Un jour, j’irai vivre en Théorie parce qu’il paraît qu’en Théorie, tout va bien. (Les mots surpendus)

vendredi 3 janvier 2014

Vrai ou faux : légendes urbaines et autres canulars sur le Web

  


Si facile à cliquer qu’on en oublie de se questionner
Il s’en dit des choses sur le Web! Et on ne le dira jamais assez, il ne faut pas croire tout ce qu’on lit sur Internet. Parmi les informations les plus partagées par les internautes, on remarque les légendes urbaines, les canulars et toutes sortes de rumeurs plus ou moins crédibles.
Une légende est une histoire moderne, se rapprochant du mythe, pouvant emprunter à tous les genres et se répandant habituellement de personne à personne par le bouche à oreille, par Internet, par un courriel ou par d’autres moyens.
Certains thèmes sont plus propices aux légendes urbaines, car ils suscitent des émotions vives ou font appel à nos peurs. Ce sont des thèmes qui nous touchent et qui nous poussent à partager de l’information « juste au cas où ce serait vrai ». Il n’est pas rare de trouver des histoires regroupant plus qu’un thème.
Parmi les thèmes les plus utilisés, on retrouve, mais pas nécessairement dans cet ordre :
  • la violence, incluant le meurtre, le viol et l’enlèvement;
  • la médecine et les maladies ;
  • les technologies, l’Internet et les inquiétudes sur leurs aspects négatifs;
  • les animaux, particulièrement les espèces dangereuses ou effrayantes telles que les serpents et les araignées;
  • les personnalités du domaine artistique, politique ou autre;
  • les entreprises, particulièrement les multinationales américaines dont Coca-Cola, Wal-Mart, Disney, et bien d’autres;
  • des actes révolutionnaires;
  • les sciences occultes et l’ésotérisme.

Comment reconnaître ces légendes urbaines parmi tous les courriels et les messages Facebook, Twitter, Google+ et autres que nous recevons chaque jour?

Ces messages ont certaines caractéristiques en commun.
Souvent le message est écrit sous forme d’histoire racontée à la première personne du singulier, au « je». La personne nous parle d’un fait qu’elle a vécu ou qu’elle a vu et nous invite à être vigilant et à partager son message avec toutes nos connaissances, amis, relations, abonnés, etc.
Il y a habituellement des détails sur l’endroit où l’évènement s’est produit, l’heure ou le moment de la journée, la date et souvent le nom d’une compagnie (mais pas nécessairement).
Bien entendu, le lieu va varier pour qu’il soit familier au lecteur et donc qu’il atteigne mieux sa cible. Si la légende urbaine est née aux États-Unis et qu’on y parle du stationnement d’une pharmacie CVS à Philadelphie, cet élément pourrait avoir été changé pour devenir le stationnement d’un Pharmaprix à Montréal.
Il y a souvent un sentiment d’urgence qui se dégage de ces textes. Et trop souvent, quand on reçoit ce genre de message, on partage l’information sans se poser de questions, car il vient de quelqu’un qu’on connaît. On participe donc, nous aussi, bien involontairement à propager des rumeurs qui sont souvent sans fondement.
On ne s’en cache pas, la propagation des rumeurs en général et des légendes urbaines en particulier a été accélérée par l’arrivée d’Internet et l’utilisation croissante des réseaux sociaux.

Quoi faire si on reçoit un message qui nous demande d’aviser tous nos amis?

Avant de peser sur le bouton de partage, je vous recommande la prudence. Prenez une minute de plus pour valider que le message est un canular connu. Voici quelques sites Web pour valider le degré de vérité d’un message.

Quelques sites en français

Sûreté du Québec
Court résumé de certaines légendes urbaines qui mentionnent la Sûreté du Québec. Par exemple :
  • Appel de phares identifié aux gangs de rue
Canular disant de ne pas faire clignoter ses phares si l’on croise une voiture avec les phares éteints pour l’en avertir. Il s’agirait d’un rite d’initiation d’un gang de rue.
Hoaxbuster — Site vérifiant les légendes circulant par courriel.
On y mentionne depuis quand un canular circule, on y lit les versions les plus courantes d’une même légende, et un article nous explique pourquoi il s’agit d’une légende urbaine. 

On y retrouve même la vidéo de l’aigle ayant supposément attrapé un enfant au Mont-Royal à Montréal. Les légendes urbaines envahissent même You Tube, qu’on se le dise!
Hoaxkiller.fr — Moteur de recherche anti-canulars
Ici, il s’agit vraiment d’un moteur de recherche.  Vous tapez ou copiez un extrait du canular ou le canular entier et la base de données vous dira s’il s’agit d’un canular en circulation.
Si je tape « rite d’initiation » de mon exemple précédent, j’obtiens une page où on me donne la date de découverte (avril 2002), le statut de l’énoncé, on me donne un résumé et on me recommande une action à poser, on m’offre des explications (pourquoi c’est une légende urbaine) et on me donne quelques exemples des textes habituellement utilisés pour propager cette légende urbaine.
Secuser.com — Liste des faux (et vrais) virus circulant sur internet
Répertorie les faux et les vrais virus qui circulent sur Internet et indique leur degré de risque potentiel : aucun risque, faible risque et risque important. Malheureusement, les données ne semblent pas avoir été mises à jour depuis 2010. Par contre, j’y ai retrouvé un virus qui a circulé récemment et qui a été répertorié en août 2008.
Wikipedia
Liste de légendes urbaines par genre. Ce n’est pas exhaustif, on s’en doute, mais c’est un bon survol et il y a des chances que vous en reconnaissiez quelques-unes. Ce n’est pas l’endroit où aller pour vérifier la véracité d’un courriel ou d’un message que vous avez reçu, mais bien pour en apprendre plus sur le sujet.

Et un site en anglais

snopes.com: Urban Legends Reference Pages — Site sur les principales légendes urbaines des États-Unis et d’ailleurs
Page d’accueil avec catégories. Il est facile de s’y retrouver. Les légendes urbaines sont classées en 5 catégories : vrai, faux, quelques éléments de vérité, indéterminé, véracité non établie.
Mon même exemple se retrouve ici. Après avoir sélectionné « crime » dans le menu principal et « crime prevention tips » dans le menu secondaire, j’obtiens en 5e position mon exemple précédent :
5. snopes.com: Flashing Headlights Gang Initiation •••
Do gang members drive with their headlights off, then kill anyone who flashes them?

Après vérification, vous constatez que le message que vous avez reçu est un canular. Quoi faire?

Si vous recevez des canulars ou des histoires de ce genre, particulièrement si elles mentionnent des instances connues et respectées des citoyens (Sureté du Québec, Hôpital X, le nom d’un service de police, ou autre) rapportez-les aux instances concernées pour les faire valider.
En voyant ces noms, les gens ont instinctivement confiance et partagent la rumeur sans vérification. Si ce n’est pas fondé, les institutions doivent être mises au courant pour qu’elles puissent adresser la situation et émettre les correctifs nécessaires.

Vous avez déjà enfoncé le bouton « send »?

 Il est trop tard pour rattraper le message, mais au moins vous saurez quoi faire la prochaine fois…

Question comme ça, histoire de jaser : recevez-vous encore des canulars par courriel?

vu ici

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