Quand on écoute Bonnie Tyler, on danse le slow et on se souvient : Lionel Richie avec Hello (1985), Wham! et son Careless Whisper (1984) ou encore, pour les plus passionnés, Still loving you du groupe Scorpions (1984). Ici c'est Total Eclipse of the Heart (1983) qui nous renvoie à l'acmé des boums. Si l'on fait abstraction des images (un peu anachroniques) et que l'on ne se concentre plus que sur le son, c'est une voix qui s'impose.
Une voix étrange, prête à se casser, une voix au bord des larmes, une voix qui semble chavirer et qui garde pourtant son cap. Le manque amoureux s'incarne dans ce chant qui essaye en vain de crier sa douleur : "And I need you now tonight/And I need you more than ever" ("Et j'ai besoin de toi maintenant cette nuit/Et j'ai besoin de toi plus que jamais"). Et si Bonnie Tyler ne peut pas crier, ce n'est pas seulement à cause d'un puissant vague à l'âme inhibant, c'est surtout à cause d'un handicap physique, dont elle a su faire sa marque de fabrique.
Car celle qu'on a surnommée la "Rod Stewart au féminin" (et pas seulement à cause de sa coiffure) doit ce timbre rocailleux à une opération des cordes vocales en 1977. Sa convalescence lui imposait de ne pas parler pendant six semaines or, un cri, qui lui aurait échappé, aurait transformé à vie son instrument de travail en un organe rauque et fragile. C'est finalement ce qui a fait décoller sa carrière, avec It's a Heartache, la même année. Après avoir vendu 50 millions de singles et d'albums à travers le monde, la chanteuse s'eclipse, en dehors d'une reprise, en 2003, de son tube en français et en duo avec Kareen Antonn : Si demain... (Turn around).
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