militaires, Google a démontré son intérêt pour la robotique, et l’on peut s’attendre à des innovations qui pourraient préfigurer une nouvelle ère dominée par les robots. Même si l’alliance de la société qui a accès à tant de données à propos de nous-mêmes avec un fabricant de machines
aussi évoluées que ‘BigDog’ ne signifie pas forcément que le cauchemar
imaginé par Cameron est en passe de se réaliser, certains économistes
s’inquiètent des changements induits dans un avenir proche par les
évolutions de la technologie robotique.
Le plus connu des facteurs de cette évolution est la « loi de Moore », qui stipule que la puissance de calcul
informatique double environ tous les deux ans, voire tous les 18 mois.
Cette croissance rapide et exponentielle permet au smartphone standard
d'aujourd'hui d’être de nombreuses fois plus rapide et plus intelligent
que la technologie qui menaçait l’humanité dans Terminator.
Même
s’il est peu probable que notre smartphone décide de déclencher une
guerre contre nous, il incarne un ensemble de technologies dont certains
développements pourraient remettre en cause la valeur économique du travail humain. C’est ce qu’affirment notamment les chercheurs du MIT Erik Brynjolfsson et Andrew McAfee,
selon qui la combinaison de la robotique et des algorithmes
mathématiques complexes seront bientôt à même de révolutionner le marché
du travail.
L’informatique est déjà en train
de commencer à résoudre les problèmes les plus complexes qui se posent à
nous : ceux de notre quotidien. En 2004, les ordinateurs étaient encore
de piètres conducteurs, mais les évolutions dans ce domaine permettent à
la voiture autonome de Google de conduire en toute sécurité.
En
2008, les robots ne parvenaient pas à résoudre un problème appelé
« Slam » (simultaneous localisation and mapping), c'est-à-dire la
capacité à cartographier instantanément un espace inconnu avec ses
obstacles, en même temps qu’on le découvre. Mais des chercheurs ont
réussi à résoudre ce problème avec la console de jeu Kinect de
Microsoft.
Cela fait maintenant des
décennies que l’on a commencé à robotiser certains postes de travail
dans de nombreuses industries, mais la nouvelle vague de développement
technologique menace désormais des emplois qui semblaient jusque-là à
l'abri de l'automatisation. Des
chercheurs de l’université d’Oxford suggèrent que 47% des emplois-types
identifiés aux États-Unis sont menacés par la concurrence des robots,
et que cela ne se cantonne plus à des postes dont le contenu est
répétitif. Les robots sont de plus en plus capables de convertir des
tâches non routinières en problèmes bien définis auxquels ils peuvent
répondre, et la créativité et les compétences sociales seront donc de
plus en plus cruciales sur le marché du travail pour faire la
différence.
'Baxter', un nouveau
robot, est intelligent, relativement peu coûteux, il sait travailler
avec les humains et selon ses concepteurs, il est facile à programmer.
Même si Baxter ne donne pas tout à fait satisfaction, la loi de Moore
prédit que ses nouvelles versions (avec des processeurs 8 à 10 fois plus
rapides dans les 5 ans) compenseront ses défauts.
La
mécanisation a déjà touché l’agriculture, la construction à grande
échelle et l’industrie, et les secrétaires, les agents de voyages et les
employés de banque commencent à voir leurs compétences dévalorisées en
raison des progrès technologiques. Bientôt, des cohortes d’ouvriers
spécialisés et de travailleurs faiblement rémunérés connaîtront le même
sort.
Et l’accélération de la technologie
signifie qu’il n’est même pas certain que les futurs diplômés de demain
ne seront pas désavantagés par des automates sur le marché du travail.
« Un avenir plein de serviteurs robotisés pourrait être un bel avenir,
mais seulement si nous avons la capacité d’adapter nos institutions
assez rapidement », conclut le Financial Times.
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