http://reseauinternational.net/le-reseau-gouvernemental-occulte-liant-lassassinat-de-jfk-le-watergate-lirangate-et-le-11-septembre-2/
par Peter Dale Scott
Depuis un certain temps, j’ai analysé
l’Histoire des États-Unis à l’aune de ce que j’ai appelé les «
événements profonds structurels » (EPS), tels que l’assassinat du
Président Kennedy, le cambriolage du Watergate, l’affaire Iran-Contra
(Irangate) et le 11-Septembre. Il s’agit d’affaires qui, dès le départ,
sont entachées de mystère. Par ailleurs, elles impliquent
systématiquement des actes criminels ou violents, et elles sont
intégrées dans les processus clandestins des services de renseignement.
Enfin, elles ont pour conséquence d’étendre la part secrète de l’État,
et elles font ensuite l’objet de dissimulations systématiques dans les
médias grand public et dans les archives internes du gouvernement.[1]
À mesure que mon étude de ces affaires
s’est approfondie, j’ai pu détecter un nombre grandissant de points
communs entre elles. Ce constat a renforcé la possibilité qu’elles ne
furent pas des intrusions externes et fortuites dans l’Histoire des
États-Unis, mais qu’elles découlèrent d’un processus endémique –
partageant à divers degrés une source commune.[2]
Par exemple, il existe un facteur liant
l’assassinat de JFK, le Watergate, l’Irangate et le 11-Septembre. Il
s’agit de l’implication, dans les coulisses de ces événements profonds,
d’individus ayant participé à la planification de crise la plus secrète
et importante des États-Unis. Depuis les années 1950, on la désigne
comme le programme de la « Continuité du Gouvernement » (COG pour Continuity of Government)
– plus communément appelé le « Projet Jugement dernier » au Pentagone.
En tant que superviseurs du système confidentiel de la COG, un nombre
restreint de ses planificateurs ont pu occuper des postes à hautes
responsabilités, comme par exemple Donald Rumsfeld et Dick Cheney.
D’autres éléments – dont je vais parler dans cet article – ont opéré à
des rangs inférieurs dans le réseau secret de communications de ce
programme.
Je perçois ce cercle de planificateurs
de la COG comme l’un des nombreux éléments de ce que j’ai choisi
d’appeler l’État profond américain. En font également partie des agences
comme la CIA et la NSA, ainsi que des entreprises privées telles que
Booz Allen Hamilton, auxquelles plus de la moitié du budget du
Renseignement US est sous-traitée.[3]
Cet État profond inclut finalement les puissantes banques et autres
multinationales, dont les intérêts et les opinions sont largement
représentés au sein de la CIA et de la NSA. Mais bien qu’il soit un
élément parmi tant d’autres de ce système de gouvernance occulte, le
groupe de planification de la COG est également très spécifique, du fait
de sa maîtrise exclusive d’un canal de communications qui n’est pas
sous le contrôle du gouvernement. Ce réseau peut pénétrer en profondeur
dans la structure sociale des États-Unis, et la manipuler ou la
perturber durablement. J’analyse ces questions en détail dans L’État profond américain, mon dernier livre publié en mai 2015.
La planification de la COG fut
initialement autorisée par les Présidents Truman et Eisenhower, en guise
de réponse à une attaque atomique dévastatrice qui aurait décapité le
gouvernement US. Par conséquent, le groupe chargé de son développement a
envisagé des mesures extrêmes, incluant ce que le journaliste Alfonso
Chardy appela en 1987 la « suspension de la Constitution ».[4]
Et pourtant, dans l’affaire Iran-Contra, son réseau secret de
communications – dont l’activation avait été planifiée en cas de
décapitation catastrophique de l’État –, a en fait été utilisé pour
contourner un embargo officiel sur les ventes d’armes vers l’Iran, qui
datait de 1979. L’objet de cet article est d’étudier la possibilité que
ce réseau confidentiel ait pu être détourné de façon également
malveillante en novembre 1963, lors de l’assassinat du Président
Kennedy.
Cette utilisation illicite de ce système
alternatif de communications durant l’affaire Iran-Contra a été
abondamment documentée. Le lieutenant-colonel Oliver North supervisa les
ventes d’armes à l’Iran en utilisant ses ressources d’officier du
Conseil de Sécurité Nationale (NSC) chargé de la planification de la
COG, sous la couverture d’un Bureau de Programmation Nationale supervisé
par le Vice-président George Bush père.[5] North et ses supérieurs pouvaient ainsi utiliser le réseau de crise de la COG, alors nommé Flashboard,
pour organiser les ventes d’armes à l’Iran. Elles devaient être
dissimulées au public, ainsi qu’aux autres secteurs de la bureaucratie
de Washington. Par conséquent, lorsque North envoyait à l’ambassade US
de Lisbonne des instructions urgentes pour ces livraisons d’armes –
ordres qui violaient directement l’embargo sur de telles ventes –, il
utilisait le système Flashboard pour éviter d’alerter l’ambassadeur et d’autres fonctionnaires hostiles.
L’exemple documenté de l’Iran-Contra me
permet de clarifier ce que je pense des utilisateurs du réseau de la
COG, mais également ce que je ne pense pas à leur sujet. Tout d’abord, je ne pense pas qu’une
seule et unique « Équipe Secrète » – pour reprendre l’expression de
l’ancien officier du Pentagone L. Fletcher Prouty –, ait utilisé pendant
des décennies le système de la COG pour manipuler de l’extérieur le
gouvernement des États-Unis. Il n’existe aucune preuve que les actions
de North dans l’affaire Iran-Contra étaient connues de ses supérieurs, à
l’exception du directeur de la CIA William Casey et probablement du
Vice-président George Bush père.
Le fait est que, dans cette affaire, un
cercle très restreint de hauts responsables avait accès à un réseau
secret de haut niveau en dehors de la supervision gouvernementale, afin
de mettre en œuvre un programme en opposition avec la politique
officielle de l’État. Ses membres ont cédé à la tentation d’utiliser ce
réseau sécurisé, qui avait été conçu pour d’autres objectifs. Dans mon
livre La Route vers le nouveau désordre mondial,
j’ai expliqué que ce système fut à nouveau utilisé le 11-Septembre,
afin d’appliquer des ordres cruciaux au sujet desquels la Commission
d’enquête sur ces événements n’a pu trouver aucune archive.[6]
Nous ne savons pas si ce dispositif fut alors utilisé pour remplir des
objectifs illicites, comme dans le cas de l’affaire Iran-Contra.
Il est certain que le programme du
réseau de crise de la COG a survécu au renvoi d’Oliver North par le
Président Reagan en 1986, dans le sillage de l’Irangate. En effet, son
développement secret a continué pendant des décennies ; plusieurs
milliards de dollars l’ont financé ; et une équipe incluant Dick Cheney
et Donald Rumsfeld l’a supervisé entre 1982 et 2000. Il est important de
souligner que la participation de ces deux hommes dans ce comité a
traversé trois présidences – celles de Reagan, de Bush père et de
Clinton. Durant cette dernière, aucun des deux n’occupait de fonctions
gouvernementales. Cette continuité fut essentielle pour un cercle
tellement secret qu’il existe très peu d’archives sur ses activités. Le
11-Septembre, les plans de la COG furent officiellement mis en œuvre
pour la première fois par le Vice-président Cheney et le secrétaire à la
Défense Rumsfeld – les deux hommes qui les avaient développés pendant
deux décennies.[7]
Qu’ils aient été au courant ou pas de
l’Iran-Contra, Cheney et Rumsfeld faisaient partie du comité de
planification de la COG à l’époque où North utilisait ce réseau pour
vendre des armes à l’Iran. Il n’existe pas de lien aussi évident entre
le développement de ce programme et le Watergate. Néanmoins,
l’implication d’éléments de la COG dans cette affaire est frappante. En
effet, James McCord, l’un des cambrioleurs du Watergate, était membre
d’une petite unité de réserve de l’US Air Force à Washington, qui était rattachée au Bureau de Préparation d’Urgence (OEP pour Office of Emergency Preparedness).
Cette unité était chargée « de dresser la liste des extrémistes et de
mettre en place des mesures de crise (…) en période de conflit armé ».[8] Son unité faisait partie du Programme de sécurisation de l’information en temps de guerre (WISP pour Wartime Information Security Program).
Elle avait la responsabilité d’activer « les plans d’urgence pour
imposer la censure de la presse, des courriers et de toutes les
télécommunications (y compris celles du gouvernement), [ainsi que la]
détention préventive des civils représentant des ‘risques sécuritaires’
en les internant dans des ‘camps’ militaires ».[9]
De plus, John Dean – qui fut probablement le personnage central du
Watergate –, avait participé à des activités secrètes de la COG alors
qu’il était adjoint du ministre de la Justice.[10]
Dans le cas de l’assassinat du Président
Kennedy, je souhaiterais me concentrer sur deux individus qui ont
travaillé pour le réseau de communications du Bureau de Planification
d’Urgence (OEP pour Office of Emergency Planning), rebaptisé «
Bureau de Préparation d’Urgence » en 1968 (James McCord étant rattaché à
cette agence). En 1982, elle fut renommée « Bureau de Programmation
Nationale » (NPO pour National Program Office, où Oliver North était l’officier spécial du NSC).[11]
Le premier de ces deux individus est Winston Lawson. Le jour de l’assassinat de JFK à Dallas, il était l’éclaireur du Secret Service
qui – depuis la voiture de tête du cortège présidentiel –, avait la
responsabilité des canaux radio de son agence activés dans ce convoi.
L’autre individu est Jack Crichton, un officier de réserve du
Renseignement militaire qui, avec le sous-directeur du Département de la
Police de Dallas (DPD) George Lumpkin, sélectionna l’interprète russe
pour le premier interrogatoire de Marina Oswald par le DPD. Cette
dernière était l’épouse de Lee Harvey Oswald, l’assassin désigné de JFK.
Comme nous le verrons, ses déclarations lors de cet entretien avec la
police ont été falsifiées.[12]
Lawson s’est attiré les critiques des
chercheurs sur le meurtre de JFK, tant pour ses actes étranges avant et
pendant cet événement, que pour ses faux témoignages ultérieurs – dont
certains furent déposés sous serment. Par exemple, après l’assassinat,
Lawson rapporta que des motos de la police devaient être initialement
déployées sur « les côtés droit et gauche de la voiture du Président ».[13] Cependant, le matin du 22-Novembre, les ordres furent modifiés,[14]
de sorte que les motos en question roulent « juste derrière le véhicule
présidentiel » – comme Lawson l’a lui-même affirmé à la Commission
Warren.[15]
Le capitaine Lawrence, un fonctionnaire de la Police de Dallas,
témoigna que les escortes devant être positionnées sur les côtés de la
voiture de JFK furent redéployées à l’arrière de celle-ci sur ordre de Lawson.[16] Il s’avère que cette manœuvre a rendu le Président plus vulnérable à de potentiels tirs croisés.
À l’aéroport Love Field de Dallas, le
22-Novembre à l’aube, Winston Lawson installa, dans ce qui allait être
le véhicule de tête, la base du dispositif radio, dont les fréquences
furent utilisées par tous les agents du Secret Service opérant dans le cortège présidentiel. Géré par l’Agence de Communications de la Maison Blanche (WHCA pour White House Communications Agency),
ce canal radio fut utilisé pour prendre des décisions clés avant et
après l’assassinat de JFK. Pourtant, contrairement aux canaux 1 et 2 du
DPD, ses archives ne furent jamais transmises à la Commission Warren, ou
à toute autre enquête ultérieure. La WHCA n’a pas maintenu au secret
cette bande parce qu’elle n’avait aucune importance ; au contraire, elle
contenait de très précieuses informations.
Sur son site Internet, cette agence se
vante d’avoir été « un acteur clé dans la documentation de l’assassinat
du Président Kennedy. »[17]
Cependant, il nous est difficile de comprendre pour qui ces archives
furent compilées, et pourquoi la Commission Warren, la HSCA[18] et l’ARRB[19] n’ont pu y avoir accès – ce qui est injustifiable.[20]
Comme certains auteurs l’ont écrit,
l’enregistrement de la WHCA contient la « clé » du mystère irrésolu de
l’inconnu qui, après les tirs visant JFK, a redirigé le cortège
présidentiel vers l’hôpital Parkland. L’importance de cet ordre
apparemment simple – au sujet duquel il existe beaucoup de témoignages
contradictoires –, est renforcée lorsque nous lisons dans la
retranscription de la radio de la Police de Dallas les ordres récurrents
de « couper l’ensemble du trafic [routier] pour l’ambulance allant vers
Parkland code 3 ».[21]
Ce véhicule des secours n’était pas lié à l’assassinat du Président,
qui n’avait pas encore été annoncé à la radio du DPD. En réalité, cette
ambulance avait été mobilisée environ dix minutes avant les tirs visant
JFK. Elle devait secourir quelqu’un devant le Dépôt de livres scolaires
du Texas (TSBD), dont on croyait à tort qu’il avait été victime d’une
crise d’épilepsie.[22]
Lawson rapporta plus tard au Secret Service
qu’il avait entendu via sa radio « que [le cortège] devait rejoindre
l’hôpital le plus proche. » Il écrivit également qu’il avait « demandé à
l’officier Curry de s’assurer que l’hôpital soit contacté », puis que
la « voiture de tête [du cortège] aid[e] les motos à escorter le
Président à (…) Parkland ».[23]
En d’autres termes, après avoir entendu quelque chose à la radio de la
WHCA, Lawson fit en sorte que la limousine du Président suivrait
l’itinéraire déjà sécurisé pour l’épileptique présumé. (Dans son
témoignage très précis à la Commission Warren, Lawson ne donna aucune
information sur le fait que cette route avait été préalablement dégagée.
Au contraire, il déclara que le cortège devait « stopper des voitures,
[que ses membres] sortaient [leurs] mains des fenêtres et qu[’ils]
fais[aient] hurler les sirènes et les klaxons pour se frayer un chemin
».)[24]
Le canal radio de la WHCA utilisé par
Lawson et ses collègues était en contact direct avec la base de cette
agence à Mount Weather, en Virginie. Il s’agit de l’installation
militaire du réseau de la COG. Depuis cet endroit, les communications du
Secret Service étaient relayées à la Maison Blanche, via les
« nombreux systèmes de communications
connectant Mount Weather avec la Maison Blanche et ‘Raven Rock’ – le
‘Pentagone souterrain’ situé à 100 km au nord de Washington –, de même
qu’avec pratiquement chaque unité de l’US Army positionnée à travers le globe. »[25]
Jack Crichton, le chef de la 488e
unité de Réserve du Renseignement militaire de Dallas, faisait
également partie de ce réseau de la COG géré depuis la base de Mount
Weather. En effet, il était alors le responsable du renseignement au
sein de la Protection civile de Dallas, qui était basée dans un Centre
des Opérations de Crise souterrain (OEC pour Operating Emergency Center).
Comme Russ Baker l’a rapporté, « étant donné qu’il devait permettre
d’assurer la ‘continuité du gouvernement’ [COG] en cas d’attaque,
[l’OEC] avait été entièrement équipé de matériel de communications. »[26]
Aujourd’hui, on se souvient avec dérision de ce programme, qui avait
conseillé aux écoliers de cacher leurs têtes sous leurs bureaux en cas
d’offensive atomique.[27]
Mais en 1963, la protection civile était l’une des responsabilités de
crise attribuées au Bureau de Planification d’Urgence (OEP). Et c’est la
raison pour laquelle Jack Crichton et l’agent Lawson du Secret Service pouvaient être en contact direct avec le réseau de communications d’urgence de l’OEP, qui était basé à Mount Weather.
Jack Crichton est d’un grand intérêt
car, avec le sous-directeur du DPD George Lumpkin, il eut comme
responsabilité de choisir un interprète issu de la communauté des Russes
de droite pour interroger Marina Oswald (Lumpkin était lui aussi
officier de la 488e unité de Réserve du Renseignement
militaire). Cet homme était Ilya Mamantov, qui traduisit les propos de
Marina Oswald lors de son premier interrogatoire avec le DPD le
22-Novembre. Les déclarations qu’on lui a attribuées durant cet
entretien furent ensuite utilisées pour soutenir ce que j’ai appelé le «
récit primaire », qui affirmait que la Russie et/ou Cuba étaient
derrière l’assassinat de Kennedy. Ces accusations sont encore défendues
par certaines sources à la CIA.
Comme le FBI l’a résumé, le compte-rendu
par Mamantov du témoignage de Marina a établi un lien entre Oswald et
une arme qu’il avait acquise en URSS :
« MARINA OSWALD indiqua que LEE HARVEY OSWALD possédait un fusil qu’il avait utilisé en Russie environ deux ans plus tôt.
Dans le garage [de la résidence de Ruth Paine,] elle observa ce qu’elle
présumait être la même arme dans un drap (…) MARINA OSWALD déclara que,
le 22-Novembre, on lui avait montré un fusil au Département de la
Police de Dallas (…) Elle affirma qu’il était de couleur sombre comme
celui qu’elle avait vu, mais qu’elle ne se souvenait pas de sa taille. »[28]
Ces détails bien spécifiques – selon
lesquels Marina aurait déclaré avoir vu un fusil sombre et sans lunette
de visée –, furent confirmés dans une déclaration sous serment, signée
par l’intéressée et Mamantov[29] et recueillie par l’officier du DPD B.L. Senkel.[30] Ils ont été à nouveau corroborés par Ruth Paine, qui avait assisté à l’entretien avec Mamantov.[31] Ils furent également confirmés la nuit suivante à l’issue d’un nouvel interrogatoire de Marina, mené par le Secret Service
et traduit par Peter Gregory – un ami proche de Mamantov. Néanmoins,
une transcription de cet entretien révèle que la source de ces détails
ne fut pas Marina Oswald, mais Gregory lui-même :
« (Q) ‘Cette arme était-elle un fusil ou
un pistolet ; simplement, quel type d’arme était-ce ? Peut-elle
répondre à cette question ?’
(R) ‘C’était une arme.’
M. Gregory lui demanda : ‘Pouvez-vous la décrire ?’
REMARQUE : [Marina Oswald :] ‘Je ne peux la décrire car pour moi, un fusil ressemble à tous les autres.’
Traduction de Gregory : ‘Elle a dit qu’elle ne peut la décrire. C’était une sorte de fusil sombre comme tout autre fusil ordinaire…’
[Marina,] en russe : ‘Il y avait une bosse (ou un rehaussement) mais je n’ai jamais vu la lunette à travers [le drap].’
Traduction de Gregory : ‘Elle dit qu’il y avait un rehaussement mais qu’il n’y avait pas de lunette – pas de lunette de visée.’ »[32]
Nous ne devons pas seulement en conclure
que Gregory a falsifié le témoignage de Marina (« un fusil ressemble à
tous les autres »), mais que son ami Mamantov a fait de même. Devant la
Commission Warren, ce dernier a ensuite affirmé à pas moins de 7
reprises que Marina avait utilisé le mot « sombre » pour décrire ce
fusil.
À Dallas, d’autres témoins ont déclaré
que l’arme d’Oswald était dépourvue de lunette de visée, jusqu’à ce
qu’il en fasse installer une par Dial Ryder, un armurier de cette ville.
Le Rapport Warren réfuta de façon élaborée cette affirmation
pourtant corroborée, et ses auteurs en conclurent que « l’authenticité
de la facture de réparation » utilisée pour la prouver « suscitait de
sérieux doutes ».[33]
De ce point précis, nous pouvons déduire
ce que la Commission Warren ne voulait pas voir : les indices d’un
complot visant à déformer les témoignages de Marina, et potentiellement à
assimiler l’arme de Lee Harvey Oswald à un fusil sombre et sans lunette
qu’il possédait en URSS. Le fait que Mamantov déforma ainsi ses propos
nous conduit à nous demander pourquoi Jack Crichton et le sous-directeur
du DPD George Lumpkin – deux officiers de la 488e unité de
Réserve du Renseignement militaire –, avaient nommé cet homme interprète
de Marina. Cette préoccupation est renforcée par le fait que B.L.
Senkel, l’officier du DPD qui recueillit le témoignage sous serment de
Marina, était le partenaire du policier F.P. Turner. Ce dernier récupéra
la facture de réparation controversée de ce fusil,[34]
Senkel et lui ayant passé la majeure partie du 22-Novembre avec le
sous-directeur Lumpkin. En effet, ils l’accompagnaient notamment dans la
voiture-pilote du cortège présidentiel lorsqu’il communiquait avec
Winston Lawson dans le véhicule de tête roulant derrière eux.
J’en conclus que, dans les faits et
gestes de Crichton et Lawson – dont nous savons qu’ils étaient intégrés
au réseau de communications de crise de la COG à Dallas –, nous pouvons
déceler un ensemble de comportements suspects impliquant Lumpkin et
d’autres acteurs (ou ce que nous pourrions appeler des agissements
conspirateurs). Ces tentatives récurrentes d’impliquer Oswald dans un «
récit primaire » accusant l’URSS d’être derrière l’assassinat de JFK me
conduit à proposer une hypothèse pour laquelle je n’ai ni preuve, ni
explication alternative : il se pourrait que quelqu’un, à travers le
réseau de la WHCA, ait été la source de la description d’un suspect
ayant exactement les mêmes mensurations erronées de Lee Harvey Oswald
dans les dossiers du FBI et de la CIA le concernant (1m78/75kg). Ce
signalement est important, mais il reste inexpliqué.
Il doit être souligné que l’on ne
connait aucune autre source attribuant à Oswald ces mensurations bien
précises après l’assassinat de JFK. Par exemple, lorsqu’il fut arrêté et
inculpé à Dallas ce jour-là, la police enregistra 1m75 pour 59kg sur sa
fiche d’empreintes.[35]
La première référence aux 1m78/75kg d’Oswald provenait de sa mère
Marguerite, qui le décrivit avec ces mensurations à l’agent FBI John
Fain en mai 1960 – alors que son fils résidait en Russie.[36]
Après les tirs sur JFK, l’officier du
DPD ayant fourni cette description erronée via le canal radio de la
police fut l’inspecteur Herbert Sawyer, qui aurait entendu ce
signalement devant le TSBD – ne pouvant néanmoins identifier ou décrire
le témoin à l’origine de ces allégations.[37] Les auteurs du Rapport Warren affirmèrent catégoriquement que cette source était Howard Brennan.[38]
Selon eux, le soir du 22-Novembre, ce dernier « identifia Oswald durant
la séance d’identification comme la personne qui ressemblait le plus
[au tireur] à la fenêtre. [M]ais il déclara qu’il ne pouvait
l’identifier formellement ».[39]
Cependant, il existe de nombreuses raisons de remettre en cause ces
accusations, à commencer par des contradictions dans les propres
témoignages de Brennan – comme l’a rapporté Anthony Summers dans son
livre Conspiracy, pp.109-10. Par ailleurs, l’expert Ian Griggs a
affirmé avec des arguments solides que Brennan n’avait jamais vu Oswald
derrière le miroir sans tain du DPD ce soir-là. (Des archives de la
police placent Oswald dans trois séances d’identification le
22-Novembre, ce qui est appuyé par plusieurs témoignages ; néanmoins,
nous ne pouvons trouver aucune preuve que Brennan ait participé à l’une
d’entre elles.)[40]
Il existe une autre raison tangible de
douter que la source de cette identification fut réellement Brennan. En
effet, ce dernier déclara plus tard devant la Commission Warren qu’il
avait vu le suspect dans le TSBD, « se tenant debout et s’appuyant
contre le rebord de la fenêtre de gauche [au cinquième étage de ce
bâtiment] ». Pressé de décrire ce qu’il avait pu apercevoir de cet
individu, Brennan répondit : « J’ai probablement pu observer son corps
en entier, à partir de ses hanches. Mais au moment où il tirait, [je
pense l’avoir vu] au-dessus de la taille. »[41]
Cette maladresse dans les propos de
Brennan attire l’attention sur le problème fondamental qu’induit cette
description. En effet, il est difficile d’imaginer que quiconque puisse
estimer la taille et le poids d’un homme qui n’était que partiellement
visible à une fenêtre du cinquième étage. Par conséquent, nous avons des
raisons objectives de penser que ce signalement aurait pu provenir
d’une autre source que Brennan. Sachant que ces mensurations précises ne
peuvent être retrouvées que dans les dossiers du FBI et de la CIA sur
Oswald, il semble légitime de suspecter que cette source inconnue se
serait basée sur des fichiers secrets du gouvernement.
Le 22-Novembre, nous avons pu constater
une interaction entre les canaux de la WHCA et du DPD, grâce à la radio
portative de la WHCA que Lawson avait installé dans la voiture de tête
du cortège présidentiel.[42]
À travers la radio de la police, ce véhicule était en contact avec la
voiture-pilote qui la devançait, et qui transportait le chef adjoint du
DPD Lumpkin – un officier de la 488e unité de Réserve du Renseignement militaire.[43]
Parallèlement, comme nous l’avons vu, ce dispositif radio de la WHCA
était en contact avec le centre névralgique de la COG à Mount Weather,
en Virginie. Et cette base disposait des systèmes de communication
confidentielle pouvant transmettre des informations issues de dossiers
de renseignement classifiés, sans qu’aucun autre secteur du gouvernement
n’en soit alerté.
Ouvrons alors une parenthèse instructive
sur le contexte de l’assassinat du Président Kennedy. Dorénavant, il
est clairement établi qu’en 1963, ce dernier était si inquiet de « la
menace d’une trahison d’extrême droite » qu’il persuada en urgence le
réalisateur hollywoodien John Frankenheimer « d’adapter en film [le
roman] Sept jours en mai ».[44] Dans ce livre, pour citer Wikipedia, un
« officier supérieur charismatique – le général de l’US Air Force James Mattoon Scott –, a l’intention d’organiser un coup d’État. (…) D’après son plan, une unité combattante secrète de l’US Army appelée l’ECOMCON (Emergency COMmunications CONtrol)
prendra[it] le contrôle des réseaux de téléphonie, de radio et de
télévision, tandis que les éléments séditieux dirige[raie]nt l’armée,
les médias et leurs relais au Congrès depuis ‘Mount Thunder’ (une base
de la COG inspirée de celle de Mount Weather). »[45]
Il est également de notoriété publique
qu’en 1963, le Président Kennedy avait suscité une grande insatisfaction
à la droite de l’échiquier politique, en grande partie du fait de sa
volonté de rapprochement de plus en plus flagrante avec l’Union
Soviétique. Le complot décrit dans ce livre et dans son adaptation
cinématographique reflète les inquiétudes des libéraux à l’égard de
généraux comme Edwin Walker, qui avait démissionné en 1961 après que
Kennedy eut critiqué son activisme politique au sein de l’US Army.
(Walker avait diffusé à ses soldats des documents de la très
conservatrice John Birch Society, ainsi que les noms des candidats de
droite pour lesquels voter.)[46]
Nous pouvons néanmoins présumer que Kennedy ne disposait d’aucune
preuve concrète d’un coup d’État fomenté à Mount Weather. Dans le cas
contraire, il est peu probable qu’il se serait contenté de soutenir un
long-métrage de fiction.
Soulignons alors que, bien que des
éléments de la COG tels que la base de Mount Weather fussent assimilés
au Pentagone, le « gouvernement de l’ombre » correspondant n’était en
aucun cas sous le contrôle de l’armée. Au contraire, le Président
Eisenhower s’était assuré que sa direction soit diversifiée et élitiste,
de sorte que ses planificateurs incluent certains des principaux chefs
d’entreprises des États-Unis – comme le président de CBS Frank Stanton.[47]
De ce que l’on sait sur la gouvernance de la COG dans les décennies
suivant l’avènement de Reagan en 1981, ce « gouvernement de l’ombre »
incluait encore des PDG de multinationales, dont Donald Rumsfeld et Dick
Cheney, ainsi que 3 anciens directeurs de la CIA : Richard Helms, James
Schlesinger et George Bush père.[48]
En 1987, Alfonso Chardy écrivit que ce «
quasi gouvernement parallèle », qui permit à Oliver North de conduire
les opérations clandestines de l’Iran-Contra, avait également développé «
un plan d’urgence secret [,] qui prônait la suspension de la
Constitution, transférant le contrôle des États-Unis à la FEMA. »[49]
La même année, North fut interrogé sur cette accusation lors des
auditions parlementaires de l’Irangate ; mais Daniel Inouye, le sénateur
qui présidait cette commission du Congrès, l’empêcha de répondre à
cette question en session publique.
Plus tard, après avoir enquêté sur ce
puissant groupe de planification de la COG, CNN le qualifia de «
gouvernement occulte [basé aux États-Unis, et] sur lequel vous ne savez
rien. »[50]
Le journaliste et auteur James Mann souligna sa continuité militariste,
qui ne fut aucunement perturbée par les alternances présidentielles à
la Maison Blanche :
« Cheney et Rumsfeld étaient, dans une
certaine mesure, des éléments du dispositif de sécurité nationale
permanent mais dissimulé des États-Unis, vivant dans un monde où les
Présidents se succèdent, mais dans lequel leur pays est en guerre
perpétuelle. »[51]
Allant plus loin, le reporter Andrew
Cockburn cita une source du Pentagone afin de prouver qu’un groupe de
planificateurs de la COG sous la présidence Clinton était alors, pour la
première fois, « presque exclusivement constitué de faucons
républicains ». D’après sa source haut placée, « ‘[o]n pourrait parler
d’un gouvernement secret attendant son tour. L’administration Clinton
fut extraordinairement indifférente à cela, [ils n’avaient] aucune idée
de ce qui s’y déroulait.’ »[52]
La description, par ce haut responsable
du Pentagone, des planificateurs de la COG comme d’« un gouvernement
secret attendant son tour » sous la présidence Clinton – cette équipe
incluant encore Cheney et Rumsfeld –, est très proche de la définition
d’une « faction » ou d’une « coterie » (c’est-à-dire d’un groupe
d’individus secrètement unis afin de provoquer un bouleversement ou de
renverser un gouvernement). Une situation comparable a pu être observée
sous la présidence de Jimmy Carter. À l’époque, certains des futurs
protagonistes de l’Irangate – dont George Bush père et l’ancien officier
de la CIA Theodore Shackley –, se liguèrent avec des chefs de services
secrets étrangers réunis dans ce que l’on appelle le Safari Club. Leur
objectif commun était de « collaborer en dehors de la supervision du
Congrès et de l’Agence avec [l’ambassadeur US en Iran et ancien
directeur de la CIA Richard] Helms, ainsi qu’avec ses hommes les plus
loyaux. »[53]
Ce réseau commença à soutenir des forces guérilleros en Afrique – dont
l’UNITA de Jonas Savimbi en Angola –, sachant que ces opérations ne
seraient pas soutenues par la CIA de William Colby ou de Stansfield
Turner sous la présidence Carter.[54]
Certaines figures clés du Safari Club –
dont le chef des services extérieurs français (SDECE) Alexandre de
Marenches –, collaborèrent avec le directeur de la CIA William Casey,
George Bush père ou Theodore Shackley dans ce que l’on appelle la «
contre-surprise républicaine » d’octobre 1980, qui visait à empêcher la
réélection de Jimmy Carter. Ce plan consistait à déjouer les tentatives
de la Maison Blanche de rapatrier les otages de l’ambassade US à Téhéran
avant les élections présidentielles, en négociant un accord entre les
Républicains et les Iraniens qui serait favorable aux deux parties.
Finalement, les otages furent libérés quelques heures seulement après la
prise de fonctions du Président Reagan le 20 janvier 1981.[55]
Ce coup tordu républicain fut le
troisième événement profond structurel dans l’Histoire récente des
États-Unis, après l’assassinat de JFK et le Watergate, mais avant
l’Irangate et le 11-Septembre. Ces contacts illicites avec l’Iran ont
été ouverts en 1980 par ce que l’on pourrait appeler le « groupe de la
contre-surprise d’octobre », que nous venons de décrire. Pour reprendre
un terme d’Alfonso Chardy, ce fut la « genèse » des ventes d’armes de
l’Iran-Contra, qui ont été supervisées par les planificateurs de la
COG/Mount Weather entre 1984 et 1986.[56]
Dans un entretien important avec le
journaliste d’investigation Robert Parry, l’officier retraité de
l’Agence Miles Copeland affirma qu’une « CIA dans la CIA » inspira ce
coup tordu de 1980, puisqu’elle avait « conclu que Carter devait être
exclu de la présidence pour le bien du pays » – selon ses propres
termes.[57]
Copeland déclara ouvertement à Robert Parry qu’il partageait l’opinion
selon laquelle Jimmy Carter « représentai[t] un grand danger pour la
nation » ; et l’ancien agent du Mossad Ari Ben-Menashe déclara à Parry
que Copeland lui-même était en réalité l’« instigateur » de l’accord «
armes-contre-otages » de 1980, et qu’il avait « négocié la coopération
des Républicains avec Israël ».[58]
Enfin, Copeland et son client Adnan Khashoggi, dont il était le
conseiller, contribuèrent à lancer les ventes d’armes à l’Iran de
1984-1985 – avec l’aide de Theodore Shackley.
Cependant, tout comme Fletcher Knebel – dans son livre Sept jours en mai
–, a surestimé la prééminence militaire dans la gouvernance de la COG à
Mount Weather, Copeland aurait pu se tromper sur l’exclusivité du rôle
de la CIA dans le groupe de la contre-surprise d’octobre. Dans mon livre
La Route vers le nouveau désordre mondial,
j’ai suggéré que ce réseau de l’Agence était imbriqué avec le « Projet
Alpha », qui travaillait alors avec David Rockefeller et la Chase
Manhattan Bank sur les questions liées à l’Iran. À l’époque, ce cercle
méconnu était supervisé par John J. McCloy, un personnage clé de
l’establishment à Washington.[59]
Je conclurais cet article en citant à
nouveau James Mann, selon lequel la gouvernance de la COG à Mount
Weather constituait pour les États-Unis un « dispositif de sécurité
nationale permanent mais dissimulé (…), dans un monde où les Présidents
se succèdent, mais dans lequel leur pays est en guerre perpétuelle. »[60]
Comme nous l’avons analysé, ce leadership occulte était assuré par un
réseau d’anciens cadres de la CIA et de dirigeants civils. J’encourage
donc mes lecteurs à envisager la possibilité que certains éléments de ce
cercle auraient pu constituer un « gouvernement secret attendant son
tour », pas seulement sous les présidences de Clinton dans les années
1990 ou de Carter en 1980, mais également de Kennedy en novembre 1963.
(Traduction : Maxime Chaix)
Notes
[1]. Peter Dale Scott, L’État profond américain : la finance, le pétrole et la guerre perpétuelle (Éditions Demi-Lune, Plogastel-Saint-Germain, 2015), p.1.
[2]. Pour une liste non exhaustive des anomalies communes entre l’assassinat de JFK et le 11-Septembre, voir Peter Dale Scott, The War Conspiracy: JFK, 9/11, and the Deep Politics of War (Skyhorse, New York, 2013), pp.341-96.
[3]. Tim Shorrock, Spies for Hire (Simon & Schuster, New York, 2008), p.6.
[4]. Alfonso Chardy, « Reagan Aides and the Secret Government », Miami Herald, 5 juillet 1987, http://bellaciao.org/en/article.php3?id_article=9877
: « Certains des principaux conseillers du Président Reagan ont géré un
quasi gouvernement parallèle en dehors des agences et des ministères
traditionnels du Cabinet, et ce depuis les débuts de la présidence
Reagan, selon les conclusions d’enquêteurs du Congrès et de
l’administration. »
[5].
En questionnant Oliver North, Arthur Liman, le juriste de la Commission
d’enquête sur l’Iran-Contra, lui « avait fait répéter (…) que cette
diversion était une idée [du directeur de la CIA William] Casey »
(Arthur Liman, Lawyer: A Life of Counsel and Controversy [Public Affairs, New York, 1998], p.341).
[6]. James Bamford, A Pretext for War: 9/11, Iraq, and the Abuse of America’s Intelligence Agencies (Doubleday, New York, 2004), p.72.
[7]. Peter Dale Scott, La Route vers le nouveau désordre mondial : 50 ans d’ambitions secrètes des États-Unis (Éditions Demi-Lune, Paris, 2010), pp, 294-6, pp.301-14.
[8]. Bob Woodward et Carl Bernstein, All the President’s Men (Simon and Schuster, New York, 1974), p.23.
[9]. Jim Hougan, Secret Agenda (Random House, New York, 1984), p.16. Pour plus d’informations sur le WISP, voir David Wise, The Politics of Lying: Government Deception, Secrecy, and Power (Random House, New York, 1973), pp.134-7.
[10]. John Dean, Worse Than Watergate: The Secret Presidency of George W. Bush
(Little Brown, New York, 2004), p.120. En outre, Howard Baker – le plus
important Républicain de la Commission sénatoriale d’enquête sur le
Watergate en 1973 –, rejoignit plus tard le leadership secret de la COG
(CNN Special Assignment, 17 novembre 1991).
[11]. James Mann, Rise of the Vulcans: The History of Bush’s War Cabinet (Viking, New York, 2004), p.142.
[12]. Auditions de la Commission Warren, Volume 9, p.106 (ou 9 ACW p.106) ; Peter Dale Scott, Deep Politics and the Death of JFK (University of California Press, Berkeley et Los Angeles, 1966), pp.275-6 ; Russ Baker, Family
of Secrets: The Bush Dynasty, the Powerful Forces That Put It in the
White House, and What Their Influence Means for America (Bloomsbury Press, New York, 2009), pp.119-22.
[13]. 17 ACW p.605
[14]. 3 ACW p.244.
[15]. 4 ACW p.338 ; cf. 21 ACW pp.768-70.
[16]. 7 ACW pp.580-1 ; cf. 18 ACW p.809, 21 ACW p.571.
[17]. « White House Communications Agency », Signal Corps Regimental History, http://signal150.army.mil/white_house_communications_agency.html
[18]. HSCA pour House Select Committee on Assassinations.
[19]. ARRB pour Assassinations Records Review Board.
[20].
Dans les années 1990, la WHCA fournit à l’ARRB des témoignages au sujet
des communications entre Dallas et Washington le 22 novembre 1963
(Dossiers de la WHCA, NARA #172-10001-10002 à NARA #172-10000-10008).
L’ARRB tenta également d’obtenir de la WHCA les bandes originales non
altérées des conversations depuis l’Air Force One durant le
voyage retour de Dallas, également le 22 novembre 1963. (Des versions
montées et condensées de ces bandes ont été accessibles depuis les
années 1970 à la bibliothèque Lyndon Baines Johnson à Austin, Texas.)
Cette tentative fut infructueuse : « Les nombreuses demandes écrites et
orales du Comité d’études à l’Agence de Communications de la Maison
Blanche n’ont pas porté leurs fruits. La WHCA ne fut pas en mesure de
produire une seule archive éclairant la provenance des bandes montées. »
Voir Assassinations Records Review Board: Final Report, chapitre 6, partie 1, p.116, http://www.archives.gov/research/jfk/review-board/report/chapter-06-part1.pdf
[21]. 17 ACW p.395.
[22]. 17 ACW pp.394-95, p.23 ; ACW p.841 ; 17 ACW p.368, p.395 ; Scott, Deep Politics and the Death of JFK,
pp.273-4, p.278. L’épileptique présumé est parti de l’ambulance une
fois arrivé à l’hôpital Parkland (Commission Warren, document n°1245,
pp.6-10).
[23]. 17 ACW p.632 ; cf. 21 ACW p.580. Témoignage de l’agent spécial [du Secret Service] Winston E. Lawson, 17 ACW p.632 ; Scott, Deep Politics and the Death of JFK, p.278.
[24]. 4 ACW p.354.
[25]. Richard Pollock, « The Mysterious Mountain », The Progressive, mars 1976 ; cf. « Mount Weather’s ‘Government-in-Waiting’ », http://www.serendipity.li/jsmill/mt_weather.htm
[26]. Russ Baker, Family of Secrets, p.121.
[27]. Dee Garrison, Bracing for Armageddon: Why Civil Defense Never Worked (Oxford University Press, New York, 2006), p.46.
[28]. 24 ACW p.219.
[29]. 24 ACW p.249.
[30]. 3 ACW p.82.
[31]. Commission Warren, pièce à conviction n°1778, 23 ACW pp.383-4.
[32]. Commission Warren, document n°344 – Copie de la bande de l’interrogatoire de Marina Oswald par l’agent du Secret Service Mike Howard le 1er décembre 1963, p.23.
[33]. Rapport Warren, p.317 (ou RW p.317).
[34]. 24 ACW p.328.
[35]. Fiche d’empreintes de Lee Harvey Oswald, 17 ACW p.308. Le poids maximal d’Oswald fut 68kg, lorsqu’il quitta les Marines en 1959 (19 ACW p.584, p.595).
[36].
Rapport du FBI par l’agent spécial Fain, 12 mai 1960, 17 ACW p.706.
Dans ce même rapport, Marguerite nomma le père d’Oswald « Edward Lee
Oswald » ; son véritable nom était Robert Edward Lee Oswald (RW
pp.669-70).
[37].
Témoignage de l’inspecteur Herbert Sawyer, 6 ACW pp.321-2 : « Je me
souviens qu’il s’agissait d’un homme blanc, et qu’il n’était ni jeune ni
vieux. » Cf. Bande du canal 2 de la Police de Dallas à 12h25 (23 ACW
p.916).
[38]. RW p.5.
[39]. RW p.145.
[40]. Ian Griggs, « Did Howard Leslie Brennan Really Attend an Identification Lineup? », http://spot.acorn.net/jfkplace/09/fp.back_issues/28th_Issue/id_draft.html
[41]. 3 ACW p.144.
[42]. Témoignage de Winston Lawson (Secret Service),
17 ACW p.630 : « J’ai demandé à l’officier Curry le lieu de
stationnement de la voiture de tête [– qui se trouvait à l’aéroport Love
Field de Dallas –,] et j’[y] ai installé une radio portative de la WHCA
que j’ai [ensuite] testée. »
[43].
« Le véhicule de tête était en contact (…) avec la voiture-pilote via
la radio de la police, et avec la limousine présidentielle grâce aux
radios portatives du Secret Service. » Pamela McElwain-Brown, « The Presidential Lincoln Continental SS-100-X », Dealey Plaza Echo, Vol.3, N°2, p.23 (radio de la police), http://www.maryferrell.org/mffweb/archive/viewer/showDoc.do?docId=16241&relPageId=27 – Scott, Deep Politics and the Death of JFK, pp.272-5 (Lumpkin).
[44]. David Talbot, Brothers: The Hidden History of the Kennedy Years (Free Press, New York, 2007), p.148.
[46]. Jonathan M. Schoenwald, A Time for Choosing: The Rise of Modern American Conservatism (Oxford University Press, New York, 2001), pp.100-2.
[47]. Hope Yen, « Eisenhower Letters Reveal Doomsday Plan: Citizens Tapped to Take Over in Case of Attack », AP, Deseret News, 21 mars 2004, http://www.deseretnews.com/article/595050502/Eisenhower-letters-reveal-doomsday-plan.html?pg=all
[48]. Voir par exemple Mann, Rise of the Vulcans, pp.138-40 (Cheney et Rumsfeld) ; CNN Special Assignment, 17 novembre 1991 (Helms).
[49].
En questionnant Oliver North, Arthur Liman, le juriste de la Commission
d’enquête sur l’Iran-Contra, lui « avait fait répéter (…) que cette
diversion était une idée [du directeur de la CIA William] Casey »
(Arthur Liman, Lawyer: A Life of Counsel and Controversy [Public Affairs, New York, 1998], p.341). Cf. The
“October Surprise” Allegations and the Circumstances Surrounding the
Release of the American Hostages Held in Iran: Report of the Special
Counsel to Senator Terry Sanford and Senator James M. Jeffords of the
Committee on Foreign Relations, Sénat des États-Unis, Volume 4, p.33 (« groupe de la contre-surprise d’octobre »).
[50]. CNN Special Assignment, 17 novembre 1991.
[51]. Mann, Rise of the Vulcans, p.145.
[52]. Andrew Cockburn, Rumsfeld: His Rise, Fall, and Catastrophic Legacy (Scribner, New York, 2007), p.88.
[53]. Joseph J. Trento, Prelude to Terror: The Rogue CIA and the Legacy of America’s Private Intelligence Network (Carroll & Graf, New York, 2005), p.61.
[54]. Piero Gleijeses, Visions of Freedom: Havana, Washington, Pretoria and the Struggle for Southern Africa, 1976-1991
(The University of North Carolina Press, Chapel Hill, 2013), pp.66-8 ;
Elaine Windrich, « The Laboratory of Hate: The Role of Clandestine Radio
in the Angolan War », International Journal of Cultural Studies 3(2), 2000.
[55]. Alfonso Chardy, « Reagan Aides and the Secret Government », Miami Herald, 5 juillet 1987, http://bellaciao.org/en/article.php3?id_article=9877
: « Dirigé par Richard Allen – le conseiller en politique étrangère de
l’équipe de campagne [de Reagan] –, ce groupe fut instauré car [les
Républicains craignaient] que Carter puisse sortir de son chapeau une
‘surprise d’octobre’, telle qu’un accord de dernière minute pour que les
otages soient libérés avant l’élection du 4 novembre [1980]. L’une des
premières démarches de ce groupe fut d’organiser une rencontre avec un
homme affirmant représenter l’Iran, qui proposait de libérer les otages
[après l’élection de] Reagan. Allen – [son] principal conseiller (…) en
matière de sécurité nationale –, et un autre assistant de campagne nommé
Laurence Silberman, révélèrent en avril [dernier] cette rencontre au Miami Herald.
[I]ls affirmèrent que McFarlane, qui était alors un adjoint à la
Commission sénatoriale des forces armées, l’organisa et y participa. Ce
dernier devint ensuite le conseiller à la Sécurité nationale de Reagan,
et il joua un rôle central dans l’affaire Iran-Contra. Allen et
Silberman assurèrent avoir rejeté l’offre de libérer les otages [après
l’élection de] Reagan. » (L’Iranien en question était Houshang Lavi.
Après sa mort, Robert Parry put confirmer que cette rencontre avait bel
et bien eu lieu grâce à l’agenda du défunt.)
[56]. Alfonso Chardy, « Reagan Aides and the Secret Government », Miami Herald, 5 juillet 1987, http://bellaciao.org/en/article.php3?id_article=9877
[57].
« America’s False History Allows the Powerful to Commit Crimes Without
Consequence », interview de Robert Parry par Mark Karlin, 15 janvier
2013, http://www.truth-out.org/progressivepicks/item/13904-americas-false-history-allows-the-powerful-to-commit-crimes-without-consequence
[58]. Robert Parry, Trick or Treason: The October Surprise Mystery (Sheridan Square Press, New York, 1993), p.175.
[59]. Scott, La Route vers le nouveau désordre mondial,
pp.124-7, p.132-3. Un personnage clé du « Projet Alpha » fut Archibald
Roosevelt – un retraité de la CIA et ami de Copeland –, qui en 1980
était un ennemi de Carter et un employé de la Chase Manhattan Bank.
[60]. Mann, Rise of the Vulcans, p.145.
http://maximechaix.info/?p=127
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