Aux États-Unis, le boom des gaz et pétroles de schiste est associé à une spectaculaire augmentation de la fréquence des tremblements de terre dans des régions historiquement calmes.
Au moment où François Hollande réaffirme que la France n’exploitera pas les gaz de schiste, les États-Unis se préoccupent de leurs effets sur l’environnement. Plusieurs rapports scientifiques publiés récemment outre-Atlantique mettent en évidence une augmentation spectaculaire de la sismicité dans des régions historiquement calmes des États-Unis, liée à l’exploitation massive des hydrocarbures non conventionnels qui, en moins d’une décennie, ont changé la donne énergétique nord-américaine. Cette exploitation a été permise par la combinaison de deux techniques, la fracturation hydraulique (interdite en France par une loi de 2011) et les forages horizontaux.
« Le nombre de tremblements de terre a augmenté dramatiquement au cours des dernières années dans le centre et l’est des États-Unis, écrit William Ellsworth, de l’United States geological survey (USGS), organisme de recherche en géologie, dans un article publié dans la revue Science du 12 juillet. Plus de 300 séismes de magnitude 3 ou plus se sont produits en trois ans, entre début 2010 et fin 2012, alors que la moyenne était de 21 événements par an entre 1967 et 2000. »
Selon les scientifiques, le principal responsable de cette sismicité nouvelle est l’évacuation en profondeur des eaux usées produites par la fracturation hydraulique. Ellsworth mentionne quatre séismes survenus en 2011 qui ont été induits par l’injection d’eaux usées dans des puits profonds : l’un à Youngstown dans l’Ohio, de magnitude 4 ; le deuxième en Arkansas (4,7) ; le troisième près de Snyder au Texas (4,4) et le quatrième aux environs de Fashing, également au Texas, et de magnitude 4,8.
« La moitié au moins des tremblements de terre de magnitude 4,5 ou plus qui ont frappé l’intérieur des États-Unis au cours de la dernière décennie » pourraient avoir été induits par l’injection profonde d’eaux usées, d’après un autre article publié aussi par Science. Le plus important de ces séismes associés à l’activité industrielle est survenu en 2011 près de la ville de Prague, en Oklahoma. D’une magnitude égale à 5,7, il a été ressenti à 1 000 kilomètres de distance, a fait deux blessés, abîmé une route et détruit quatorze maisons.
Et si les séismes induits par l’activité humaine sont connus depuis un demi-siècle, ils se sont multipliés aux États-Unis pendant ces dernières années. Et cette évolution est la conséquence directe de l’exploitation massive des pétroles et gaz de schiste.
La production de gaz et pétrole de schiste est aujourd’hui presque entièrement concentrée en Amérique du Nord. Par conséquent, l’augmentation de la sismicité décrite par les géophysiciens américains n’a pas été constatée ailleurs qu’aux États-Unis. Mais les mêmes mécanismes pourraient se produire en Europe ou en Asie.
Source (extraits) : Médiapart
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Un jour, j’irai vivre en Théorie parce qu’il paraît qu’en Théorie, tout va bien. (Les mots surpendus)
lundi 22 juillet 2013
Augmentation spectaculaire du nombre de séïsmes aux Etats-Unis : la faute à l’exploitation des gaz de schiste ?
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