Lolo
Carte : comprendre la rébellion en Syrie en cinq minutes
Bachar Al-Assad en bref
Naissance : 11 septembre 1965 à Damas
Religion : Alaouite, secte chiite qui forme 5 à 10 % de la population, dans un pays sunnite à 74 %.
Situation familiale : Marié à Asma Al-Akhras, de confession sunnite, depuis 2000. Il est père de trois enfants.
Études : Il a étudié en médecine à Damas et s'est ensuite spécialisé en ophtalmologie à Londres.
Politique : Il a pris le pouvoir du pays le 10 juillet 2000, succédant à son père Hafez, président de 1970 jusqu'à sa mort, en 2000.
Le président inattendu
Bachar Al-Assad n'était pas destiné à prendre les rênes du pouvoir. Il avait peu d'intérêt pour la politique et passait pour un « libéral ». Son père, Hafez Al-Assad, avait préparé son autre fils, Bassel, un militaire, pour lui succéder. Mais le destin en a décidé autrement. Bassel a trouvé la mort dans un accident de voiture en 1994.
Bachar Al-Assad est encore à Londres pour se perfectionner en ophtalmologie lorsqu'il est rappelé au bercail à la suite de la mort de son frère. Il s'enrôle dans l'armée, accédant au rang de colonel en 1999.
Pour lui permettre d'accéder à la présidence, la Constitution a dû être amendée, faisant passer l'âge minimum pour être président de 40 à 34 ans.
La politique de Bachar Al-Assad
Bachar Al-Assad
Photo : PC/HO
Au moment de sa prise du pouvoir en 2000, Bachar Al-Assad libère
des centaines de prisonniers politiques et autorise la publication de
journaux indépendants, une première au pays depuis plus de 30 ans. Ces
premiers mois sont qualifiés de « printemps de Damas ».
Mais la parenthèse est rapidement fermée, la répression et la censure reprennent le dessus. Après ce bref vent de liberté, Bachar Al-Assad dirige le pays comme son père, de manière autoritaire.
Parmi les événements qui marquent sa présidence, il y a le retrait complet des troupes syriennes du Liban, en avril 2005, après une présence de près de 30 ans.
Envoyés au Liban en 1976 pour tenter officiellement d'y instaurer la paix, plusieurs dizaines de milliers de militaires syriens y ont été maintenus longtemps après la fin de la guerre civile, au début des années 1990. Lorsque Damas a décidé de rapatrier ses troupes, il y avait 14 000 soldats syriens au Liban.
Ce retrait est le résultat de fortes pressions occidentales à la suite de l'assassinat, en février 2005, du premier ministre libanais Rafic Hariri, dont la Syrie était soupçonnée d'être responsable.
Finalement, le Tribunal pénal international a accusé quatre membres du Hezbollah libanais pour ce meurtre. Ils seront jugés à La Haye, par contumace.
Dans une élection, où il est seul candidat, Bachar Al-Assad est réélu en 2007, une fois de plus, pour un mandat de sept ans avec 97 % des voix.
En juillet 2008, le président français Nicolas Sarkozy tend la main à Bachar Al-Assad, après qu'il a été isolé à la suite de l'assassinat d'Hariri.
Bachar Al-Assad est alors invité avec une quarantaine de chefs d'État au lancement de l'Union pour la méditerranée (UPM). Ce projet, proposé par la France, vise à fonder des partenariats entre l'Europe et les États de la rive sud de la Méditerranée.
Le président syrien effectue ainsi un retour sur la scène internationale et prend même part aux festivités de la fête nationale des Français le 14 juillet.
Un manifestant anti-Assad regarde les forces
de sécurité du régime qui marchent vers la place centrale de la ville
d'Homs, le 1er janvier 2012.
Photo : AFP/STR
La révolte syrienne
À écouter
Écoutez une entrevue réalisée par le journaliste Kamel Bouzeboudjen avec Bassma Kodmani, membre du Conseil national syrien, à l'occasion de la conférence des « Amis de la Syrie » à Tunis, le 24 février 2012.Au fil des mois, la Syrie est devenue un champ de bataille militaire et un dossier diplomatique des plus épineux. Sur le terrain, les combats entre l'armée et les bastions rebelles ont fait des milliers de morts.
En octobre 2011, la Russie et la Chine se sont opposées à un projet de résolution condamnant la répression en Syrie. La résolution, rédigée par la France en collaboration avec l'Allemagne, la Grande-Bretagne et le Portugal, demandait à la Syrie de cesser immédiatement toutes les violences et d'assurer le respect des droits de la personne. Elle laissait aussi la porte ouverte à des sanctions.
La Chine et la Russie ont l'habitude de refuser toute ingérence dans la politique intérieure des autres pays. De plus, la Russie dispose d'une base navale à Tartous, dans le nord de la Syrie, principal acheteur d'armes russes dans la région.
En décembre 2011, 165 observateurs sont déployés en Syrie par la Ligue arabe. Leur mission est de veiller à l'application du plan de sortie de crise de la Ligue. Celui-ci prévoit l'arrêt des violences, la libération des détenus, le retrait de l'armée des villes et l'amorce d'un dialogue entre le pouvoir et l'opposition.
Le 28 janvier 2012, la Ligue arabe suspend sa mission d'observateurs, en raison de l'escalade de la violence dans le pays.
Le 4 février, la Russie et la Chine bloquent de nouveau une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant la répression en Syrie et appelant au départ du président Bachar Al-Assad. La communauté internationale condamne ce geste et accuse les deux pays « d'abandonner » le peuple syrien.
Selon les Nations unies, plus de 5000 personnes sont mortes à la suite des manifestations et 15 000 autres ont été blessées. De son côté, le régime de Damas refuse toujours de reconnaître l'ampleur de la contestation et attribue les troubles à des « bandes armées ».
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