«Une vraie arnaque»
Crédit photo : Archives Agence QMI
TVA Nouvelles
«Jean Charest a bricolé une vraie arnaque, une patante», a
lancé Pauline Marois quelques minutes après l'annonce de Jean Charest
sur la tenue d'une commission d'enquête sur la collusion dans
l'industrie de la construction.
Pauline Marois n'a pas attendu
longtemps avant de commenter l'annonce d'une commission d'enquête,
qu'elle juge nettement insuffisante.
Elle a déclaré que Jean
Charest n'a pas créé une véritable commission d'enquête publique. «Dans
une vraie commission d'enquête, les témoins sont contraints de
témoigner. Ce qu'a bricolé Jean Charest, aura moins de pouvoir qu'un
coroner, moins de pouvoir qu'une commission parlementaire.»
«Quant
aux arguments avancés par le premier ministre, ils sont en
contradiction avec les faits, comme l'a montré la commission Gomery»,
ajoute-t-elle.
Le Québec vit une crise d'état depuis deux ans,
estime Mme Marois. «Cette situation exige que tous les partis politiques
mettent l'intérêt public au-dessus de toute autre considération».
«Nous
sommes d'accord de mettre les questions partisanes de côtés», décalre
Mme Marois, ajoutant que le Parti québécois a offert sa collaboration
entière au premier ministre.
Québec Solidaire
«Pour
la population du Québec, pour qu'enfin, il y ait admission d'un
problème, il y a là un premier pas. Toute la classe politique doit être
ensemble pour avoir une commission d'enquête réelle», a déclaré
Françoise David, de Québec Solidaire.
CAQ
Même
réaction du côté de François Legault, qui estime que cette mesure ne
sera pas adéquate pour réellement comprendre la corruption au sein de
l'industrie de la construction.
«Les pouvoirs de la Commission
d'enquête ne permettront pas de poser un diagnostic exact à propos du
cancer qui ronge le milieu de la construction. Afin de combattre
efficacement la corruption, il faut faire un bon diagnostic pour ensuite
prescrire les meilleurs remèdes», a déclaré M. François Legault,
cofondateur de la Coalition pour l'avenir du Québec.
«La Coalition
favorise plutôt, tout comme la population québécoise, une formule avec
le témoignage des élus, des entrepreneurs, des fonctionnaires et des
dirigeants syndicaux pour éradiquer ce fléau qui mine notre confiance
collective», a ajouté M. François Legault.
Charest dit comprendre la critique
Lors
de la conférence de presse, Jean Charest a dit qu'il est conscient de
toute la critique qu'il recevra de la part de l'opposition.
«Les
partis d'opposition vont alimenter, vont faire de la critique, peu
importe ce qu'on va faire. Il n'y a personne qui n'ose pas penser que
l'opposition ne déchirera pas sa chemise, peu importe ce que nous allons
dire.»
De son côté, le ministre de la Justice, Jean-Marc
Fournier, estime que le mandat de la commission est large et qu'elle
sera indépendante.
«Les gens voulaient un mandat large. Cette
décision est liée au témoignage de M. Duchesneau», a expliqué Jean-Marc
Fournier en entrevue à TVA.
Il ajoute que les «les gens au Québec
disent qu'ils veulent faire condamner, mais ils veulent savoir.» Cette
commission permettra justement de répondre aux questions du public,
croit le ministre de la Justice.
«C'est le but de cette commission
d'aller chercher le plus d'informations possible, pas juste au
ministère du Transport et de le rendre public avec un juge qui a
beaucoup de compétences.»
Il ajoute que Jean Charest a choisi la
meilleure façon d'approcher le problème et que tous les outils sont en
place pour faire condamner les gens fautifs.
«Si nous devions
répondre à l'opinion publique limitée à "faisons une enquête avec
contraintes", nous enlevions toutes les dents à l'UPAC, à nos corps
policiers.»
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire