Un jour, j’irai vivre en Théorie parce qu’il paraît qu’en Théorie, tout va bien. (Les mots surpendus)

samedi 26 octobre 2013

L'avenir du Québec est en Asie, pas en Europe



ANALYSE - Ouverture de marchés, hausse des exportations, créations d'emplois au Québec... Le futur accord de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne est présenté comme une entente historique et très prometteuse. Malgré tout son potentiel, l'avenir économique du Québec se joue en Asie, et non pas en Europe.

Pour des raisons géographiques évidentes, les États-Unis resteront notre principal partenaire commercial, tout comme l'UE restera celui des Allemands. Avec ses 508 millions d'habitants et son PIB combiné de 16 360 milliards de dollars américains (G$US), l'Union européenne représente, il est vrai, un formidable marché.

Mais le vrai potentiel de croissance pour nos entreprises et de retombées économiques pour le Québec en terme d'emplois se trouve en Asie-Pacifique, où nos exportations y connaissent une croissance fulgurante depuis une décennie.

Statistique Canada rassemble dix économies de l'Asie-Pacifique sous l'acronyme ASPAC. Ce groupe comprend la Chine, le Japon, la Corée du Sud, l'Indonésie, Singapour, Hong Kong (rétrocédé à la Chine en 1997), Taïwan, la Malaisie, les Philippines et la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Nos exportations en Asie progresse plus vite qu'en Europe

De 2003 à 2012, les exportations de marchandises du Québec vers ces dix marchés ont plus que doublé, avec une progression de 121%. Sur la même période, les expéditions des entreprises québécoises à destination des 28 pays de l'UE ont augmenté de 28%.

Cela dit, nos expéditions vers les Ving-huit - un marché mature - surpassent actuellement celles à destinantion de ces 10 pays d'Asie-Pacifique: 7,4 G$ contre 5 G$. Mais cet écart en faveur de l'Union européenne ne durera pas encore bien longtemps.

Car, malgré l'accroissement des échanges commerciaux que provoquera le futur accord de libre-échange Canada-UE, la vitesse à laquelle notre commerce progresse avec l'Asie-Pacifique est tout simplement beaucoup plus rapide.

Depuis 2003, les exportations québécoises en Chine ont presque été multipliées par cinq, pour atteindre 2,6 G$ l'an dernier. Ce qui fait de ce pays notre deuxième marché d'exportation - et de loin - devant l'Allemagne, où les expéditions des entreprises du Québec ont totalisé 1,5 G$ en 2012.

Négociations de libre-échange en Asie

Et les échanges avec la Chine augmenteront encore plus vite si le Canada signe un jour avec elle un accord de libre-échange, comme le souhaite d'ailleurs le gouvernement chinois. Pour l'instant, Ottawa n'est pas très chaud à l'idée.

Mais les pressions des lobbys d'affaires canadiens et chinois pourraient bien changer la donne, estiment certains analystes.

De plus, si de petits pays comme l'Islande (315 000 habitants) ou la Nouvelle-Zélande (4,3 millions d'habitants) ont déjà signé des ententes de libre-échange avec la Chine, pourquoi le Canada ne pourrait-il pas en avoir une?

L'Inde est un autre marché asiatique représentant beaucoup de potentiel pour le Québec. De 2003 à 2012, nos exportations y ont plus que doublé. Elles demeurent toutefois faibles pour l'instant, à 485 M$. Mais ces expéditions surpassent déjà celles du Québec en Italie à 404 M$.

Tout comme avec la Chine, les exportations québécoises en Inde sont appelées à augmenter rapidement, d'autant plus que le Canada négocie en ce moment un accord de libre-échange avec l'autre géant asiatique - nous négocions aussi des ententes avec la Japon et la Corée du Sud.

Oui, oui l'autre géant asiatique. On oublie trop souvent: en 2050, la Chine sera la première économie de la planète, suivis par les États-Unis et... l'Inde, selon les prévisions de la Banque HSBC, The World in 2050.

Aussi, si le 20e siècle a été celui des États-Unis, le 21e siècle sera incontestablement celui de l'Asie, disent les analystes. Voilà pourquoi l'avenir économique du Québec se trouve sur ce continent, et non pas de l'autre côté de l'Atlantique.


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